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Intervention russe dans la crise iranienne : « prenez un verre d’eau minérale fraîche et calmez-vous ! »

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(Nouvelle Solidarité) — Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, ex-ambassadeur de la Russie auprès de l’OTAN depuis peu, est retourné ce vendredi 13 janvier au siège de l’OTAN à Bruxelles afin d’y tenir sa dernière conférence de presse. Le ton et le contenu sont restés dans l’esprit des avertissements lancés le 12 janvier par le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev.

Ignoré par les grands média, nous reproduisons le message de Rogozine, relaté par Interfax et posté sur le site internet de Russie unie.

Au sujet de la crise iranienne, Rogozine affirme :

« Pour les Américains, [l’Iran] est très éloigné, complètement de l’autre côté de la Terre, de la planète, du globe. Mais pour nous, il est juste au Sud de notre Caucase. Par conséquent, si quelque chose a lieu avec l’Iran, s’il est impliqué dans un genre d’initiative militaire, alors cela constitue une menace directe à notre sécurité.  »

Pour Rogozine, la Russie, en tant que grande puissance «  responsable  » de la paix mondiale, partage les intérêts des Etats-Unis d’Amérique et d’autres nations quant à la non-prolifération d’armes de destruction massive.

« De plus, en tant que vice-président de notre gouvernement en charge de l’industrie nucléaire, pour Rosatom, je peux vous dire en des termes dénués d’ambiguïté que nous mènerons une politique très dure, destinée à empêcher des pays, tandis que nous les aidons à développer des sources modernes d’énergie, d’acquérir des technologies pour utiliser l’atome à des fins militaires. Cela n’arrivera pas. Je vous le garantie. » Précisant que la surveillance du processus d’exportation est en cours de resserrement, il a ajouté : « Nous remplirons strictement nos obligations internationales dans ce domaine. »

En même temps, a-t-il ajouté, c’est un droit pour chaque pays « de disposer de tout ce dont il a besoin, de se sentir à l’aise et solide. L’Iran aussi a ce droit. En conséquence nous voudrions dire à tous ceux qui prennent part à ce jeu agité autour de l’Iran : ’Calmez-vous. Baissez vos débats et vos déclarations publiques d’un ton. Gardez en tête que toute déclaration publique a des conséquences matérielles.’ (…) Nous espérons que la crise actuelle autour de l’Iran s’apaisera par le fait de chacun d’entre nous. Si la tension continue de croître autour de l’Iran, et qu’elle se combine à la situation en Syrie, aux suites de la guerre civile en Libye, et au ’printemps arabe’ à venir en Afrique du Nord, personne ne dira qu’il s’agit là de quelque chose d’insignifiant. Nous le répétons donc, ’prenez un verre d’eau minérale fraîche et calmez-vous’.  »

Les préoccupations de Rogozine quant aux sanctions contre l’Iran ont été soulignées dans une déclaration faite à Moscou ce 13 janvier par le vice-ministre aux Affaires étrangères Guennadi Gatilov, qui a identifié la politique de sanctions, présentée en Occident comme une alternative à la guerre, comme étant une politique de guerre :

«  Des sanctions supplémentaires contre l’Iran, ou une possible frappe militaire contre la République islamique d’Iran, seront incontestablement perçues par la communauté internationale comme poursuivant un objectif de ’changement de régime’ à Téhéran. »

Il a aussi été interrogé sur la déclaration de Susan Rice, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, affirmant qu’une nouvelle ébauche de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de la Syrie est attendue de la part de la Russie. Là encore, il a clairement refuse de cautionner toute politique visant à renverser le régime : « Malheureusement, l’approche de l’Occident est fondamentalement différente de la nôtre et, à en juger par les amendements avancés, [elle] vise essentiellement à défaire le régime Assad à Damas.  »