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Covid-19 : c’est les dettes et les banques qu’il faut trier, pas les malades !

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Par Karel Vereycken

S&P—Quelque chose de très malsain s’est mis en place, un double standard. Privés de moyens, nos soignants se voient condamnés à sélectionner, malgré eux, les malades, alors que pour les banques et les spéculateurs, il n’y pas débat, on va tous les sauver, « coûte que coûte ».

C’est logique, n’est-ce pas ? Le chantage est manifeste et l’on connaît la chanson : lorsqu’une pandémie comme celle du Covid-19 (lire notre feuille de route pour une riposte anti-pandémique) se répand comme un tsunami mortifère autour de la planète, le pire ne serait-il pas de manquer d’argent ?

Oublié leur responsabilité dans ce qui nous arrive, oublié leurs spéculations abjectes et suicidaires, leur cupidité, leur obsession sur les marges et les dividendes, oublié leur refus hystérique d’une séparation stricte, oublié le lobbying auquel ils se sont livrés, sous le manteau européen ou autrement, pour faire adopter ces fameuses « réformes » qui ont déshabillés nos systèmes de santé...

Sur le terrain, c’est les humains qui dégustent ! C’est l’heure de la « médecine de catastrophe » : faute de disposer de moyens suffisants pour tous, hélas, nos soignants, écœurés d’en arriver là, se voient condamnés à « prioriser » les soins.

A tel point que des personnes âgées finissent par se porter volontaire pour mourir afin que les jeunes puissent profiter des soins nécessaires pour continuer à vivre. « Ne me donnez pas ce ventilateur qui risque de faire défaut à un jeune », disent-elles.

Urgence coronavirus Lisez notre feuille de route

Nous disons : NON !

Nous disons : NON ! Quitte à bousculer les protocoles et les règles, tout doit être fait pour que tout le monde puisse s’en sortir. La France notamment doit immédiatement produire des tests de dépistage, des masques et des ventilateurs, pour elle-même, mais également pour l’Afriqueet les autres continents où la pandémie fera un carnage si rien n’est fait.

Pour cela, il faut commencer par fermer les marchés financiers tout en organisant le renflouement de « l’économie réelle », y compris les PME/PMI et la force de travail elle-même !

Après Jacques Cheminade, l’économiste Gaël Giraud (qui a par ailleurs des faiblesses envers une écologie malthusienne) a lui aussi appelé à la fermeture des marchés et à un « Quantitative Easing for People » (l’allègement quantitatif pour les gens).

En Italie du sud, où un tiers de la population travaille au noir, les gens n’auront pas d’indemnités chômage. Déjà, pour éviter des braquages des supermarchés et des émeutes de gens affamés, les collectivités territoriales sont contraintes à distribuer de l’argent et songent à mettre en place un revenu universel.

« Glass-Steagall global »

Changer radicalement de cap, cela implique à obliger les banques à « sanctuariser » le crédit, l’épargne, les dépôts et le système de paiement (indispensable à l’économie réelle) tout en les forçant à se débarrasser de leurs produits spéculatifs. C’est bien cela que nous appelons un « Glass-Steagall Global ».

En même temps, les banques centrales de tous les pays du monde, par des annulations de dettes mutuellement consenties, seront appelés à se concerter pour faire en sorte que le passage par pertes et profits des titres spéculatifs ne provoque pas de faillite en chaîne portant atteinte à l’économie réelle.

Une rencontre au sommet entre grandes puissances (signez ici l’appel de l’Institut Schillerdans ce sens), devrait immédiatement s’accorder sur cette voie à suivre.

Enfin, devant la pandémie et la désintégration des marchés, de vastes accords de troc entre Etats-nations partenaires doivent également s’organiser d’urgence. Garantir un prix stable pour le baril de pétrole et développer ensemble l’énergie nucléaire et les autres formes les plus avancées de l’énergie, devrait faire partie de ces accords.

Tout cela deviendra possible, si nos dirigeants renoncent à leur arrogance congénitale et acceptent de vivre (enfin) avec nous sur la même planète.