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Redéfinir les bases de la science économique
Les fondements économiques de l’extinction et le principe du progrès

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Introduction

Nous publions ci-dessous la traduction d’une présentation vidéo faite le 25 janvier dernier, par Lyndon LaRouche et deux de ses jeunes collaborateurs, sur des questions fondamentales touchant à la nature de l’Univers, des organismes vivants et de la société humaine.

Au moment où la zone transatlantique se débat contre la crise financière la plus grave de son existence, ces conceptions ont des conséquences immédiates pour la science économique que nous devons adopter pour en sortir le plus rapidement et pour assurer l’avenir de notre espèce.
Au cours de cette intervention, les auteurs enterrent une fois pour toutes l’extension de la deuxième loi de la thermodynamique à l’ensemble de l’univers et aux organismes vivants. Cette loi stipule que par suite d’une déperdition de chaleur, provoquée par l’usure, l’univers va lentement mais inéluctablement vers sa mort ! On passerait ainsi de stades d’organisation plus complexes, a un état d’épuisement et de chaos. C’est ce qu’on appelle communément la loi de l’entropie.

A l’origine c’est Sadi Carnot qui avait constaté ce principe en étudiant le processus de transformation de l’énergie en travail au sein d’une machine à chaleur. Ce principe qui est tout à fait valable dans le système clos d’une machine, ne correspond pas du tout cependant à une loi de l’univers, comme Clausius et Boltzman l’ont prétendu plus tard.

Comme on peut le constater aisément en examinant l’évolution de notre biosphère depuis l’apparition des premiers organismes vivants il y a 540 millions d’années, ce qui caractérise l’évolution de notre univers est le processus inverse : l’anti-entropie. Au cours de cette période nous voyons la biosphère passer par des sauts qualitatifs, de stades d’organisation plus simples vers de stades plus complexes, des formes d’énergie moins efficaces vers des formes plus efficaces. Au cours de ce processus des formes de vie animales et végétales beaucoup moins développées ont fini par céder leur place à des formes beaucoup plus complexes, et pas l’inverse.

Et ces changements qualitatifs se mesurent en comparant les niveaux de consommation énergétique de chaque stade, ainsi que leur capacité à transformer cette énergie en travail pour le bénéfice de l’ensemble. On parle alors de la « densité de flux d’énergie » du système, qu’on peut mesurer, par surface, là où le flux d’énergie accomplit le maximum de travail.
Ce que constatent LaRouche et ses associés, est que ce processus est non seulement une liberté qu’exprime notre univers, mais aussi une loi nécessaire. Cela veut dire que tout ce qui ne progresse pas en cohérence avec cette loi est voué à disparaître, comme les amphibiens ont cédé la place aux reptiliens, et ceux-ci aux mammifères et à l’homme.

Ce qui est vrai pour la biosphère l’est tout autant pour l’évolution de la société humaine, qui progresse aussi par bonds qualitatifs. D’une société de basse densité de flux d’énergie, où l’existence de quelques millions d’hommes dépendait de leur force physique pour pêcher, chasser ou cueillir des aliments, on est passé à une société où la survie de 7 milliards d’individus repose sur l’utilisation des énergies fossiles et de l’énergie nucléaire combinée à des machines à chaleur à très haut rendement.
Il suffit de comparer la mortalité infantile des sociétés sous-développées qui n’ont pas accès à l’électricité à celle de sociétés où l’électricité est accessible à tous, pour voir l’importance de ce critère de densité d’énergie. Pour mille naissances on compte 175 décès en Angola, contre 3,2 en France ! Toute tentative de retour en arrière comme le proposent décroissants et écologistes, se traduirait fatalement par un processus d’extinction en masse de l’espèce humaine.

Mais alors que toutes les espèces qui nous ont précédés étaient « condamnées » à progresser ou à périr, nous, les êtres humains, sommes les seuls à avoir la liberté d’utiliser nos pouvoirs créateurs pour transformer de façon délibérée notre existence.

Quelle est l’implication de ces conceptions en économie ? Par rapport à cette loi inébranlable de progrès, la crise financière gravissime qui frappe surtout la zone transatlantique mais dont l’implosion entraînerait irrémédiablement l’ensemble du monde, fragilise singulièrement le potentiel de survie de notre espèce.

De plus, cette tendance est fortement aggravée par les politiques d’austérité financière imposées partout actuellement et ayant pour but de renflouer un système en faillite. En France, comme ailleurs, les principaux partis politiques présentent tous des budgets d’austérité. A l’image de l’étrange attelage que forment Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, mais aussi de François Bayrou, qui préconise une ponction de 100 milliards d’euros d’ici 2015 : 50 milliards d’économies et 50 milliards de nouvelles recettes. A l’image aussi, bien qu’à un moindre degré, de François Hollande qui propose un budget en équilibre d’ici 2017 avec des investissements nouveaux de seulement 20 milliards d’euros pour toute la mandature.

Plutôt que d’investir dans la recherche aux frontières de la science — le nucléaire du futur et l’exploration spatiale — et d’utiliser les retombées des progrès réalisés dans ces domaines pour élever rapidement le niveau de vie de toute la population mondiale, on préfère plomber la densité de flux d’énergie de notre société en lui imposant le boulet de dettes toxiques des banques en faillite. Songeons aux poids intolérable que représentent sur nos budgets les deux prêts massifs à 3 ans, à presque 0% d’intérêts, que la BCE vient de consentir aux banques européennes en faillite, l’un de 500 milliards accordé en décembre, l’autre de 1000 milliards d’euros qu’elle prévoit de débourser en février !

LaRouche et ses associés nous disent au contraire : laissons tomber ce poids mort, en rétablissant la séparation totale entre banques d’investissement et banques de dépôt, et en faisant une faillite contrôlée, à la Roosevelt, des titres toxiques. Créons ensuite les conditions d’un nouveau saut qualitatif de l’espèce humaine, en projetant celle-ci vers les grands défis de l’avenir, aux frontières de la science, qui non seulement transformeront notre avenir, mais nous permettront de maintenir le cap en maîtrisant les lois de l’univers.

Les fondements économiques de l’extinction et
le principe du progrès

John Hoefle : Bonjour, bienvenue sur le LaRouche PAC Weekly Report, édition du 26 janvier 2012. Je suis John Hoefle, et avec moi aujourd’hui dans le studio nous avons Ben Deniston et Sky Shields du Basement (équipe de jeunes chercheurs), et Lyndon LaRouche.

Lyndon LaRouche : Bonjour. Bien, ceci constituera une expérience très inhabituelle pour la plupart d’entre vous qui nous regardez aujourd’hui, car il y a dans ce dont nous allons parler un principe scientifique de grande importance, qui deviendra plus compréhensible à la fin de ce programme. D’abord Sky fera une présentation, puis Ben, avec l’aide de matériel audiovisuel, puis une discussion s’ensuivra entre eux, et ensuite j’interviendrai et nous donnerons le mot de la fin.

Ce sera donc une expérience inhabituelle car mes associés, présents à mes côtés aujourd’hui, ont accompli un travail remarquable, d’une portée non seulement historique mais également scientifique, et nous allons maintenant leur donner la parole.

Sky Shields : Bien. Nous allons vous dresser un portrait d’ensemble concernant une question que nous cherchons à résoudre et portant sur un principe scientifique et économique crucial. Ceci est une illustration (Figure 1) qui vise à présenter de manière heuristique quelques-uns des principes clés que tu [Lyndon LaRouche] as souligné dans tes articles récents.

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Figure 1 Cliquez pour agrandir

Nous allons discuter ici d’un cas très particulier, en fait d’un ensemble de cas particuliers, qui ne remplaceront pas la totalité de tout ce que nous avons travaillé, mais qui constitueront un guide utile pour vous conduire au cœur du problème.

Tout d’abord, nous avons été confrontés récemment à la question de la texture du temps économique, à ce que cela représente d’un point de vue ontologique. Qu’est-ce qui sous-tend les processus de développement essentiels qui sont communs au développement de l’humanité dans son ensemble, c’est-à-dire le développement économique, et au développement créatif, anti-entropique de l’univers comme un tout.

Nous apporterons quelques distinctions importantes à la fin, concernant les processus liés à la biosphère et aux processus humains, mais regardons d’abord ce qu’ils ont en commun car cela nous conduira à des caractéristiques propres au développement anti-entropique de l’évolution dans son ensemble, des caractéristiques qui sont inviolables, contrairement aux descriptions courantes de ce qu’est l’évolution.

Nous allons voir que les processus impliqués tant dans la biosphère que dans la sphère de l’économie humaine sont complètement opposés à tout ce qui a été établi par le programme darwinien de sélection naturelle, ainsi que par la politique économique d’Adam Smith mais également, d’un point de vue ontologique supérieur, à tout ce que Pierre-Simon Laplace a développé.

