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Obama doit enfin lever le voile sur les attentats du 11 septembre

Par Jeffrey Steinberg

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Executive Intelligence Review (EIR), Washington D.C.

Lyndon LaRouche a récemment suggéré que le président Obama honore une des promesses de sa campagne électorale de 2008, en déclassifiant enfin un chapitre du rapport d’enquête conjoint du Congrès sur les attaques du 11 septembre, détaillant le financement saoudien et autres soutiens à cette opération.

En tant que candidat présidentiel, Barack Obama avait promis de communiquer toutes les preuves et en février 2009, juste après son inauguration, le nouveau Président s’était même engagé auprès des familles victimes des attentats, à divulguer ces vingt-huit pages du rapport relatif au rôle joué par l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, le Prince Bandar bin Sultan (un proche de la famille Bush), et d’autres membres de la famille royale saoudienne, dans le financement et le soutien aux pirates de l’air du 11 septembre, dont quinze ont été identifiés comme étant de nationalité saoudienne.

Le 24 juin 2009, Kristen Breitweiser, une activiste dont le mari a péri dans les attentats des tours jumelles, déclara au New York Times qu’Obama lui avait assuré qu’il déclasserait le document en question.

Obama a menti. Non seulement il n’a pas déclassifié ce chapitre de l’enquête co-dirigée par le sénateur démocrate de Floride Bob Graham et le républicain de l’Alabama Richard Shelby, mais le 29 mai 2009, cinq jours avant la visite présidentielle en Arabie saoudite, l’avocate générale des Etats-Unis de l’époque Elena Kagan, devenue entre-temps juge à la Cour suprême des Etats-Unis, a introduit, pour le compte de l’administration Obama, une procédure sur le bien fondé d’un arrêt de la Cour d’appel, stipulant que les familles des attentats du 11 septembre ne pouvaient pas poursuivre des fonctionnaires saoudiens ou des membres de la famille royale saoudienne, car ils bénéficient d’un statut d’immunité, reconnu par une loi fédérale américaine en 1976.

Le 29 mai, le jour où Kagan ouvrait sa procédure, les familles des victimes des attentats, à l’origine des poursuites contre le régime saoudien, ont diffusé une déclaration dévastatrice fustigeant le président Obama. « En ordonnant à la Cour de ne pas revenir sur les arrêts des cours inférieures, l’Administration Obama a pris position en faveur des princes saoudiens, contre des milliers de survivants des attentats du 11 septembre qui cherchent à établir les responsabilités et obtenir justice », pouvait-on y lire.

Le 3 juin, jour de l’arrivée d’Obama en Arabie saoudite, les familles publiaient une déclaration plus sévère encore : « La procédure entamée par l’Administration se moque de notre système judiciaire et porte un coup sévère au droit des citoyens de connaître les faits concernant qui a financé et soutenu le meurtre de 3000 innocents. Elle sape notre lutte contre le terrorisme et suggère aux sympathisants du terrorisme au niveau mondial qu’ils ont le feu vert pour envoyer de l’argent à Al-Qaida sans craindre d’avoir des comptes à rendre devant les tribunaux américains pour les atrocités qui en résultent. »

Le 29 juin 2009, la Cour suprême s’est rangée du côté d’Obama pour faire valoir l’arrêt de la Cour d’appel, sans commentaire écrit. La Cour d’appel (2e Circuit) avait rejeté les accusations à l’encontre de cinq membres de la famille royale saoudienne, y compris le Prince Turki al-Faisal al-Saud, chef du renseignement saoudien lors des attaques du 11 septembre 2001, en dépit des preuves exhaustives établissant que des membres de la famille royale et des agents du renseignement saoudien avaient apporté un soutien matériel et logistique aux attentats.

