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Exercice naval américain : préparation à la guerre ?

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(Nouvelle Solidarité) – La marine américaine et des corps de marines conduisent en ce moment même leur plus grand exercice amphibie au large de la côte Est des Etats-Unis, et ce pour la première fois depuis plusieurs années. Surnommé « Alligator audacieux  », l’exercice implique 25 navires, incluant le porte-avions USS Enterprise, des destroyers, des bateaux amphibies, des douzaines d’avions et 20 000 soldats de 8 pays, et simule un débarquement dans un pays fictif nommé « Ambre ».

Le prétexte donné pour cet exercice est que les marines doivent réapprendre leur capacité à conduire des opérations de débarquement après dix ans de guerre terrestre en Irak et en Afghanistan. Le problème est que cet exercice ressemble terriblement à une guerre contre l’Iran.

L’exercice comprend l’enlèvement de mines et le cheminement de l’Enterprise dans des eaux contestées sous la menace de missiles anti-navire, une situation semblable à celle du détroit d’Hormuz. Des responsables de la marine nient que cet exercice, auquel participent également la France, le Royaume-Unis, la Hollande, l’Australie et plusieurs autres pays, soit une répétition en vue d’une opération spécifique contre l’Iran. L’amiral John Harvey, commandant les forces de la flotte navale américaine, admet cependant que ce scénario est inspiré de l’histoire récente et qu’il peut s’appliquer au détroit d’Hormuz, ainsi qu’à d’autres endroits.

Les manœuvres ont commencé le 31 janvier et doivent se dérouler jusqu’à la mi-février. Le temps fort de tout l’exercice, une simulation de débarquement amphibie à Camp Lejeune, sur la côte de la Caroline du Nord, a déjà eu lieu.

Sur le front syrien, l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice a brutalement menacé la Syrie ce mardi (7 février), déclarant à l’intention du président syrien Bashar el-Assad, «  tes jours sont comptés, il est temps et même plus que temps de laisser le pouvoir de manière pacifique  », impliquant sans aucun doute que s’il n’obtempérait pas, cela serait accompli par la force.

Selon la chaîne CNN , des responsables américains de haut niveau auraient confié que «  pendant que le centre d’attention des États-Unis reste focalisé sur les pressions diplomatiques et économiques contre Damas, le Pentagone et le commandement central avaient commencé à revoir en interne les capacités militaires américaines afin de préparer les options dans l’éventualité où le président Obama ferait appel à leur aide.  »

Le sénateur républicain John McCain a pour sa part demandé que les Etats-Unis « commencent à envisager toutes les options, incluant celle d’armer l’opposition, car le sang doit cesser de couler  ».

Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carnay a affirmé entre-temps que l’administration Obama n’avait aucun plan immédiat pour armer l’opposition, que cela n’était pas envisagé pour l’instant. «  Nous explorons la possibilité d’apporter de l’aide humanitaire aux Syriens. Nous travaillions avec nos partenaires pour accroître la pression et l’isolement d’Assad et de son régime. »

Dans un article du blog The Cable , tenu par la revue Foreign Policy, Josh Rogin avait écrit en décembre dernier que des responsables du Conseil national de sécurité, des départements d’Etat, de la Défense et du Trésor, avait initié des démarches pour créer et rassembler les éléments pour aider l’opposition syrienne. Rogin décrivait en ces termes ce que lui avaient confié deux responsables non nommés : « Les possibilités à l’étude comprennent la mise en place d’un corridor humanitaire ou d’une zone sécurisée pour les civils en Syrie le long de la frontière turque, l’extension de l’aide humanitaire aux rebelles syriens, l’apport d’aide médicale aux cliniques syriennes, un meilleur soutien à l’opposition interne et externe, la formation d’un groupe de contact international et la nomination d’un coordonnateur spécial en contact avec l’opposition (comme nous l’avions fait pour la Libye).  »

Un journaliste de la chaîne télé Russia Today se demandait hier : «  Si le Mossad, la CIA et le MI6 sont soupçonnés d’assassiner des scientifiques nucléaires iraniens dans la rue, dans un flagrant exercice de terrorisme d’Etat, ne peuvent-ils pas faire la même chose à bien plus grande échelle à l’intérieur de la Syrie ? »