Examinons maintenant l’essor de la vie dans la biosphère, et nous verrons qu’il est jalonné de certains événements notables. La tendance générale est un développement culminant, nous le savons, avec ce que nous nous trouvons être aujourd’hui, les êtres humains jouant un rôle très particulier dans la biosphère et dans l’univers comme un tout. Mais tout au long de la route, certaines étapes de développement essentielles ont dû être franchies, pour nous mener là où nous sommes aujourd’hui. Ce développement vers le haut, anti-entropique, est jalonné d’événements que nous appelons habituellement extinctions de masse, comme les deux que nous allons examiner maintenant, même s’ils ne sont pas les seuls. Le premier est l’extinction de masse KT (Crétacé-Tertiaire) et le second est l’extinction de masse PT (Permien-Trias). (Voir figure 1)

J’espère que vous verrez clairement par la suite que la chose la plus importante concernant ces événements n’est pas qu’ils soient des extinctions de masse. En fait, nous verrons que ce terme n’est pas approprié pour décrire ces événements. Il s’agit plutôt de certaines transitions de nature qualitative, marquées autant par la création de nouvelles espèces que par l’élimination d’anciennes. Ces espèces sont éliminées parce que leur élimination est nécessaire pour que le processus de développement global puisse produire de nouveaux systèmes.

Regardons de plus près l’extinction ((KT, que les gens ont probablement déjà à l’esprit comme étant l’extinction des dinosaures. (Figure 1) Ce que les gens ne prennent pas en compte ici est que c’est également à ce moment là qu’est créé ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme notre système moderne. Certains éléments clés que nous prenons pour acquis dans notre système moderne sont apparus à la suite de cette transition. Le développement des mammifères, la montée en puissance des oiseaux et des plantes à fleurs et à fruits, tout ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme étant les oiseaux, les abeilles, les mammifères, les fruits et les noix, ces choses sont apparues immédiatement après l’extinctionKT.

La question est donc : quelle est la texture de ce développement anti-entropique, de ce temps anti-entropique gouvernant ce processus ? Nous verrons que ceci reflète un principe économique clé, qui est l’accroissement de la densité du flux d’énergie. Il s’agit d’un processus continu que nous pouvons encore aujourd’hui utiliser pour définir une politique économique pouvant nous tirer hors de la crise actuelle. C’est ce que nous souhaitons amener dès maintenant dans les facultés de science économique. Nous voulons que cette discussion soit à la une sur toute la planète car nous assistons à l’heure actuelle à l’échec de tout ce qui a été proposé en économie au cours des dernières décennies.

N’importe qui maintenant peut se rendre compte que nous avons été trompés en terme d’éducation scientifique et économique. Nous sommes dans une situation où nous avons besoin d’une Renaissance, c’est-à-dire que nous devons faire revivre la dynamique d’une approche antérieure, la remettre en pratique si nous voulons nous en sortir.

Je vais passer la parole à Ben, afin qu’il puisse voir avec vous de manière plus détaillée ce qui caractérise ces distinctions marquant les deux frontières majeures dont nous avons parlé.

Ben Deniston : La chose importante ici est de se détacher de la causalité laplacienne, et d’identifier le principe réellement à l’œuvre, véritable cause de la substance de ce processus de développement. La première chose est de prendre en compte dès le début que nous avons affaire au développement du système de la biosphère dans son ensemble, donc de regarder ce qui gouverne ce processus.

Prenons le dernier demi-milliard d’années, ou plus exactement les derniers 540 millions d’années dans le développement de la vie complexe, quelque chose dont nous avons un historique suffisamment précis grâce aux fossiles. Ces deux extinctions de masse apparaissent en réalité comme des points d’inflexion bien déterminés dans le développement du système pris comme un tout.

Le premier principe que nous voyons à l’œuvre dans tout le processus est que l’énergie du système dans son ensemble s’accroît constamment. Mais ce n’est pas seulement un processus de croissance graduelle, car ces point d’inflexion saillants sont éliminés du nouveau système. Comme nous l’avons soulevé à de nombreuses reprises dans des émissions précédentes, ainsi que sur notre site internet, cela arrive dans la biosphère en commençant par l’introduction d’un nouveau système à l’intérieur même de l’ancien. Puis après un certain temps le nouveau prend le dessus sur l’ancien.

Nous avons donc ici une figure représentant des cônes imbriqués. En premier lieu, pour la biosphère (et nous le verrons de manière plus détaillée plus loin), l’énergie totale de base du système est définie par l’activité associée à la photosynthèse. C’est la manière par laquelle la matière organique peut capter l’énergie du Soleil et la transformer en quelque chose pouvant être utilisé par la vie. Ceci est donc en quelque sorte la base de tout. Vous savez, tout ce qui arrive avec la vie dépend ultimement de ce processus de photosynthèse.

Si nous regardons une carte générale de la planète, comme celles publiées par la NASA ou d’autres agences, nous voyons comment cette activité associée à la photosynthèse est répandue sur la planète. (Figure 2) Et vous verrez qu’il existe, même aujourd’hui, des régions immenses où il n’y a pratiquement pas d’activité. Vous avez de grands déserts, comme la Grand désert américain que North American Water and Power Alliance (NAWAPA) viendrait transformer et développer. Il y a le Sahara en Afrique. Et puis dans les océans, il existe de vastes régions désertiques là aussi.

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Figure 2 Cliquez pour agrandir

Ainsi les régions où la vie est active, productive, créant, à la base de tout le système, de la nouvelle matière biologique, sont en réalité limitées.

Sky Shields : Ce point est important, les gens ne reconnaissent généralement pas les océans comme étant, en grande partie, de vastes régions désertiques en termes de photosynthèse et de développement de la vie.

Ben Deniston : Exactement. Il y a peut-être un peu de vie dans les profondeurs, près des cheminées volcaniques sous-marines et des choses de ce genre, mais la vaste majorité de l’activité organique a lieu dans les régions indiquées ici.

Ce que vous voyez est que ce processus est passé par des sauts qualitatifs, autant sur la terre que dans les océans, correspondant à ces changements de phase dans le système de la biosphère. Juste pour souligner quelques développements, au cours des 300 premiers millions d’années environ, ce qu’on appelle l’ère paléozoïque, la forme de plantes terrestres dominant la fin de cette période était essentiellement un genre de fougère caractérisée par le besoin d’être près de l’eau pour pouvoir se reproduire : elles avaient des spores et non pas des graines comme celles que vous voyez aujourd’hui. Ainsi, même les plantes pouvant demeurer sur terre devaient pour la très grande partie d’entre elles se limiter aux régions côtières. (Figure 3)

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Figure 3 Cliquez pour agrandir

Et puis il y a eu cette percée autour de l’extinction PT. C’était une extinction de masse, où environ 96% des espèces furent éliminées de la planète. Mais ce qui en est sorti est le développement de cette base d’activité associée à la photosynthèse sous forme de l’émergence de plantes qualitativement nouvelles, les gymnospermes. Ainsi vous alors eu cette vie à base de graines, qui pouvait pénétrer bien plus loin à l’intérieur des continents qu’elle ne l’avait fait jusque là. Elle pouvait ainsi entrer dans des régions beaucoup plus sèches, elle n’avait plus besoin d’une forte humidité pour se reproduire, contrairement à ce qui se passait dans le système précédent.

Et puis il y a eu cette percée autour de l’extinction PT. C’était une extinction de masse, où environ 96% des espèces furent éliminées de la planète. Mais ce qui en est sorti est le développement de cette base d’activité associée à la photosynthèse sous forme de l’émergence de plantes qualitativement nouvelles, les gymnospermes. Ainsi vous avez alors eu cette vie à base de graines, qui pouvait pénétrer bien plus loin à l’intérieur des continents qu’elle ne l’avait fait jusque là. Elle pouvait ainsi entrer dans des régions beaucoup plus sèches, elle n’avait plus besoin d’une forte humidité pour se reproduire, contrairement à ce qui se passait dans le système précédent.

Et puis il y a eu un autre saut qualitatif dans le développement des plantes terrestres, avec l’extinction KT : ceci a donné lieu au développement des angiospermes. Nous reviendrons là-dessus également, mais l’important pour l’instant est de souligner qu’il y a eu une plus grande propagation de la vie.

