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Déclaration de Jacques Cheminade
Après la victoire de François Hollande

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Voici venue l’heure de vérité. La gauche va bientôt tenir tous les leviers de commande politiques. Face aux échéances immédiates, elle devra relever le défi de l’exercice du pouvoir.

Le 15 mai, l’INSEE publiera le bulletin de santé de notre économie au premier trimestre de cette année. Les 18 et 19 mai se tient le sommet du G8 à Camp David, la résidence du Président américain. Les 18 et 19 juin, les principaux chefs d’Etat du monde se rencontreront à Los Cabos, au Mexique, pour le sommet du G20. Le 28 juin, les chefs d’Etat européens se réuniront à Bruxelles.

Le nouveau gouvernement et le nouveau Président ne pourront donc se dérober. Ils devront choisir entre accepter une politique de rigueur et de purge sociale, ou bien engager le vrai combat contre le monde de la finance. Aucune troisième voie ne peut être empruntée sur ce point décisif.

J’espère que le combat sera engagé. Cependant, comme je ne l’ai pas caché en annonçant mon vote en faveur de François Hollande, je crains que l’esprit de synthèse et de compromission de son entourage et des officiels du Parti socialiste ne fasse pencher la balance du mauvais côté.

C’est pourquoi Solidarité et Progrès présentera une centaine de candidatures aux élections législatives, pour défendre le projet et la démarche que François Hollande et son nouveau gouvernement devraient suivre. Nous entendons être un exemple, une référence et un organe de veille, sans démagogie gauchiste ni compromission sociale-libérale.

Nous exigeons la séparation entre banques d’affaires et banques de dépôt et de crédit, car sans elle la corruption spéculatrice des marchés continuerait à se manifester. Nous devons mettre hors d’état de nuire les casinos financiers, même s’ils sont gérés par d’honorables Inspecteurs des finances. Bien plus encore, nous exigeons aussi la mise en place d’une banque nationale, seule en mesure d’émettre du crédit productif public pour financer de grands travaux de développement mutuel à l’échelle de l’Europe et de l’Eurasie.

L’engagement de la gauche, s’il a encore un sens, consiste à sortir d’un système où une oligarchie financière gère ses possessions existantes en opprimant les peuples, pour lui substituer un ordre de crédit productif public, pari sur un avenir meilleur dans lequel le progrès technologique serve la justice sociale.

Si François Hollande et son gouvernement prennent le risque calculé de suivre cette voie, qui est dans l’intérêt de la France, nous les soutiendrons sans faillir. S’ils s’en écartent, nous dénoncerons leur défaillance et nous n’hésiterons pas à les combattre sans sentimentalisme abêtissant, comme nous l’avons fait au moment où François Mitterrand trahissait ceux qui l’avaient soutenu.

En attendant le moment décisif, nous demandons à ceux qui nous lisent de voter pour nos candidats aux législatives : c’est à la fois se donner une assurance contre les dérives et garder le cap dans la tempête.