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Grèce : l’heure de la colère

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(Nouvelle Solidarité) — Le 29 décembre 2006, Jacques Cheminade présenta son « Projet contre les puissances de chantage du fascisme financier  ». En 2009, son parti Solidarité & Progrès, diffusa un million de tracts intitulés « À la colère qui vient  », appelant à une rupture immédiate avec la logique des marchés financiers.

Hier soir, plus de 100 000 personnes ont manifesté en Grèce contre les mesures d’austérité exigée par la Troïka (Fond monétaire international – Union européenne – Banque centrale européenne).

« Est-il possible d’imposer ces mesures à coups de gaz lacrymogène ? Ces mesures n’ont pas le soutien du peuple grec  », a déclaré sur la place Syntagma d’Athènes Manolis Glezos, un ancien résistant âgé de 90 ans. A ses cotes, le compositeur Mikis Theodorakis, 86 ans, avec qui il vient de fonder un nouveau mouvement de résistance, la Résistance des Peuples Démocratiques Unis (ELADA) pour combattre le « fascisme financier ».

Dimanche, ces deux figures emblématiques de la gauche grecque se rendirent ensemble à la manifestation, quand ils ont été victimes du gaz lacrymogène tiré par la police. «  La rébellion vient de commencer  » a déclaré Glezos à la télévision. « Ces mesures ne passeront jamais. Elles sont une atteinte à la démocratie ». Les masques chirurgicaux qu’ils portaient n’ont pas été de grand secours. En tant qu’anciens élus de la République, ils furent autorisés de se réfugier dans les bâtiments du Parlement grec pour échapper au gazage. Avant d’y entrer, Theodorakis a affirmé : « Je vais regarder dans les yeux de ceux qui se préparent à signer la mise à mort de la Grèce  ». Une porte parole de Theodorakis a qualifié l’incident de «  tentative d’assassinat  » et souligne qu’on a voulu leur faire taire.

Comme Glezos, Theodorakis a rejoint la Résistance à l’âge de quinze ans quand les Nazis ont attaqué la Grèce. C’est à cette époque, confronté à la faim et la lutte de résistant qu’il décide de consacrer sa vie à la musique.

Chaque fois qu’il y a un vote au Parlement grec, Bruxelles semble exiger des autorités d’Athènes le « nettoyage » de la place Syntagma.

Alors que les média soulignent la présence d’agents provocateurs comme le Black Block, les images de la manifestation montrent clairement des citoyens de toute la société grecque, y compris des handicapés en chaise roulante qui crient contre la police, chantent et portent des banderoles contre la mise sous tutelle de leur pays.