La chose intéressante toutefois est que tout le système évolue vers le haut, car au même moment le même type de développement a lieu également dans les océans. Pour la photosynthèse, la majorité est effectuée par ce qu’on appelle le « phytoplancton », des petites créatures unicellulaires vivant à la surface des océans. Elles sont en fait responsables de la vaste majorité de l’activité de photosynthèse, la création de nouvelle matière vivante dans les océans se fait par ces petites créatures. Vous y trouvez les mêmes sauts qualitatifs que vous avez eus avec les plantes terrestres. (Figure 4)

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Figure 4 Cliquez pour agrandir

Dans les moments qui ont précédé et suivi l’extinction PT, il y a de cela 250 millions d’années, un saut qualitatif a eu lieu dans le type de vie responsable de la photosynthèse dans les océans, permettant à cette vie de descendre plus profondément sous la surface, avec une plus grande production ou création de matière biologique nouvelle.

Et puis il y a eu l’extinction KT, accompagnée d’un « saut » similaire. Il existe plusieurs manières d’illustrer comment l’énergie de l’ensemble du système s’est accrue, mais une manière de le faire est de comparer combien d’espèces de vie supérieure peuvent se caler, dans chacun de ces trois systèmes, pour chaque espèce à capacité photosynthétique au sein des océans. Et ainsi vous observez cet accroissement à partir de 5, puis 10, puis 60 espèces en passant d’un système à l’autre. Donc, avec cette croissance de la base photosynthétique, et par conséquent de l’énergie du système, des formes de vie de plus en plus complexes et avancées, des systèmes entiers plus évolués peuvent être dès lors maintenus. Mais ce n’est pas une simple croissance linéaire. Ceci nous ramène à la question que nous avons déjà posée, celle de la densité du flux d’énergie du système, étroitement liée au principe gouvernant ces sauts qualitatifs vers le haut, ce processus anti-entropique. De même que pour les processus économiques sains, chaque saut qualitatif est accompagné d’un accroissement de l’énergie du système dans son ensemble, ainsi que d’un accroissement dans la consommation d’énergie, par tête ou dans ce cas ci par espèce.

Sky Shields : Bien. Nous devrions fortement souligner ce point, qui deviendra plus évident lors de la discussion sur l’économie, mais ceci est exactement à l’opposé de ce qui est toujours mis en avant par les environnementalistes. Il en va de même pour ces économistes qui partent du budget de la ménagère ou de ces économistes du libre-échange, tels Gingrich ou autres, qui affirment que vous pouvez retrouver vos marges de profit en coupant ou en réduisant la consommation. Ceci n’a jamais été le cas, nulle part, dans toute l’histoire de la biosphère. La réelle source de développement, c’est l’accroissement de la consommation, mais pour y faire face, il faut accroître le saut qualitatif du système.

Ben Deniston : Et comme nous allons le démontrer, faire l’opposé nous mène vers une extinction absolue et garantie. Comme nous allons le voir maintenant, refuser d’aller dans le sens de ce processus, essayer de se cantonner à un état fixe à l’intérieur du système, c’est la définition même de l’extinction garantie. Car il n’y a pas de point fixe, c’est le processus dans son ensemble qui va de l’avant. Nous allons prendre quelques cas précis dans un instant, mais voyons d’abord une autre illustration claire de ces sauts qualitatifs, qu’est le taux métabolique de base de différentes espèces. (Figure 5)

Une manière intéressante d’illustrer ceci est de prendre un gramme de chair de différentes créatures, par exemple un gramme de chair de souris, et de le comparer à un gramme de chair de lézard, ou de salamandre, par exemple. La quantité de nourriture, d’eau, d’oxygène ou de respiration nécessaire au maintien de ce gramme de chair diffère complètement, et ce de manière qualitative, d’une espèce à l’autre. Pour revenir aux mammifères, espèces devenues dominantes suite à l’extinction KT, et avant cela les reptiles, qui avaient dominé suite à l’extinction PT, ce que nous voyons est que le taux métabolique de base change, ce qui est une claire expression de la caractéristique d’accroissement de la consommation d’énergie, par espèce, et que ce taux doit s’accroître de plus en plus vite à mesure que ces sauts d’un système à l’autre apparaissent.

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Figure 5 Cliquez pour agrandir
Une manière intéressante d’illustrer ceci est de prendre un gramme de chair de différentes créatures, par exemple un gramme de chair de souris, et de le comparer à un gramme de chair de lézard, ou de salamandre, par example. La quantité de nourriture, d’eau, d’oxygène ou de respiration nécessaire au maintien de ce gramme de chair diffère complètement, et ce de manière qualitative, d’une espèce à l’autre. Pour revenir aux mammifères, espèces devenues dominantes suite à l’extinction KP, et avant cela les reptiles, qui avaient dominé suite à l’extinction PT, ce que nous voyons est que le taux métabolique de base change, ce qui est une claire expression de la caractéristique d’accroissement de la consommation d’énergie, par espèce, et que ce taux doit s’accroître de plus en plus vite à mesure que ces sauts d’un système à l’autre apparaissent.

Pour donner un exemple précis, ce que nous voyons dans ces sauts est que les extinctions de masse signifient réellement que les espèces qui ne sont pas prêtes à accompagner le saut vers le haut, qui sont fixées au taux de l’ancien système, sont celles qui disparaissent. Un exemple amusant de ceci mais qui implique beaucoup plus est le cas des brachiopodes, que nous allons comparer aux mollusques bivalves. (Figure 6)

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Figure 6 Cliquez pour agrandir

Les mollusques sont ceux que vous avez dans votre assiette, telles les palourdes et les huîtres. Des créatures similaires dominaient les mers au cours du paléozoïque, appelées brachiopodes. Elles aussi avaient deux coquilles, vivaient dans des conditions similaires, se nourrissaient de la même manière, avaient les mêmes prédateurs, occupaient par conséquent une place similaire dans le système. Mais au cours de l’extinction PT, les brachiopodes ont été dévastés, éliminés. Les mollusque ont été affectés, mais relativement peu en comparaison avec les premiers. Et ils ont ensuite pris le dessus et sont devenus l’espèce dominante.

Le taux métabolique de base des mollusques était d’environ dix fois supérieur à celui des brachiopodes. Ceci rend la chose très claire, c’est un exemple, mais nous voyons la même chose lorsque nous comparons les mammifères aux dinosaures. C’est tout le système qui va de l’avant, imposant une plus grande consommation d’énergie par espèce, et c’est ce qui le caractérise.

C’est la même situation partout, nous n’avons donné ici que quelques exemples, mais un autre qui est amusant est celui des champignons. (Figure 7) Au cours du paléozoïque, il y avait des champignons très primitifs, qui n’étaient pas capables de décomposer la matière organique des arbres et autres types de plantes. Ceci a été accompli seulement après ces sauts successifs dans le système. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Ceci a provoqué un grand accroissement dans le cycle du carbone, ainsi que celui de l’oxygène, car ces champignons évolués pouvaient décomposer la matière organique à un taux plus élevé, et par conséquent accroître le taux de transfert du carbone provenant du vivant vers le non-vivant, puis vers le vivant à nouveau, la même chose avec l’oxygène. Nous avons donc à nouveau le même phénomène.

Sky Shields : C’est à nouveau la question de la vitesse du cycle qui revient, et les choses qui permettent de l’augmenter.

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Figure 7 Cliquez pour agrandir

Sky Shields : C’est à nouveau la question de la vitesse du cycle qui revient, et les choses qui permettent de l’augmenter.

Ben Deniston : Exactement.

Sky Shields : C’est en réalité une innovation que de pouvoir accélérer le taux de décomposition. Mais ici nous sommes coincés par le langage, parce les gens pensent à décomposition comme une baisse. Dans ce cas-ci cependant, ce n’est pas le cas. Car ceci accélère la capacité à faire ce que Vladimir Vernadsky appelait la « migration biogène des atomes ». (Figure 8) Nous allons y revenir. Si vous considérez les éléments comme ces créatures individuelles comme des choses faisant partie d’un système plus grand, ce qui s’accélère est le flux du système dans son ensemble, à travers ces choses qui ne sont que des éléments singuliers.

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Figure 8 Cliquez pour agrandir

Ben Deniston : Oui. Nous avons un taux accru auquel la vie elle-même transforme la face de notre planète. Elle transforme l’atmosphère, les sols, les océans, et à travers ce processus elle étend son domaine, en transforme les caractéristiques, à un taux de plus en plus élevé, à un taux constamment plus rapide.

Et je pense que cette doctrine environnementaliste, tout ce qui gouverne la pensée économique aujourd’hui, doit être analysé de ce point de vue. Il devient de plus en plus urgent de soulever ceci car cela devient une question pratique par rapport à la crise profonde dans laquelle nous nous trouvons actuellement. La raison pour laquelle la crise est si grave est que nous nous sommes éloignés très fortement d’un système gouverné par un principe. Ceci reflète ce que nous savons de la manière dont l’univers fonctionne réellement.