Les « 28 pages » en question

Bien qu’estampillé « top secret », certains éléments du fameux chapitre tiré du rapport conjoint du Congrès sur les attaques du 11 septembre ont filtré, notamment le fait que deux agents du renseignement saoudien, Osama Basnan et Omar Al-Bayoumi, ont apporté une aide financière et logistique à au moins deux des dix-neuf preneurs d’otages. A leur arrivée à l’aéroport international de Los Angeles pour le réveillon de l’année 2000, deux des terroristes, Nawaf Alhamzi et Khalid Almihdhar, étaient accueillis par Al-Bayoumi, qui leur offrit une forte somme d’argent en liquide, un appartement et des cartes d’affiliation à la sécurité sociale, ainsi que d’autres formes d’assistance financière. En outre, Al-Bayoumi les aida à s’inscrire dans une école de pilotage d’avion à Floride.

Basnan, l’autre officier du renseignement saoudien travaillant avec Al-Bayoumi pour assister les deux futurs preneurs d’otages lors de leur arrivée sur le territoire américain, n’était pas inconnu des services américains. Arrêté pour trafic de cocaïne, les charges contre lui avaient toutefois été abandonnées suite à une intervention directe d’un officiel, dont le nom reste inconnu de l’ambassade saoudienne à Washington.

Les enquêteurs de l’EIR, entre autres, ont pu confirmer que l’argent fourni à Basnan et Al-Bayoumi leur parvenait directement de l’ambassadeur saoudien de l’époque, le Prince Bandar, en transitant via un compte à la Riggs National Bank de Washington D.C. Ce compte servit également pour des dessous de table dans l’affaire « Al-Yamamah » , un vaste commerce d’armes, livrées par la société britannique BAE Systems et payées par des livraisons de pétrole.

Certains financements en faveur d’au moins deux des terroristes provenaient de la femme du prince Bandar, la princesse Haifa, elle-même sœur de l’ancien chef du renseignement saoudien Al-Faisal. Entre avril 1998 et mai 2002, le prince Bandar et la princesse Haifa ont versé entre 51000 et 73000 dollars en chèques personnels et chèques de banque à Basnan et Al-Bayoumi. Ce dernier quitta les Etats-Unis peu avant les attaques du 11 septembre pour réapparaître brièvement à Londres.

Dans les jours suivant le 11 septembre, lors d’une descente à l’appartement d’Al-Bayoumi à Birmingham, en Angleterre, des agents de Scotland Yard ont découvert dans une cache secrète, des documents portant des noms et des numéros de téléphone d’officiels de l’ambassade saoudienne à Washington.

Le 8 septembre 2004, le sénateur Graham accorda un entretien à la revue Salon. Il y commentait son livre Intelligence Matters : la CIA, le FBI, l’Arabie saoudite et l’échec de la guerre contre la terreur. Dans cet entretien, il s’en prenait à la chape de plomb imposée par l’administration Bush pour étouffer le rôle éventuel du régime saoudien dans les attentats du 11 septembre.

En ce qui concerne les sections de son rapport supprimées par le président Bush, Graham précisa qu’ « en gros, cela comprenait les détails sur les raisons pour lesquelles nous [les membres de la commission d’enquête] soupçonnions que le gouvernement saoudien et divers représentants des intérêts saoudiens avaient soutenu les preneurs d’otages et auraient pu les avoir tous soutenus. Ma conclusion personnelle était que les preuves du soutien officiel saoudien à au moins deux terroristes à San Diego étaient, comme le formulait un agent de la CIA, irrécusables. Cela nous a conduit à une autre question : pourquoi les Saoudiens auraient-ils fourni un tel degré d’assistance à deux des dix-neuf terroristes et pas aux autres ? Il n’y a eu aucune tentative sérieuse de répondre à cette question. »

Graham se plaignait que, outre son refus de publier la documentation sur les liens de Al-Bayoumi et Basnan avec les pirates de l’air du 11 septembre à San Diego, la Maison Blanche s’opposait également à ce que les enquêteurs du Congrès puissent interroger un informateur du FBI dont la maison avait été occupée par les deux terroristes à leur arrivée à San Diego.

