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Printemps russe ? Comment Gorbatchev veut couler la Russie une deuxième fois

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(Nouvelle Solidarité) – Le mouvement de contestation contre les résultats des dernières élections législatives russes se poursuit aujourd’hui dans une dizaine de villes du pays, même si le parti au pouvoir a fait un score tout sauf « soviétique » !

Parmi les principales figures de cette opposition l’on trouve les ultralibéraux dominés par les cercles financiers occidentaux, britanniques et leurs acolytes américains en particulier, qui ont été à l’origine du marasme de la période post-soviétique. L’écrivain et blogueur de gauche Maxim Kalashnikov met en garde contre la participation à ce mouvement, en disant qu’il serait fou de renverser le tandem Poutine-Medvedev pour installer à sa place les gens qui ont ruiné le pays il y a deux décennies à peine.

Le quotidien d’actualité international chinois Global Times, qui suit l’affaire de très près, note le même phénomène dans un éditorial intitulé « L’ours [russe] ne danse pas aux mélodies occidentales ». Bien que Russie Unie ait essuyé des pertes dans ces élections, elles n’ont pas profité aux partis pro-occidentaux, écrit la rédaction du journal. « Les bulletins de vote perdus par Russie Unie sont désormais dans les poches des communistes et des libéraux démocrates, ce qui ne reflète pas un renforcement de l’idéologie occidentale », dans le sens d’être favorable à une perte de souveraineté au profit de la mondialisation financière.

Outre l’agent britannique George Soros qui est à la manœuvre en Russie après avoir manipulé des révolutions de couleur à travers le bloc anciennement communiste, il y a aussi celui qui a vendu l’Union soviétique pour une poignée de kopecks aux milieux financiers ultralibéraux anglais et américains : Mikhaïl Gorbatchev.

Le 4 décembre, Mikhaïl Gorbatchev fut l’une des premières voix à demander à Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev d’annuler les élections et d’en organiser de nouvelles.

Son offensive ne date pas d’aujourd’hui cependant. En septembre 2010, il avait lancé un Dialogue Civil, qu’il présenta comme une initiative « démocratique, non partisane ». Parmi ses collaborateurs dans cette aventure, une brochette d’amis de l’Empire financier britannique tels que Lyudmila Alekseyeva ou Sergei Kovalyov. On trouve également l’ancien Premier ministre adjoint, Boris Nemtsov, le politicien Vladimir Ryzhkov, ou encore son propre partenaire en affaires, Alexander Lebedev, un ami de Nathaniel Rotschild, fils de l’affairiste anglais Sir James de Rothschild, très impliqué en Russie dans le négoce des matières premières.

En février de cette année, reprochant à Russie Unie d’être une mauvaise copie de l’ancien Parti communiste de l’ère soviétique, il avait annoncé : « Si les choses continuent comme elles vont, la probabilité d’un scénario égyptien s’accroîtra. Sauf que le dénouement pourrait être bien pire  ».

En même temps, Gorbatchev a promu des schémas qui aboutiraient à la saisie de pans entiers de l’économie russe par des intérêts britanniques. Dans un programme en 19 points publié en mars 2009 pour agir sur la crise financière, il se prononçait pour « un transfert vers les créanciers, y compris étrangers, des droits de propriété dans des compagnies débitrices russes, afin d’assurer le maintien des flux de capitaux vers l’économie russe  ». En d’autres termes, Gorbatchev proposait que les droits de propriété sur des compagnies clés de métaux et d’énergie russes aillent, en cas de crise, à des intérêts étrangers, comme la Royal Bank of Scotland, par-dessus même les appétits des oligarques locaux !

C’est Dmitri Rogozin, ambassadeur russe auprès de l’OTAN, qui a le plus clairement identifié la tache que représente Gorbatchev dans l’histoire russe, lors d’une entrevue avec l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Mikhaïl Gorbatchev adhère à la volonté de puissance occidentale, a-t-il dit, dénonçant le rôle de l’ancien chef du Kremlin dans le mouvement contestataire en Russie. Gorbatchev, a-t-il dit « avait bien compris la situation de ses partenaires occidentaux, mais tellement mal celle de son propre pays, que l’Union soviétique a disparu de la carte. En Occident il est clairement applaudi pour ces raisons, mais en Russie, Gorbatchev ne peut pas sortir dans la rue sans garde du corps, car il se ferait taper dessus par des ingénieurs ou des ménagères. Ni le Président Medvedev, ni Vladimir Poutine ne répéteront les soi-disant actions héroïques de Gorbatchev. Nous les Russes, sommes allergiques à des hommes politiques comme lui. » En effet, lorsque Gorbatchev se présenta aux élections présidentielles russes de 1996, il n’obtint que 0,5% des suffrages.

Rappelons surtout, pour bien comprendre la nature servile du personnage, qu’il fut avec Youri Andropov le principal artisan du rejet soviétique de la proposition américaine de bouclier antimissile conjoint – l’Initiative de défense stratégique (IDS) conçue par LaRouche et voulue par Reagan. Cette décision dictée par Londres scella non seulement le sort de l’URSS, mais a permis de faire perdurer la menace des arsenaux nucléaires jusqu’à aujourd’hui. [1]

Depuis son départ en retraite, Gorbatchev a donc servie de prête nom à la politique anti-russe de l’oligarchie financière britannique, affiliation qui s’exprime aussi à travers son engagement dans la politique d’écologie malthusienne promue par cette même oligarchie afin de stopper le développement technologique des pays.



[1Une nouvelle version de l’IDS vient d’être proposée par la Russie pour résoudre le conflit sur le déploiement du Bouclier antimissile américain en Europe de l’Est en rendant l’arme nucléaire obsolète ; voir Contre la guerre, l’Initiative de défense de la Terre.