Nous devons par conséquent mieux connaître les fondamentaux de ce à quoi l’humanité se trouve aujourd’hui confrontée, en terme de crise, et déterminer quel type de politiques nous devons adopter pour en sortir. Et ceci ne peut pas marcher si nous nous contentons de réparer le système actuel. Il faudra étudier la chose plus en profondeur, mieux comprendre ce type de développement par étapes successives tel qu’il s’est manifesté dans l’histoire de l’économie humaine.

Il faudra reprendre par exemple le cas de l’empire romain, dont nous avons déjà discuté, où une société qui ne fait pas de saut vers l’avant se condamne à s’effondrer, se dirige vers un âge des ténèbres. Ainsi vous avez les deux côtés de la médaille. De toute manière, ceci doit devenir le fondement de toute discussion concernant le type de politiques requises dès aujourd’hui pour sortir de la crise. Je crois que tu voulais approfondir cette question...

Sky Shields : Oui, je voudrais reprendre quelques uns des éléments que tu as soulevés, par exemple lorsque tu as parlé du développement des champignons. Ainsi, à travers chaque saut, il y a eu un développement dans les champignons permettant d’accroître la migration biogène des atomes. Si vous pouviez mettre des lunettes vous permettant de ne voir que le carbone, ou dans le cas suivant (Figure 8) que le phosphore, et regarder le long de cet immense arc de développement traversant les grands sauts que nous avons décrits, vous verriez des choses intéressantes concernant le mouvement du phosphore. Ici encore, ne vous focalisez pas sur un seul organisme. Il s’agit de tout un système, qui semble à peu près continu, quoique marqué par quelques singularités. Il y a, autour de l’extinction PT, quelque chose de très intéressant, car cette extinction a été particulièrement marquée par la question du squelette, contrairement aux autres extinctions de masse. Il y a plusieurs explications, mais un point important est que cette extinction a choisi, de manière sélective, et ce de manière transversale, un certain type de squelette, composé principalement de calcium et de phosphate (comme le nôtre aujourd’hui), tout en abandonnant ceux qui étaient composés de calcium et de carbonate.

Le résultat, comme vous commencez à le voir, est la prédominance des squelettes à base de calcium et de phosphate, et en supposant que vous avez gardé vos lunettes à phosphore, vous voyez un accroissement soudain de la migration du phosphore sur toute la planète. Ceci est un élément que nous avons sélectionné dans le tableau périodique des éléments, mais nous pourrions en quelque sorte, pour chaque élément de ce tableau, tracer une histoire de la vie, avec en toile de fond cette question de l’accroissement de la vitesse de circulation, la quantité passant à travers chaque singularité du système à un instant donné.

Ceci continue pendant tout le mésozoïque. A la fin du mésozoïque, au moment de l’extinction KT, quelque chose d’énorme arrive. Regardez à nouveau les cônes, chacun représentant l’un de ces systèmes, le paléozoïque, le mésozoïque et le cénozoïque dans ce cas-ci. Nous aurions pu prendre d’autres divisions. Lorsque vous regardez l’introduction du dernier système, juste avant l’extinction KT, le dernier cône représenté ici, vous obtenez les angiospermes, c’est-à-dire les plantes à fruits, ainsi que les mammifères et puis les oiseaux. Maintenant, si vous mettiez à nouveau vos « lunettes à phosphore » pour regarder les oiseaux, vous verriez des paquets de phosphore volants, et plus particulièrement lors de la transition d’un cône à l’autre, soudainement ces paquets de phosphore se mettent à voler d’un continent à l’autre, et puis comme vous le constatez lorsque certains produits salissants vous tombent sur la tête à l’occasion, ou sur vos épaules ou bien sur votre voiture, toujours en regardant avec vos « lunettes à phosphore », vous verriez ces paquets volants s’accumuler sous forme de guano d’oiseaux, guano se chauve-souris, produit fondamental pour fertiliser le sol, pour la croissance végétale. Ceci est le phosphore qui a été lessivé à partir des continents, qui a été réabsorbé par la vie océanique, ramassé par les oiseaux marins et ramené sur la terre – ceci est l’une des principales voies de recyclage du phosphore vers les continents. Mais ici nous ne considérons pas la chose comme des excréments, nous regardons le cycle du phosphore. Il y a une énorme hausse à travers la frontière KT.

Une autre démarcation significative que nous verrons plus loin, a lieu à l’intérieur du cénozoïque. Qu’est-ce qui ce passe avec l’introduction de l’activité humaine ? Nous allons oublier d’autres aspects de cette activité pour l’instant, nous allons garder nos lunettes à phosphore. Pensez à ce qui est arrivé avec la révolution verte, celle qui eu lieu dans l’agriculture après la guerre avec le développent des engrais azotés et autres choses du genre, nous avons soudainement appris que nous pouvions, au lieu de ramasser du guano comme nous l’avions fait jusqu’alors, que nous pouvions fabriquer des fertilisants artificiels riches en azote et en phosphate. La vitesse du cycle s’est accélérée. Ceci est une cause de doléances aujourd’hui, les environnementalistes ont pris pour cible cette question en particulier, cette accélération dans le cycle du phosphore. Je crois que le chiffre est quelque chose comme plusieurs fois l’accroissement constaté lors de l’introduction des oiseaux.

Ceci est une question intéressante, car si vous observez l’activité humaine et recommencez l’exercice avec d’autres éléments du tableau périodique, en regardant l’ensemble du système, vous voyez émerger quelque chose de très important. Si vous deviez transposer le tout sous forme d’une courbe continue, vous verriez en général la même chose à chaque fois. Revenons à la (figure 3), montrant le développement des plantes à travers les principaux sauts. Regardez à nouveau les fougères primitives, qui sont très limitées par rapport aux gymnospermes. Parmi ces derniers on compte les pins et autres arbres non fruitiers. Les fougères n’avaient pas encore développé de pollen, qui est une immense innovation par rapport aux semences transportées par l’eau, que les plantes antérieures utilisaient. Elles devaient rester près des rivages pour déposer leurs semences dans l’eau et se reproduire. Ainsi les pollens, que nous considérons comme des nuisances au cours de certaines périodes de l’année, sont en fait une grande innovation. Ils sont portés par l’air, ce qui leur permet de se projeter sur de plus grandes distances, et surtout plus loin des étendues d’eau. C’est comme si vous preniez une plus grande partie du système, tout ce dont vous avez besoin, le système rivière/fougère, et le mettiez dans une capsule, un organisme unique, capable d’amener sous une forme beaucoup plus dense cette technologie à l’intérieur des terres, toujours plus loin, afin d’y répandre la vie.

Ben Deniston : Avec les graines, plus précisément.

Sky Shields : Oui, avec les graines mais aussi le pollen, la capacité d’avoir la pollinisation, puis les graines. Avec ces dernières nous avons soudainement la capacité de transporter les choses sur de longues distances. Comme vous le savez, on peut stocker les graines et céréales pour des durées incroyables. Et puis les fruits, qui peuvent voyager sur de longues distances après avoir été avalés par des animaux. Ainsi vous avez les fruits, les oiseaux, le système des mammifères, ceci est très important. Quelques-uns d’entre vous sont familiers avec le fait que nous sommes très efficaces pour transporter les graines de tomate, elles arrivent à survivre à notre digestion sans trop d’altération.

Mais en général, beaucoup de ces graines, qu’on trouve dans les framboises, les tomates et autres choses de ce genre arrivent à survivre après avoir été ingérées par des animaux, pour être transportées plus loin à l’intérieur des terres, etc. Nous voyons à nouveau différents niveaux d’encapsulation, prenant le système dans son ensemble sous forme d’un corps unique.

Notre ami Krafft Ehricke avait soulevé le fait que c’est presque comme si vous vous retrouviez avec de petites stations spatiales, ou des combinaisons spatiales capables de prendre tout l’océan et de le transporter à l’intérieur des terres comme quelque chose de complet, pré-emballé. Tous ces petits systèmes existant sous formes d’organismes séparés sont maintenant contenus dans un organisme unique et surtout mobile, c’est comme si vous ameniez votre océan sur terre. C’est une immense innovation, vous ne subissez plus les limites vitales d’une méduse, qui ne peut survivre qu’en milieu humide, près de l’eau, vous amenez au contraire l’eau avec vous.

De même, une autre innovation est arrivée pour les plantes et les animaux. Les plantes ont soudain développé l’idée de fabriquer des tiges plus rigides, afin de pouvoir se développer sur terre, tandis que dans les océans elle pouvaient se tenir debout avec la poussée de l’eau.

Si on regarde tout au long de cet arc de temps, certains éléments clés dans le développement de l’humanité semblent presque nécessaires, nous réalisons que certaines choses que nous avons accomplies et d’autres qu’il nous reste à faire deviennent absolument nécessaires. L’une est le développement des serres et autres techniques, la capacité de prendre tout un système et de l’encapsuler dans un organisme unique, de l’englober et de le gérer comme un tout. C’est ce qui nous permet de produire de la nourriture dans des lieux difficiles, comme des déserts. Là où il serait autrement impossible de survivre, nous avons ces environnements contrôlés. C’est qui nous permettra de coloniser des régions de la Terre comme l’Arctique.