Une question à deux milliards de dollars

Obama reprit à son compte la tentative de l’administration Bush d’étouffer le rôle clé du prince Bandar dans cette affaire. Si cette partie du rapport de la Commission conjointe d’enquête avait été déclassée, le rôle essentiel de Bandar aurait été soigneusement pris en considération. Et si le financement des pirates de l’air par Bandar avait été mis en évidence, c’est l’ensemble des accords « Al-Yamamah » entre les Britanniques et les Saoudiens qui aurait sauté.

Bien que différents organes de presse britannique, le Guardian en tête, aient superficiellement fait état des affaires de corruption et de commissions occultes dans l’affaire Al-Yamamah pétrole contre armes, personne, à part l’EIR de LaRouche, n’a mis en évidence le véritable objectif de ce contrat : la création d’une énorme « caisse noire » au service d’opérations sales et clandestines.

L’auteur britannique William Simpson, ancien camarade de promotion du prince Bandar à l’Académie royale britannique, a publié en 2006 une biographie semi-officielle de Bandar intitulée The Prince – The Secret Story of the World’s Most Intriguing Royal. Selon des sources dignes de foi, ce livre avait été commandité par Bandar pour convaincre le nouveau roi d’Arabie saoudite Abdallah de le nommer conseiller national à la sécurité. Si Bandar fut effectivement nommé à ce poste, le livre révèle quelques détails fort embarrassants sur le rôle du prince dans le programme Al-Yamamah et les conclusions qu’on peut en tirer concernant les attentats du 11 septembre.

Simpson écrit : « Bien que Al-Yamamah représente une façon pour le moins non conventionnelle de faire du business, ses retombées très lucratives sont les sous-produits d’un objectif entièrement politique : un objectif politique saoudien et un objective politique britannique. Al-Yamamah est, d’abord et avant tout, un contrat politique. Négocié en pleine Guerre froide, la nature des accords a permis aux Saoudiens d’acheter des armes partout dans le monde pour lutter contre le communisme. On retrouve l’argent d’Al-Yamamah dans l’achat clandestin de matériel de guerre russe utilisé pour chasser les troupes de Kadhafi du Tchad. On retrouve également la trace de cet argent dans des achats d’armes en Egypte et d’autres pays, livrées ensuite aux Moudjahiddins en Afghanistan pour combattre les forces de l’occupant soviétique. »

Simpson a cependant oublié d’aborder les attaques du 11 septembre. Osama ben Laden faisait partie du projet anglo-saoudien des Moudjahiddins afghans, financé via Al-Yamamah, et des témoignages oculaires, répertoriés dans les archives de la CIA, montrent que, aussi tardivement qu’en 1998, Al-Qaida recevait des millions de dollars en liquide de différents canaux de la famille royale saoudienne.

Il n’est pas faux de dire que la tentative d’étouffer les enquêtes sur le 11 septembre a constitué le plus vaste blanchiment de crimes contre le peuple américain, depuis la dissimulation organisée par la Commission Warren pour étouffer l’enquête sur l’assassinat du président John F. Kennedy en 1963.

C’est cette conspiration criminelle que le président Obama a endossée et ralliée en s’opposant à la publication de ces 28 pages retentissantes, ainsi que par les autres manœuvres auxquelles, en collusion avec les partenaires britanniques d’Al-Yamamah, il s’est livré pour dissimuler la main de la famille royale saoudienne dans les attentats du 11 septembre.

Le crime d’Obama

« Dix ans après les attaques du 11 septembre, souligne LaRouche, le président Obama continue à étouffer cette affaire, suivant la politique décidée par le président George W. Bush au moment des faits. Nous savons que le président Bush était motivé par la volonté de dissimuler les crimes des proches amis de son père au sein de la famille royale britannique. Je soupçonne le président Obama d’agir directement sous les ordres de Londres, puisque le décorticage du rôle du prince Bandar et d’autres membres de la famille royale dans les attentats du 11 septembre conduirait inévitablement à mettre en lumière la « caisse noire » des accords Al-Yamamah, impliquée dans le financement des opérations clandestines et de guerre irrégulière à l’échelle globale depuis le milieu des années 1980. »
LPAC VIDEO (EN) sur le même sujet de Jeffrey Steinberg


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