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Ebola : le CEA met au point un test de diagnostic rapide

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Karel Vereycken


Aperçu du test bandelette (c)

Des chercheurs travaillant pour le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Marcoule en France viennent de mettre au point un test rapide permettant sur le terrain de diagnostiquer le virus Ebola. Baptisé « Ebola eZYSCREEN », cet outil viens d’être validé par le laboratoire de haute sécurité microbiologique P4 Jean Mérieux à Lyon sur la souche Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest.

D’un format identique à celui des tests de grossesse, le dispositif sera utilisable sur le terrain, sans matériel spécifique, à partir d’une goutte de sang, de plasma ou d’urine. De la taille d’un ticket de métro, il se colore en moins de 15 minutes si le résultat est positif pour tout patient présentant des symptômes de cette maladie.

Les tests actuels, basés sur la détection génétique du virus, sont très sensibles, mais ils nécessitent des appareillages dédiés, prennent de 2h15 à 2h30 et doivent être pratiqués exclusivement en laboratoire, ce qui représente un handicap majeur sur le terrain dans des pays ne disposant que d’une infrastructure médicale rudimentaire.

Le test rapide du CEA a pour intérêt un premier diagnostic des patients au plus près des populations touchées. Il a vocation à faciliter la chaîne logistique et décisionnelle nécessaire à l’orientation des personnes sur le terrain. Il permettrait en particulier de réduire le nombre d’analyses à réaliser en laboratoire dédié.

Alors que le virus Ebola fut découvert il y a 36 ans, c’est à la mi-août 2014, compte tenu de la situation en Afrique de l’Ouest, qu’une équipe du CEA a eu le feu vert pour faire aboutir ses recherches. Les chercheurs du CEA travaillent également sur des questions non-nucléaires liées à la défense et à la sécurité.

Si ce développement opérationnel a pu être réalisé en deux mois, c’est grâce au résultat des recherches menées depuis plusieurs années par le CEA dans le cadre du programme interministériel de recherche sur la lutte contre le bioterrorisme. Ce programme a été mis en place par le ministère de la Défense et le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) en 2005. Dans ce cadre, le CEA avait mis au point des anticorps monoclonaux spécifiques d’une souche du virus Ebola (souche Zaïre) très proche de la souche épidémique actuelle, ce qui a permis de gagner plus d’un an de développement.

Cette merveille montre clairement que si les Etats montrent leur volonté et traitent l’épidémie d’Ebola comme s’il s’agissait d’« un attentat biologique », les résultats sont rapidement au rendez-vous.