Encore une fois, ceci fait naturellement partie du processus de développement. Il y a ces idiots qui s’exclament : « Oh, ceci n’est pas naturel, c’est artificiel. » En fait, ce n’est pas plus artificiel que de voir la vie prendre place sur les continents pour commencer ! C’était très artificiel, il fallait un véritable artifice de la part des plantes pour se décider à sortir des océans et vivre dans des endroits où il n’y a pas d’eau. Imaginez ce qu’il faut d’audace pour amener l’eau dont vous avez besoin avec vous ! Se donner la peine de transporter tout ceci avec vous.

La colonisation des régions arctiques, c’est la même chose. Le but ultime toutefois est de permettre à l’humanité de répondre à l’appel de l’espace, de s’installer dans la galaxie dans son ensemble. Il s’agit de prendre tout le système, d’acquérir une réelle maîtrise de ce que nous avons ici sur Terre, de l’amplifier et de le recréer à un niveau plus élevé à l’extérieur de la Terre elle-même. Nous avons vu les premiers balbutiements de ce processus avec la Station spatiale. Le vrai test sera toutefois d’établir des colonies permanentes sur la Lune puis sur Mars.

La direction générale que tout ceci prendra sera en accord avec la transformation générale de la densité du flux d’énergie telle que nous l’avons constatée dans la biosphère dans son ensemble. Comparons la figure suivante (Figure 9), avec celle du modèle précédent : dans le premier modèle (Figure 1), nous avions des cônes successifs qui entraient en collision l’un avec l’autre à chaque changement de phase, avec une extinction de masse comme résultat. Nous avions un système qui se développait, qui continuait à croître, puis soudainement il y avait un effondrement, et à ce point nous avions l’intersection avec le système qui devait lui succéder. Ce dernier apparaissait toujours à l’intérieur du système existant.

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Figure 9 Cliquez pour agrandir

Si nous revenons à la période des dinosaures, nous voyons ces petits éléments qui semblaient être superflus à cette époque. Ainsi se promenaient un peu partout de très petits mammifères, ressemblant à des rongeurs, qui semblaient insignifiants en comparaison avec le système des dinosaures. À plusieurs reprises au cours du mésozoïque, nous avons vu apparaître quelques plumes par ci par là, et d’autres caractéristiques appartenant aux oiseaux, qui s’évanouissaient ensuite. Ceci est intéressant, car ces caractéristiques apparaissent et disparaissent avant même l’existence des oiseaux en tant que tels, c’est-à-dire sans qu’il y ait la capacité de voler. Les plumes apparaissent et disparaissent mais le vol ne se développe pas. C’est comme si elles anticipaient le système à venir, au sein duquel le vol deviendra un élément essentiel. Nous pourrions presque dire qu’il s’agissait, à l’intérieur du système existant, d’un effort de recherche et développement pour le système à venir, tout cet effort se mettant en place comme s’il était prévu qu’il prenne la relève au moment d’effondrement.

Et on aperçoit le même genre de processus dans les comportements humains, dans un type de comportements humains, aux caractéristiques identiques, celui de la psychologie impériale. Si vous vous penchez sur le développement des sociétés humaines, des empires, vous observerez le même genre de chose. Regardez le développement du christianisme au sein de l’empire romain. Vous avez cet empire destiné, depuis le début, à l’effondrement – ce n’est pas le fait d’une fausse manœuvre – il était par nature destiné à disparaître, comme les dinosaures. Les dinosaures ne se sont pas éteints parce qu’ils ont commis une erreur. Ce n’est pas comme si les dinosaures faisaient « bien » les choses jusqu’au moment de faillir. Ils sont restés des dinosaures, ils n’ont opéré aucun changement fondamental dans leur comportement, ils ont continué à faire ce pour quoi ils étaient faits.

De la même manière, les empires, en continuant à faire ce pour quoi ils sont faits, se condamnent à disparaître. C’est inévitable, en partie en raison de leur manque de développement. Et en leur sein vous voyez apparaître ces forces faibles qui constitueront le prochain changement créatif. Elles se développent comme un ferment. C’est de cette manière que le ferment républicain se développe sous un régime féodal. Des actes volontaires de créativité qui apparaissent comme individuels dans le système, deviennent le ferment du prochain changement. Mais il existe au sein des individus humains le potentiel pour ne pas avoir à attendre ces chutes, nous avons le pouvoir de ne pas dépendre de ces phénomènes d’extinction d’espèce, mais bien plutôt de promouvoir un développement continu. Cela correspond à cette croissance hyperbolique que tentent d’imiter les autres formes de croissance. (Figure 9)

Cependant il ne s’agit là que d’un effet — et pas simplement sur la société humaine, qui se manifeste de différentes façons, mais regardez maintenant ce qui est arrivé à la biosphère depuis l’apparition des êtres humains. C’est à la limite du Crétacé-Tertiaire que sont également apparus les fruits, des fruits que nous ne reconnaîtrions pas aujourd’hui. Nous y reviendrons, nous avons déjà une vidéo traitant de cela sur notre site, sur le maïs qui constitue un aliment de base pour l’humanité. (Figure 10)

Le maïs que nous connaissons aujourd’hui n’a rien à voir avec ce qu’il fut. Le maïs engendré par la biosphère est cette petite tige ligneuse appelée téosinte qui ressemble à de la paille. Sur chacune de ces tiges on trouve entre 10 et 12 graines protégées par une coque dure. Elles poussaient tout autour de petits arbustes. Vous aviez ces plantes alentour, essentiellement des tiges et des buissons avec des fruits à coque : il fallait alors beaucoup d’efforts et de travail pour obtenir peu de nutriments.

Au cours de son développement, l’activité humaine a littéralement transformé ce maïs, opérant une véritable percée en termes de nutrition. Des graines directement utilisables sont apparues, grâce à la mise en valeur de la plante par la culture. Et c’est là que nous apercevons l’effet de l’action consciente sur le développement ; ce que nous apercevons aujourd’hui, c’est que le rapport entre la tige et le fruit a été démultiplié. La densité d’énergie disponible a ainsi augmenté de manière considérable, au fur et à mesure de l’accroissement du rapport entre la tige et le fruit : ce qui a été ici accru n’est autre que la densité énergétique disponible dans toute la biosphère.

Et il ne s’agit ici que d’un exemple. On peut constater le même processus pour le maïs, les tomates, les bananes, les pommes. Regardez n’importe quelle variété sauvage de ces fruits, elles ressemblent toutes à des petites baies, et la plupart du temps à des petits fruits à coque. Nous les avons transformées en fruits de jardin que l’on mange aujourd’hui : nous avons ainsi augmenté le flux général de la biosphère. On peut se livrer au même genre d’observation en ce qui concerne l’occupation des sols par le vivant. Si vous comparez le nombre de fruits obtenus par hectare avec les téosintes à ce qui est aujourd’hui possible avec le maïs : il y a une énorme transformation !

C’est la même chose avec les animaux d’élevage. Voyez la transformation qui s’est opérée sur les vaches, les porcs, etc. Certains d’entre nous ont récemment fait l’expérience de manger du cerf sauvage, le rapport entre les masses osseuse, musculaire et de graisse se distingue nettement de celui d’un bon bœuf d’élevage, comme on en trouve dans les environs. La densité d’énergie totale du bœuf en lui-même a été accrue par les effets de l’activité humaine. Et tu soulignais tout à l’heure que la biosphère tendait dans cette direction également en ce qui concerne les ressources halieutiques. La quantité de nutriments contenus dans nos mollusques aujourd’hui est sans commune mesure avec celle des brachiopodes.

Deniston : Et juste pour en rappeler les fondements, c’est un phénomène systémique de la biosphère.

Shields : Exactement. Des fondements qui sont aujourd’hui conscient et volontaires chez l’espèce humaine…
 
Deniston : Le seul moyen d’apercevoir ces sauts dans l’évolution du vivant est au travers de changements physiologiques, de changements dans la structure des organismes vivants, reflétant un changement général dans la dynamique de la biosphère. Avec l’humanité, non seulement cela se passe à une vitesse bien plus grande, mais surtout cette création de nouveaux états résulte de la puissance de l’esprit humain.

Shields : Consciemment, oui. Et il s’agit d’un processus continu. Il n’est pas nécessaire que celui-ci soit ponctué de phases d’effondrement, mais il peut s’en produire par défaut. Et comme tu le disais plus tôt, dès que nous retournons à un modèle animal, un modèle biosphérique, il est sûr et certain que…

Densiton : Mm, oui, le modèle impérial.

