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Chatham House exhorte l’Otan à étendre son royaume

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Dans un rapport qu’il vient tout juste de publier, l’Institut royal des Affaires étrangères britannique (RIIA, Royal Institute for International Affairs ou Chatham House), temple suprême de la géopolitique anglo-américaine, somme les dirigeants de l’Otan de « montrer la volonté politique nécessaire pour confronter les défis sécuritaires d’aujourd’hui, pas demain ».

Et ceci même si les ressources financières font défaut en raison de la crise économique actuelle. Dénonçant «  les chants de sirène des politiciens populistes » qui appellent les gouvernements «  à se tourner vers l’intérieur », le rapport exhorte les gouvernements des pays membres « à déployer les ressources [budgétaires] nécessaires, même si cela implique des choix difficiles  ».

Après les cures d’austérité pour sauver le soldat euro, il faudra non seulement piquer l’argent des épargnants pour sauver les banques (ça c’est la responsabilité de l’UE), mais en plus de nouvelles cures d’austérité pour «  garantir la défense collective et la sécurité commune ». Ceci au nom « d’institutions démocratiques, d’économies ouvertes et de l’état de droit » dont l’Otan est, bien entendu, la première garante. (Heureusement que le rapport ne parle pas de transparence !)

Mais la propagande n’est pas oubliée. Après avoir consacré une section à la Russie, accusée de « construire, par la coercition, une sphère d’intérêts exclusifs dans l’espace post-soviétique », il est nécessaire de se doter des capacités (comme si elles n’existaient pas déjà) de répondre à des « agressions non-linéaires  » comme la désinformation ! Il faut également d’autres mesures non-militaires, comme réduire la dépendance des Européens à l’égard du gaz russe. (Appelé à être remplacé par le gaz de schiste américain ?)

Le menace islamiste est également mise de l’avant, mais les auteurs oublient de mentionner que les actions de l’Otan elle-même ont contribué à son émergence et à sa propagation, comme l’atteste l’attaque de 2011 en Libye.

Conclusion du rapport : en raison de toutes ces menaces, auxquelles se trouve en particulier confrontée l’UE, il faudra que celle-ci travaille encore plus étroitement avec l’Otan, sans parler de l’urgence, y affirme-t-on, de signer le Traité sur le commerce transatlantique.

Voilà de quoi confirmer l’évaluation de ceux qui affirment que l’Otan n’est que le bras armé de l’Empire financier britannique (City de Londres, Wall Street et autres succursales).

À lire : Otan-EU : la transparence en prend pour son grade