News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Du Président Poutine : l’UE doit aider l’Ukraine à payer sa facture de gaz

Printable version / Version imprimable

«  Poutine menace les dirigeants européens de couper le gaz  », peut-on lire dans la plupart des médias européens et canadiens. Qu’en est il réellement ?

D’abord, comme conséquence prévisible du coup d’État UE-EU-OTAN, l’Ukraine n’a pas pu payer un centime sur ses factures de livraison de gaz.

Sa dette à l’égard de la Russie pour les livraison de gaz s’est ainsi accrue à un rythme accéléré depuis quelques mois. Une situation qui a conduit Vladimir Poutine à écrire aux dirigeants des pays européens importateurs de gaz depuis la Russie, pour les prévenir que celle-ci ne livrerait plus de gaz à l’Ukraine, à moins qu’il ne soit payé d’avance. Une clause de l’accord conclu en 2009 entre les deux pays prévoyait en effet que les livraisons passeraient en «  mode prépayé » si l’Ukraine ne payait pas ses factures. L’accord incluait également toute une série d’avantages et des tarifs préférentiels.

Comme Poutine l’explique dans sa lettre, « le volume total de gaz livré à l’Ukraine entre 2009 et le premier trimestre de 2014 s’élève à 147,2 milliards de mètres cubes ». La dette accumulée s’élevait, en novembre-décembre 2013, à 1,451 milliards de dollars. Il rappelle également que la Russie avait accordé, au cours des quatre premières années de l’indépendance du pays, un rabais équivalant à 35,4 milliards de dollars sur les ventes de gaz à l’Ukraine. « Aucun autre pays n’a fourni un tel effort à l’exception de la Russie », souligne-t-il. « La Russie ne peut et ne devrait pas porter unilatéralement le fardeau de soutenir l’économie ukrainienne en accordant des rabais et en effaçant des dettes, ce qui, de fait, reviendrait à couvrir le déficit commercial de l’Ukraine avec les membres de l’UE ».

Etant donné le risque de voir l’Ukraine siphonner les livraisons transitant par son territoire à destination des pays européens, Poutine suggère que ces derniers aident l’Ukraine à sécuriser l’achat de gaz à hauteur de 5 milliards de dollars, afin qu’elle puisse constituer des réserves, en particulier pour l’automne et l’hiver prochain.

Rappelons que le FMI et l’UE cherchent à imposer, dans le cadre des négociations sur l’ «  aide à apporter  » à l’économie ukrainienne, un doublement des tarifs gaziers payés par la population. Mais il est clair que la priorité pour le FMI est le paiement des banques occidentales détentrices d’obligations ukrainienne, sur lesquelles elles n’ont pas hésité d’ailleurs à spéculer, plutôt que le paiement des arriérés à la Russie.

Poutine termine sa lettre en demandant qu’une approche concertée soit adoptée au niveau des ministres de l’Économie, des Finances et de l’Énergie des pays concernés afin de stabiliser la situation et d’assurer que les livraisons de gaz se fassent sans interruption. La «  Russie est prête à participer à un tel effort, pas de manière unilatérale mais dans des conditions d’égalité avec nos partenaires européens ». Cela doit se faire toutefois dans le cadre d’une « approche juste et équilibrée », car c’est la seule qui « peut garantir un succès ».