Shields : Le modèle impérial, c’est exactement ça ! C’est même explicite chez les écologistes ! La même chose avec les partisans de la révolution conservatrice comme Newt Gingrich, c’est explicite. Pareil chez les libéraux qui ont endossé le programme écologiste. Tous sont pour le retour à un modèle animal d’évolution, régi par la nécessité. Il s’agit donc d’une évolution ponctuée de chutes systémiques violentes, sans qu’il soit garanti qu’on puisse s’en relever.

Pourtant, l’espèce humaine a la capacité de susciter ce processus de développement continu. C’est ce dont tu parles dans tes dernières publications comme « le potentiel pour devenir une espèce immortelle  ». On l’a vu ici se manifester dans les transformations entre différents types de production énergétique, exprimant des degrés de plus en plus élevés de puissance. Si l’on compare les différents ordres de grandeur d’énergie obtenus par la combustion du bois, du charbon, du pétrole, de la fission thermonucléaire, de la fusion, des réactions matière-antimatière, on obtient à chaque fois un accroissement, non pas en terme de simples multiples dans la puissance disponible, mais en terme d’ordres de grandeur, de puissance dans l’accroissement (figure 9).

Bien que chacune de ces transformations puisse se produire sur la durée de vie d’un seul être humain, elles sont du même ordre de grandeur que les sauts observés précédemment dans la biosphère, alors lorsqu’il se produisait un saut transversal dans toute la dynamique du vivant. Et ce type de transformation ne pourra jamais se produire sur la durée de vie d’un seul organisme vivant : aucun animal ne peut expérimenter un tel saut. Les animaux vivent à l’« intérieur » de ce saut, ils en sont comme le produit, ils sont gouvernés par lui. L’espèce humaine, elle, gouverne et dirige ce type de saut, et rien ne s’oppose à ce qu’il y ait dans la durée d’une seule vie humaine plusieurs sauts, fondés sur la créativité volontaire propre à l’être humain, la capacité de l’humanité à se transformer elle-même.

Nous avons déjà documenté sur notre site le fait que ces phénomènes d’extinction d’espèce jalonnant le développement de la biosphère sont congruents à des cycles galactiques, eux-mêmes régis par des phénomènes de plus grande ampleur encore. Il s’agit de phénomènes à l’échelle de l’ensemble de la galaxie, avec un même comportement cyclique, dans la mesure où il y a « cycle », et qui s’expriment sous forme de notre mouvement galactique.

Cela nous permet de voir comment ces cycles galactiques sont l’écho de phénomènes plus étendus et comment les activités humaines doivent être orientées pour maîtriser un jour ce processus. La maîtrise de notre destin est à ce prix, nous devons étendre nos activités et notre conscience à l’échelle de la galaxie. Nous ne devons plus être seulement gouvernés par ce processus, mais agir consciemment sur lui.

C’est de cela dont il s’agit lorsque nous parlons de politique ici, cône de développement qui commence ici et qui se ramifie. (Figure 9) C’est cette volonté de développement de nos capacités qui doit présider aux décisions politiques, et ceci dès à présent. Il ne s’agit pas de considérations que l’on peut mettre de côté, ces considérations appellent des percées décisives qui doivent être faites dès maintenant. Ici et maintenant.

Et je le répète, lorsque vous observez le processus dans son ensemble, ces percées sont bien définies, il ne s’agit pas d’opinions, il ne s’agit pas de choses que l’on peut « choisir de faire » ou qui dépendent des « inclinations politiques ». Il s’agit de pas en avant décisifs pour notre survie et qui s’expriment sous la forme de «  politiques ». Ils s’expriment dans vos votes, dans l’urne, dans ce que vous faites chaque jour. Il ne s’agit pas de sujets qui relèvent de votre opinion individuelle. Il s’agit de décisions vitales pour le genre humain et l’univers.

LaRouche : Il y a une constante dans tout cela. Il ne s’agit pas d’une constante dans le sens d’un simple paramètre, mais dans le sens où des conditions minimales sont requises pour avoir un taux d’expansion dans notre développement, sans quoi on assiste à un effondrement. Vous avez sinon une situation où seule une partie du système connaît une expansion, mais cette expansion est limitée par une capacité devenue obsolète. Il faut alors purger le système pour qu’il puisse croître.

Dans ce processus vous pouvez avoir une valeur constante, qui n’est pas un ratio en tant que tel, mais une valeur constante exigée par le système, par exemple que vous croissiez à un certain taux sans lequel c’est l’extinction assurée. Et le système exige que vous vous débarrassiez de choses qui constituent un poids pour les activités les plus avancées. Et ce type de valeur critique existe réellement ; il ne s’agit pas de paramètres dans des équations linéaires, ça existe, voilà le concept.

C’est alors que l’on en vient aux systèmes sociaux, car lorsqu’il s’agit de l’humanité, il s’agit de systèmes sociaux, de systèmes fondés sur le libre consentement. Et c’est ici que la liberté de l’humanité devient extrêmement intéressante, car cette liberté est gouvernée par certaines règles ! Il ne s’agit pas ici de volonté sauvage ! Prenez par exemple le cas des explosifs simples ou du feu. Le seul « animal » qui utilise volontairement le feu est l’homme. Aucune autre espèce vivante connue n’a été capable d’utiliser le feu volontairement. Et sans le feu, l’humanité en tant qu’espèce ne se serait jamais développée.

On peut voir que ces choses sont très cohérentes, c’est remarquablement cohérent ! Au vu des principes qui nous guident ou nous gouvernent. Et tout ce qui arrive suit ces principes essentiels. Et à ce niveau nous avons même fait une percée, artificielle en quelque sorte. Nous allons désormais au-delà du feu.

L’humanité se définit par le feu, sans lui l’humanité n’est pas l’humanité. Mais nous avons depuis nos débuts utilisé différents types de feu. Nous sommes maintenant arrivés à quelque chose qui n’est plus simplement une combustion, mais une synthèse. La fission est une synthèse ; la fusion également ; la réaction matière-antimatière est une synthèse.

Alors qu’avons-nous ? Nous faisons la même chose que les espèces qui nous ont précédées : nous consumons et éliminons quelque chose qui a déjà été utilisé, qui est devenu inutile à l’humanité. Mais ce qui continue, c’est que nous allons au-delà de ce point, et ça continue mais vous ne le remarquez pas, car lorsque vous arrivez aux réactions matière-antimatiè, où la possibilité d’y arriver, d’arriver à cet usage de l’hydrogène. Vous prenez de l’hydrogène, et vous le divisez dans un premier temps pour la fusion thermonucléaire, puis vous allez à un niveau supérieur de division, qui est la réaction matière-antimatière. Et prenez les ordres de grandeur que vous avez là sur vos schémas : ces ordres de grandeur, et les sauts dans les ordres de grandeur nous donnent une idée de ce qu’est l’humanité.

Deniston : Oui, c’est ça !

LaRouche : L’imbécile qui ne comprend pas cela est sur le point de s’éteindre. Regardez, nous allons aller sur Mars, n’est-ce pas ? Nous allons nous poser sur Mars. Nous devons le faire. Pas parce que nous sommes à court de ressources ou pour aller piller quelque chose, mais parce que l’homme a besoin d’une première étape pour se développer dans le système solaire. L’homme doit habiter le système solaire, et au moment où il conquiert le système solaire, il envahit déjà la galaxie ! Nous pensons que la galaxie avale l’humanité mais c’est nous qui commençons à l’avaler.

Et la nébuleuse du Crabe est en ce sens une créature fascinante, elle est si récente, relativement parlant, et il s’agit d’un processus totalement différent de tout ce que nous connaissions jusqu’à présent ! L’univers est un processus continu.

Nous devons pour le moment nous emparer de Mars, elle est disponible, c’est la seule chose par laquelle nous pouvons commencer. C’est la prémisse à toute autre considération dans quelque domaine que ce soit. Mais on ne va pas la laisser en l’état ! On va la changer, car nous allons y créer des conditions de vie acceptables pour notre développement. Nous allons nous rendre capables de créer ici sur Terre des environnements artificiels pour ensuite aller nous installer sur d’autres planètes. On ne va pas aller directement vivre dehors, il y a une progression constante dans ce processus.

Shields : C’est tout ce qui s’est toujours passé ! Il n’y a là en réalité rien de nouveau ni d’excentrique ou d’artificiel, il s’agit tout simplement de développement.

