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La Chine, « nouvelle frontière » du nucléaire français

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Karel Vereycken

Signature en mars 2014, à l’Élisée, de l’accord entre PSA et Dongfeng.

Solidarité&Progrès—bonne nouvelle, c’est que le 4 mars, après quatre ans de mise en sommeil de tout nouveau projet, le Conseil des affaires d’Etat chinois a donné son feu vert à la construction de deux nouveaux réacteurs d’un gigawatt chacun (les futures unités 5 et 6) de la centrale de Hongyanhe, située dans la province du Liaoning, au nord-est du pays.

En triplant ses capacités de 20,3 GW fin 2014 à 58 GW d’ici 2020, pour un coût estimé à 100 milliards de dollars, Pékin veut mettre un gros coup d’accélérateur.

A l’échelle mondiale, 69 réacteurs nucléaires sont en chantier, dont 47 en Asie, du jamais vu depuis 25 ans ! A l’horizon 2030, ce sont plus de 250 nouveaux réacteurs qui seront mis en service pour un investissement total de 1200 milliards de dollars.

C’est donc le moment idéal pour l’industrie nucléaire française de se remettre en ordre de bataille. Cinq indices suggèrent que les nouvelles orientations vont dans la bonne direction :

1. La nature forcément étatique du nucléaire fait en sorte que, tant au niveau national qu’international, l’ère de la concurrence destructrice est révolue, laissant place aux partenariats gagnant-gagnant.

2. Le gouvernement français se rend (enfin) à l’évidence que l’avenir du nucléaire mondial et donc français se joue dans les pays des BRICS, en particulier en Asie et en Chine.

3. Il est urgent qu’EDF et Areva s’associent pour mettre au point un nouveau type de réacteur, plus modeste, mais mieux adapté aux marchés émergents.

4. Philippe Varin, qui a sauvé Peugeot en scellant le partenariat avec le chinois Dongfeng, a acquis une expérience précieuse pour l’avenir.

5. La décision de notre gouvernement de créer une nouvelle banque publique pour l’exportation (NOTE), visant à faciliter la conclusion de grands contrats internationaux, rompt avec l’aveuglement du passé. Les crédits export octroyés par les banques seront refinancés par la Société de financement local (Sfil), avec la garantie de l’Etat via l’assureur-crédit Coface. Le crédit public serait-il enfin de retour ?