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Une nouvelle résistance est née en Grèce !

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L’année dernière, dans un appel commun, le compositeur grec Mikis Theodorakis et Manoli Glezos, le héros de la résistance qui arracha en 1941 le drapeau hitlérien qui flottait sur l’Acropole durant l’occupation nazie, ont dénoncé le "fascisme financier" qui menace. Aujourd’hui, pour unir les peuples d’Europe et en finir avec la domination des marchés ils lancent ELADA, un nouveau mouvement politique,


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Mikis Theodorakis and Manolis Glezos

"« Soixante ans après le défaite du nazisme et du fascisme, les peuples européens sont aujourd’hui confrontés à une menace dramatique, non plus militaire cette fois, mais financière, sociale et politique. Un nouvel "Empire de l’argent" a attaqué systématiquement les pays européens l’un après l’autre pendant les derniers dix-huit mois, sans rencontrer aucune résistance substantielle. »

Ainsi commence l’appel à l’action de Mikis Theodorakis et Manolis Glezos, deux figures emblématiques de la gauche grecque et opposants historiques à toute forme d’oppression, qui viennent de former le nouveau mouvement anti-Troïka, Résistance des Peuples Démocratiques Unis (ELADA).

Le manifeste de quatre pages, diffusé à la fin de l’an dernier, prévient que l’Europe est face à la menace d’un nouveau « fascisme financier, » qui « voudrait éliminer toute notion d’Etat en Europe... Il vise à faire régresser l’Europe et le monde à une situation semblable à celle d’avant 1945, ou même d’avant la Révolution Française et les Lumières...

« Dans les temps anciens, l’abolition, par Solon d’Athènes, des dettes qui forçaient les pauvres à devenir les esclaves des riches, la réforme dite de la Sesachtheia, posa les fondations pour la naissance, dans la Grèce antique, des idées de démocratie, de citoyenneté, de politique et d’Europe, les fondations de la culture européenne et mondiale. Combattant contre la classe des riches, les citoyens d’Athènes montrèrent le chemin dans la constitution de Périclès et dans la philosophie politique de Protagoras, qui déclarait que "l’Homme est la mesure de toutes choses."

« Aujourd’hui, les classes possédantes essaient de prendre leur revanche sur cet esprit d’humanité : "Les marchés sont la mesure au dessus de tous les hommes" est la devise que nos leaders politiques embrassent de leur plein gré, dans leur pacte avec le démon de l’argent, comme le fit Faust.  »

Après avoir retracé la crise financière de 2008 sur les quatre dernières décennies de déréglementation et de mondialisation continuelle, le manifeste appelle à un « nouveau New Deal européen, » et à un arrêt immédiat des « attaques contre la Grèce et les autres pays de la périphérie de l’Union Européenne ; nous devons stopper la politique irresponsable et criminelle d’austérité et de privatisation, qui conduit directement à une crise plus profonde que celle de 1929.  »

La déclaration appelle à une restructuration radicale de la dette publique « sur l’ensemble de l’Eurozone, en particulier aux dépens des grandes banques privées. Il faut reprendre le contrôle des banques et le financement de l’économie européenne doit être placé sous le contrôle social au niveau et européen… Nous devons interdire les produits dérivés incontrôlés, qui sont le fer de lance du capitalisme financier destructeur, et créer un réel développement économique, à la place des profits spéculatifs.  »

Le manifeste s’en prend au système de l’Euro, déclarant : « L’actuelle architecture, basée sur le Traité de Maastricht et les règles de l’OMC, a établi une machine à produire de la dette en Europe. Il faut un changement radical de tous les traités. Nous avons besoin d’urgence d’un changement de paradigme ; un retour à la stimulation de la croissance par la demande, par de nouveaux programmes d’investissements européens, une nouvelle régulation, une taxation et un contrôle du capital international et des flux de matières premières ; une nouvelle forme de protectionnisme intelligent et responsable dans une Europe indépendante, qui sera un protagoniste dans le combat pour une planète multipolaire, démocratique, écologique et sociale.  »