LaRouche : Dès que nous avons franchi le seuil de la fission, et, au-delà, de la fusion, nous avons franchi les limites du système solaire, c’est indissociable. L’humanité n’a aucune chance d’exister si nous ne passons pas maintenant à la fusion thermonucléaire. La fusion est la condition sine qua non d’un facteur de gravité « 1g » dans le voyage pour Mars : c’est là, à notre portée. Pas dans le sens où nous disposons dès à présent des infrastructures industrielles pour réaliser la fusion sur le champ. Toutes les conditions matérielle ne sont pas réunies. Mais le concept, l’idée de la réaliser est là, maintenant ! Nous disposons même au-delà de cela d’indications sur les caractéristiques de l’hydrogène à l’état de plasma qui nous conduisent directement à la question des réactions matière-antimatière.

Shields : Voilà notre trajectoire, bien définie. Que nous l’empruntions ou pas, elle est là.

LaRouche : Tout à fait ! Maintenant, l’autre aspect est qu’est-ce qui cloche avec l’esprit des hommes ? Si ce que nous présentons ici est vrai, ce dont je ne doute pas, alors les politiques qui ont été généralement définies par l’homme jusqu’ici sont des inepties. Nous avons toujours dû faire ces bonds accompagnant ces changements d’ordre de grandeur, depuis les premiers usages du feu et bien d’autres choses au-delà.

Nous en sommes arrivés au point où une seule planète ne pourra plus bientôt nous contenir. Lorsque nous allons nous mettre en mouvement vers Mars, nous emprunterons le chemin de la Lune, nous utiliserons des galeries sous la surface lunaire, pour que des individus puissent y vivre dans un environnement protégé ; et nous allons devoir faire quelque chose à propos de ces effets gravité/anti-gravité. Nous allons devoir trouver un moyen de synthétiser ces effets. Nous devons encore calculer comment y arriver. Cependant, nous sommes dès à présent dans une position où nous avons la capacité intrinsèque, en terme de concepts, d’aller sur Mars. On peut le faire, on peut réduire le trajet entre la Terre et Mars à une semaine. Nous avons maintenant cette capacité, en terme scientifique. Et c’est cette capacité scientifique qui se manifeste à présent, qui définit la destinée immédiate de l’homme, ce que nous devons accomplir. Soit nous allons sur Mars, non pas pour y trouver un endroit où vivre, mais plutôt pour déployer notre capacité à explorer et investir le système solaire, soit nous allons échouer en tant qu’espèce !

Shields : Et échec veut dire effondrement. Ce ne sera pas seulement un échec. Tu disais tout à l’heure que toute proposition de « développement durable » était pure folie. Le développement durable, c’est la route vers l’extinction.

LaRouche : C’est une question religieuse : le problème que nous avons eu jusqu’à présent, en tant qu’humanité, est celui du système oligarchique, qui s’est déployé à partir de la culture maritime : la culture maritime était loin devant n’importe quelle culture terrestre, parce qu’elle s’est développée sur la base des voyages transocéaniques. Vous aviez donc un groupe de gens divisés en deux factions. L’une devint l’origine du modèle oligarchique et l’autre le modèle de l’opposition à ce modèle parmi les navigateurs. C’est en gros toute l’histoire de Prométhée.

Quoi qu’il en soit, nous avons désormais atteint un seuil où l’humanité ne peut plus se contenter de la Terre, non pas en raison d’un manque de place, mais parce que nous devons étendre l’influence et les connaissances de l’humanité en nous forçant à aller vers un ordre de grandeur supérieur de puissance, et pour cela Mars est l’étape toute indiquée ! En d’autres termes, nous n’allons pas sur Mars parce que Mars a besoin de nous. Nous allons sur Mars parce que nous avons besoin de Mars comme tremplin pour sortir de notre berceau. Quand on pense par exemple à ces choses qui nous effraient, comme l’idée d’un astéroïde qui s’abattrait sur la Terre et nous exterminerait, c’est un bon exemple de pourquoi nous devons faire cela.

Shields : Et il n’y a pas de place pour « juste s’occuper des problèmes sur Terre », comme les gens aiment à le répéter.

LaRouche : Il ne faut pas oublier l’influence de la mentalité oligarchique sur cette planète. L’oligarchie pense malheureusement en termes de ce qu’elle est contrainte de faire, par manque de quelque chose, sous la contrainte de la pénurie qu’elle-même engendre. Elle veut également maintenir son pouvoir, et conçoit en conséquence d’éliminer les populations trop nombreuses à son goût, et c’est ce qui est en train d’arriver.

Nous devons aller sur Mars pour limiter le risque d’extinction de l’espèce humaine. Nous devons y aller pour cette raison. Et nous irons au-delà, parce que nous avons la fusion thermonucléaire comme instrument, que l’on a malheureusement en grande partie supprimée sauf pour des fins militaires ou similaires qui sont une menace pour notre espèce. Mais si nous en faisons bon usage, nous pourrons faire le voyage de la Terre à Mars en une semaine !

Et nous pouvons déjà penser au-delà, ce que nous faisons maintenant va au-delà, car nous commençons d’ores et déjà à faire tomber les murs dans la galaxie ! Nous entrons en tant que tel dans la galaxie, avec la réaction matière-antimatière, avec la réaction hydrogène.

Shields : Cela nous rapproche de Mars encore plus que ne l’était le Nouveau Monde au moment de sa découverte par le vieux monde.

LaRouche : Absolument ! Il s’agit de la destinée naturelle de l’homme. Et bien que la plupart des gens dans cette société ne soient pas créatifs, nous sommes une espèce créative. On leur a recommandé de ne pas l’être. Des gens sont formés pour accepter cet état, pour être des victimes de l’oligarchie, et ils tueraient pour le compte de cette oligarchie ! Afin de contenter ces prétendus dieux, ces oligarques. Ce sont les impérialistes, le système impérial. Et c’est l’ensemble de la planète aujourd’hui qui est dominée par cet Empire britannique ! Il n’y a pas de Grande-Bretagne en tant que telle ! Il y a un Empire britannique qui n’est pas du tout contenu dans le Royaume-Uni ! C’est un système global qui s’est étendu dans toute les parties du monde qu’il pouvait atteindre.

C’est le propre d’un empire : un petit nombre d’individus entretient son culte religieux et conditionne les esclaves à être des esclaves obéissants. Et je dois dire que quiconque croit à la messe Verte que l’Empire fait célébrer est fou et devient un esclave avili ! Le dernier des esclaves. Voilà les leçons que l’on peut tirer de ce genre de découverte.

Shields : Ça tombe sous le sens ! Je veux dire, les données sont là : nous en donnerons des éléments de plus en plus détaillés, mais ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Comme tu l’as dit, c’est une question de croyance religieuse, et de politique imposée d’en haut. Rien de ce qui fait partie du programme vert n’a quoi que ce soit à voir avec les faits.

LaRouche : Bien que ce que nous avons présenté ici ne soit qu’une ébauche, elle représente un concept que les gens doivent connaître. C’est le genre de concept qui va aider les individus à se libérer de cette mentalité servile qui consiste à croire dans la philosophie écologiste : les Verts vont tuer l’humanité ! Ils vont la détruire ! Si leur programme est appliqué, l’espèce humaine ne pourra être soutenue, et une politique de dépopulation deviendra inéluctable.

Nous devons nous en passer, et pour cela nous devons viser Mars. Nous avons les connaissances potentielles pour savoir comment nous rendre sur Mars, pas encore l’ingénierie en tant que telle, mais nous pouvons combler ce fossé en une période de temps relativement courte, mettons la durée d’une vie humaine, et nous pourrons atteindre Mars ! Et nous y installer.

Cela veut notamment dire que nous pourrons nous déployer depuis Mars pour défendre la Terre contre tous ces blocs de pierre qui nous viennent de l’orbite de Jupiter. Si l’un d’entre eux venait à frapper la Terre, c’en serait fini de l’espèce humaine ! Et nous voilà avec un Obama qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour pour couper les dépenses en ce domaine et donc empêcher toute tentative de lutte contre ces astéroïdes. Quiconque soutient ce type doit être vraiment fou.

Shields : C’est l’instinct suicidaire des empires. Criminel et suicidaire en même temps !

LaRouche : Exactement !

Shields : Il n’y a plus aucun recours pour maintenir ce système en place, car toute tentative pour le stabiliser aboutirait à sa destruction ainsi qu’à celle de l’oligarchie qui le gouverne.

LaRouche : Obama est une marionnette britannique, mais il y a une différence entre Obama et les britanniques. C’est une marionnette sortie du moule du vieux système impérial, mais il n’est qu’une créature inutile. Il n’a aucune fonction connue, excepté qu’il est utile à l’oligarchie, mais du côté britannique la situation est toute différente : ils n’ont aucune considération pour Obama. C’est un pauvre type. Il agit comme une personne dérangée et cette folie est utilisée par les britanniques, dans un but bien défini.

