News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

La Grande-Bretagne, Barack et Barak en route pour la guerre !

Printable version / Version imprimable

Le ministre de la Défense israélien Ehud Barak, un homme de Londres en Israël et au cœur du parti de la guerre, est arrivé à Washington plus tôt cette semaine pour faire pression sur Obama et obtenir son accord au projet de frappes contre l’Iran. Il a rencontré mardi le vice-président Joe Biden, le Conseiller national à la sécurité Tom Donilon, ainsi que des hauts responsables des services de renseignement. Mercredi, il a rencontré au Pentagone le secrétaire à la Défense Leon Panetta et le chef d’état-major interarmées le général Martin Dempsey, qui est au centre de la résistance à la politique va-t-en guerre de Londres. Rappelons qu’à la suite des critiques des milieux néo-conservateurs contre les propos qu’il avait tenu le 19 février dans une entrevue sur CNN (que l’Iran était un acteur rationnel pouvant réagir à l’approche diplomatique), le général Dempsey a réitéré sa position avant hier lors d’une audition devant le Comité du budget du Sénat, affirmant qu’on ne peut « se payer le luxe de sous-estimer nos adversaires potentiels en les qualifiant d’irrationnels  ». Selon le journal de Washington «  The Hill  », Dempsey a expliqué qu’il ne prenait pas la rhétorique iranienne pour de la réalité et que même si la politique iranienne est inacceptable pour les Etats-Unis, elle a une logique certaine depuis trente ans.

Même si des rapports officiels de rencontres de Barak ne fournissent aucun éclaircissement sur le contenu des discussions, le quotidien israélien Ha’aretz rapporte que le premier Ministre Benjamin Netanyahou, qui doit rencontrer Obama lundi prochain, « prévoit de durcir publiquement le ton contre l’Iran », et qu’il exerce une grande pression sur Obama pour qu’une déclaration commune soit publiée après leur rencontre, contenant une menace militaire explicite contre l’Iran. Netanyahou et Ehud Barak demandent également – sur les instructions de Londres – que Barack Obama licencie le général Dempsey. Ha’aretz rapporte également que le conseiller national à la sécurité Donilon aurait confié à Netanyahou et à Barak, lors d’une récente visite en Israël, « que les commentaires faits par le général Dempsey, chef de l’état-major interarmées ne représentent pas les opinions d’Obama, et qu’Obama était ennuyé par les déclarations du général, selon une source de haut niveau impliquée dans les pourparlers.  »

Malgré le fait que Dempsey soit dans la ligne de mire, des sources du renseignement américain ont rapporté que l’opposition du Pentagone et de l’état-major à toute guerre en ce moment ne s’est pas du tout atténuée. En fait, Dempsey, Panetta et d’autres sont allés voir Obama, dans un effort pour le remonter avant sa rencontre avec Netanyahou, et lui ont indiqué que toute attaque unilatérale sur l’Iran déclencherait presque certainement des représailles de la part de ce pays, mettant gravement en danger les forces américaines dans la région, incluant les 100000 soldats se trouvant encore à la frontière de l’Afghanistan. Dempsey et Panetta, selon cette source, insistent pour qu’Obama place l’intérêt stratégique (incluant la protection des forces américaines) du pays devant les intérêts ou les pressions d’Israël. D’autres officiers de haut rang à la retraite, tant dans le domaine militaire que celui du renseignement, ont fait part de leurs inquiétudes, baptisant candidement «  Obama le maillon faible  ».