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Le pouvoir du changement

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Institut Schiller

Arrivé récemment au pouvoir cette année, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a initié une politique de paix et de développement à l’intérieur même de son pays et avec ses voisins. Sa visite officielle en Erythrée, le 8 juillet, a transformé un ancien ennemi en partenaire de paix et de coopération économique. Un voyage similaire prévu en Somalie promet des résultats similaires. L’oligarchie n’a pas tardé à réagir aux succès d’Abiy en tentant de saboter la paix et le développement de l’Afrique et l’assassinat de Simegew Bekele, ingénieur en chef du projet de Barrage de la Renaissance, est à voir dans ce contexte bien spécifique, surtout lorsque l’on sait que ce projet, une fois terminé, représentera le plus grand ouvrage hydro-électrique de toute l’Afrique.

Après avoir accepté la proposition de paix du Premier ministre Abiy, le président de l’Erythrée Isaias Afwerki a invité son homologue somalien, Mohammed Abdullahi « Farmajo » à Asmara le 28 juillet. Les deux dirigeants ont mis un terme à une longue période de relations tendues, signant un communiqué conjoint dans lequel ils s’engagent à « forger une coopération étroite politique, économique, sociale, culturelle ainsi que dans la défense et la sécurité », et à promouvoir paix et stabilité dans la région.

Pendant ce temps, l’intégration économique en Ethiopie et en Erythrée va bon train. Le porte-parole des deux grands ports de l’Erythrée, Massawa au nord du pays et Assab au sud, a annoncé qu’ils avaient achevé la rénovation préliminaire et étaient prêts à recevoir les importations d’Ethiopie et faire partir des cargos pour l’export. Avant l’entrée en guerre des deux pays en 1998, ils constituaient les deux principaux ports d’Ethiopie. Depuis lors, leur activité a été réduite presque rien puisqu’ils ont géré des cargos pour un pays de seulement cinq millions d’habitants tout en subissant un régime de sanctions.

La situation du port de Massawa en fait un lieu idéal pour la gestion des cargos vers et depuis le nord de l’Ethiopie, où de nouvelles zones industrielles sont en train de se développer, en même temps que des ressources minérales et agricoles. Une délégation éthiopienne l’a visité, menée par le Premier ministre Haile Mariam Desalegn, accompagné d’hommes d’affaires qui ont pu prendre le premier vol commercial pour Asmara depuis deux décennies.

On y retrouve la même problématique que pour le post Assab. L’assistant du professeur de Développement Economique, Teshome Adugna, déclarait à ce propos, dans l’Ethiopian Herald que : « Les coûts de transport élevés constituent l’un des plus grands obstacles pour les activités à l’export de l’Ethiopie et retrouver l’accès à Assab est clé pour réduire le coût unitaire des produits en vue d’accéder au marchés mondiaux. » Pointant du doigt les raffineries à l’arrêt, Assab pourrait, a-t-il dit, être utilisé par l’Ethiopie pour exporter son pétrole raffiné vers le monde entier à meilleur marché.

La prochaine étape consistera à améliorer les routes et construire des voies de chemin de fer entre les ports et les grandes villes du nord de l’Ethiopie.

Si tout cela se produit, c’est en grande partie grâce à ce que l’Initiative une ceinture, une route de la Chine et à la philosophie gagnant-gagnant du président chinois Xi Jinping onr rendu possible. Au printemps dernier, la Chine a ouvert une nouvelle ambassade à Asmara et a nommé un nouvel ambassadeur à Mogadiscio.