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Coopération renforcée entre l’Europe et la Chine pour les vols habités spatiaux

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(Nouvelle Solidarité) – La Chine et l’ Agence spatiale européenne (ESA) ont décidé la semaine dernière de resserrer leur collaboration dans le domaine spatial, en se concentrant plus particulièrement sur les vols habités spatiaux. Dans les coulisses de la cérémonie pour le lancement du nouveau véhicule cargo européen vers la station spatiale internationale (ISS), le directeur de l’ ESA, Jean-Jacques Dordain, a rencontré ses homologues chinois. Il n’est pas anodin de voir une délégation chinoise de haut niveau invitée pour un lancement à la base de Kourou.

Cette discussion fait suite à une rencontre similaire l’année dernière, au cours de laquelle les Chinois avaient pour la première fois fait part de leurs plans pour l’avenir dans ce domaine.

Les deux délégations se sont entretenues des possibilités pour la Chine de développer un système d’accostage compatible avec celui de l’ ISS, ainsi que la coopération dans l’entraînement des astronautes, les technologies indispensables à la vie dans l’espace, et l’utilisation croisée des stations spatiales, au moment où la Chine développe sa propre station.

Comme le rapporte le magazine Aviation Week, la Chine est en discussion avec l’agence spatiale française, le CNES, pour une coopération bilatérale centrée sur des expériences biomédicales sur les membres d’équipage. Lors de son lancement l’année dernière, Shenzhou-8 emportait avec elle la première charge étrangère sur une fusée chinoise, en l’occurrence du matériel allemand pour des expériences biologiques dans l’espace. Le mois prochain, le groupe de travail ESA/Chine se rencontrera à Paris pour discuter des problèmes de compatibilité et développer un système d’arrimage commun permettant à des véhicules divers de visiter la station.

Il existe toutefois un problème potentiel, qui est que les Etats-Unis, partenaire de l’ISS ont voté une loi dans le passé interdisant toute coopération en terme d’activité spatiale habitée avec les Chinois. Des problèmes de ce genre ne sont pas nouveaux, car lorsque la Russie avait par exemple amené le premier touriste privé dans l’espace, la NASA avait estimé qu’il n’était pas suffisamment entraîné. Après plusieurs mois de négociations, un compromis avait été trouvé et une solution fut mise en place.

Une possibilité serait de laisser les Chinois accoster à un segment russe de la station, avec des garanties russes et européennes confinant les astronautes chinois aux parties non américaines de la station. Aussi ridicule que cela puisse être, cela permettrait de contourner l’interdiction du Congrès américain. De toute manière, l’Europe travaillera de manière plus étroite avec la Chine, pour le bénéfice des deux parties.

Notons finalement qu’en dépit des protestations d’une petite poignée de journalistes contre Jacques Cheminade, le seul candidat osant soulever l’exploration et la recherche spatiales dans la campagne présidentielle, la question des voyages habités dans l’espace, y compris vers la Lune et Mars, est plus que jamais à l’ordre du jour.

Ainsi, si certains d’entre eux donnent l’impression de débarquer sur Terre (peut-être viennent-ils d’émerger d’une longue période d’hibernation), d’autres ont publié d’intéressants articles, comme celui du 26 février 2010 dans le Figaro, intitulé «  Aller sur Mars en moins de 40 jours  », ou bien le tout nouveau dossier de 8 pages du magazine Pour la science d’avril 2012, «  En route vers Mars  », ou encore un article du magazine Ciel & Espace de février 2010, «  Mars en 39 jours grâce à un nouveau moteur spatial  ».