La monarchie britannique et les gens qui la composent ont, eux, une certaine idée : ils veulent soit gouverner la planète, soit s’assurer que personne d’autre ne soit en mesure de le faire. La reine a une mentalité tout autre que sa marionnette. Elle contrôle Obama, mais elle ne l’aime pas. Elle le méprise ! Qu’est-ce qu’elle en pense ? « Nous, la monarchie britannique », qui sommes le seul empire, «  nous allons gouverner le monde selon nos intérêts, ou sinon laisser cette planète sombrer ! Car si vous nous enlevez le pouvoir sur cette planète, nous devrons vous tuer, car autrement c’est vous qui nous le feriez, et par conséquent nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition…  »

Et lorsqu’on pense au plan de guerre thermonucléaire contre l’Asie, qui est la politique dans laquelle notre président se laisse entraîner… hmm ? Je ne pense pas qu’il soit suffisamment lucide pour savoir de quoi il s’agit ! Mais la monarchie le sait ! La Reine sait exactement de quoi il s’agit ! Le but étant de détruire les populations – comme l’a dit la Reine ! Mais ils ne veulent pas laisser l’Asie tranquille pendant qu’ils rasent la région transatlantique et réduisent la population de 90% ou plus. [1]

Ils ont l’intention d’utiliser des armes thermonucléaires contre l’Asie, comme dernière chance pour maintenir leur contrôle sur la planète en tant qu’empire. Et tous ces fous qui me disent « n’exagérez pas, n’exagérez pas », je n’exagère pas ! Ils exagèrent dans leur déni ! Lorsqu’il n’y aura plus de nourriture sur la table ils continueront à dire « nous devons soutenir ce président ». Mais qui détruit les capacités agricoles de notre pays ? Ce président ! Ils sont devenus fous !

Shields : C’est la question du niveau de causalité. Les gens essaient de jouer, de parier et se demandent : « Quels sont les scénarios possibles ? Cet élément prouve-t-il qu’il y aura une guerre ? Ou un effondrement ? » Mais les choses ne fonctionnent pas comme cela. C’est comme cette histoire du « rendez-vous à Samarra » ; il n’y a pas d’issue tant que l’intention est d’empêcher le développement humain de s’accomplir. Même chose au niveau culturel. Il est vrai que l’effondrement culturel engendre le type de situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Mais si vous voulez empêcher ce déploiement naturel et légitime de l’humanité vers Mars, vous devez détruire la moralité et le niveau de culture des gens. Le seul moyen de faire accepter la folie de la guerre à une société, c’est de miner sa culture.

LaRouche : Il faut également voir que si les britanniques devaient réussir dans leur « plan », ils se détruiraient eux-mêmes immédiatement : en détruisant la capacité qu’a acquise l’humanité de faire ce qu’elle est capable de faire aujourd’hui, tant du point de vue culturel que technologique, ils se détruiraient eux-mêmes et seraient bien incapables de la reconstituer par eux-mêmes. En conséquence, les britanniques mourraient de leurs propres œuvres ! Mais, je crois que les britanniques, dans un sens – ou tout au moins la monarchie -, la monarchie britannique préférerait sa propre extermination que de nous laisser vivre !

Et c’est malheureusement tout aussi vrai pour notre président, comme cela le fut pour Néron . Lorsque ce dernier eut à faire face à la défaite, il préféra le suicide. Et je pense qu’Obama est dans le même état d’esprit, une fuite en avant suicidaire, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai insisté pour qu’il soit mis sous protection, car nous ne voulons pas porter le fardeau de son suicide.

((Shields : C’est un risque réel. C’est toute la différence entre le sens d’identité d’un homme et celui d’un animal. Chez les animaux, lorsqu’un principe disparaît dans la biosphère, ceux qui en dépendent meurent avec lui. Et lorsqu’un nouveau principe « apparaît », toutes les espèces qui en sont la manifestation se développent. Mais lorsqu’un principe meure dans la noosphère, dans l’activité humaine, les humains n’ont pas à disparaître avec lui. Seuls ceux qui s’identifient absolument à ce principe, ceux qui se rabaissent à son niveau, partent avec lui. Ils meurent dans leur propre imagination, car ils ne peuvent imaginer leur potentiel d’immortalité, ils ne peuvent s’imaginer vivants par-delà de la mort de ce principe.

LaRouche : Ils ont quelque chose, à l’intérieur d’eux-mêmes, qui ne veut pas les laisser lâcher prise. Et cette chose qu’ils ont cultivée de génération en génération va les détruire dans ces circonstances nouvelles, révolutionnaires. Ils n’ont aucune chance de survie. C’est pourquoi nous avons cette mission d’assurer la survie de l’humanité contre ses ennemis dont fait partie la monarchie britannique et les fous qui suivent sa partition, comme les Verts. Il y a des personnes qui sont, hélas, programmées pour se détruire !

Pensez, ne serait-ce qu’aux réserves alimentaires : aux réserves pour le printemps prochain. Si nous ne faisons rien pour changer d’orientation, nous allons nous retrouver à court de nourriture, avec pour conséquence une mortalité massive aux États-Unis, entre autre. Nous sommes dans ce type de situation, dans ce type de mentalité. Les Verts, si on ne les sauve pas, vont se détruire eux-mêmes ; ils ne vont pas se détruire en connaissance de cause, mais par ferveur religieuse.

Shields : Ils sont programmés comme ça.

LaRouche : Exactement, ils sont programmés, endoctrinés. Un Vert est, par définition, intoxiqué. Parce que son comportement ne correspond à rien de ce qui est dans l’intérêt de l’humanité. Il s’est déshumanisé, c’est ce qui l’a rendu vert !

Shields : Ils réagissent de manière instinctive contre tout ce qui est humain, et ils s’en vantent. « Ah, le progrès humain ? » Immédiatement ils rejettent, ils rejettent faute de le concevoir.

LaRouche : C’est une production britannique. Ce sont les britanniques qui ont produit ça sous cette forme. Il y a eu la forme primitive, méditerranéenne, lorsque le vieil empire se contentait de massacrer des pans entiers de population, de temps en temps, pour ne pas qu’ils deviennent trop nombreux et constituent une menace. Ils coupaient la tête, pour l’essentiel, de grande partie de la population, pour la contrôler.

Les britanniques se proposent de faire la même chose à plus grande échelle aujourd’hui. C’est la nature même du mouvement vert. Rappelez-vous comment il a commencé. Cela a commencé sous cette forme au XVIIIe siècle, avec la Guerre de Sept Ans . Et ça s’est développé depuis. Et si les gens n’ont pas l’intelligence de reconnaître cela, ils courent vers leur propre extinction. C’est le principal danger pour l’humanité, l’extinction, et la principale menace vient de la monarchie britannique. Pas la monarchie au sens trivial, la monarchie historique, qui se voit en tant qu’héritière de l’oligarchie. Et ils n’entendent pas vivre autrement ! Cela ne repose sur rien de particulier si ce n’est l’attachement au pouvoir, le plaisir de gouverner le processus à leur discrétion qu’elles qu’en soient les conséquences. C’est ce qui les définit en tant qu’oligarchie. C’est leur sens d’identité.

Shields : Tant qu’ils existent, ils constituent une menace. Il n’y a aucun moyen de « faire avec », de se faire des illusions sur leur comportement. On ne peut pas non plus se dire « oh, ils ne sont pas en train de faire aujourd’hui quelque chose de mal ». Tant qu’ils existeront, ils constitueront une menace. Le seul moyen de passer le cap, c’est de s’assurer de l’extinction de leur idéologie. S’ils veulent partir avec, grand bien leur fasse. Mais cette idéologie doit disparaître : pour le coup il doit y avoir une extinction dans la noosphère, et une nouvelle espèce doit pour ainsi dire émerger.

LaRouche : L’extinction de l’oligarchie, ou celle de l’humanité, à nous de choisir. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ils doivent apprendre à vivre avec. Laissons-les plutôt élever des lapins ! Qu’ils essaient de contrôler leur démographie, plutôt que de contrôler l’humanité !

Hoefle : Voilà qui est sans ambiguïté. Quelque chose à ajouter ?

Shields : Nous aurons un rapport plus détaillé dans les jours à venir. Et nous allons le faire circuler tous azimuts, en parallèle avec nos analyses économiques.

Hoefle : Bien, vous avez tout ce que vous devez savoir pour vous sauver. Alors, allons-y.


[1Jonathan Porritt, principal conseiller en matière d’environnement du Premier ministre travailliste Gordon Brown, avait déclaré en 2009 lors d’un colloque de l’Optimum Population Trust, qu’il préside, qu’il estimait que la population « optimale » du Royaume Uni serait de seulement 30 millions de sujets (retour à 1850), c’est-à-dire, quasiment la moitié de la population actuelle !