Lyndon H. LaRouche
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Réunion politique à huis-clos à Washington DC
Après l’élection présidentielle américaine, faisons du Glass-Steagall un levier pour notre avenir

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Résumé du discours prononcé par Lyndon LaRouche suite à la réélection de Barack Obama, lors d’une réunion politique à huis-clos à Washington DC, le 8 novembre.

« Nous sommes au seuil d’une guerre thermonucléaire », a rappelé brutalement LaRouche. Ce danger existe « depuis les événements en Libye ». Il s’agit d’une menace « que certaines forces, et en particulier en Russie, ainsi quelques hauts responsables américains – l’état-major de l’armée – ont combattu en coordonnant leurs efforts pour empêcher que des fous ne déclenchent une telle guerre. »

Il importe de savoir qu’« en terme de guerre thermonucléaire aujourd’hui, dans les conditions actuelles, dès qu’une partie lance une attaque, toutes les autres parties disposant d’une puissance significative vont répondre en quelques minutes, conduisant, en une heure et demie ou moins, à la possible extermination de l’espèce humaine », a-t-il poursuivi. « La question est donc : ’Comment allons-nous définir l’avenir ?’ Ce que j’entends par avenir est ceci : on a l’habitude de considérer les gens du point de vue de méthodes statistiques, en fonction d’une tendance, et donc comme résultat d’une tendance, et on affirme que les événements vont évoluer dans telle ou telle direction.

Et il y a quelquefois un débat à ce sujet, mais selon mon expérience, la plupart de ces estimations se sont avérées incompétentes. Le monde est le plus souvent pris par surprise, comparativement à ce qui avait été prévu auparavant. (…) Le problème est que la plupart des gens qui pensent être des génies et des dirigeants de la société n’ont absolument aucune compétence pour définir les problèmes réels de l’avenir, c’est-à-dire les choses qui ne sont pas des extrapolations de tendances passées mais de nouveaux développements qui interviennent pour changer le cours de l’histoire. »

LaRouche a ensuite décrit le danger que représente la politique turque actuelle au Moyen-Orient comme facteur déclencheur de la guerre : « L’intervention de la Turquie au Moyen-Orient était en fait une menace très sérieuse, un casus belli pour la guerre thermonucléaire. Car si les États-Unis, ensemble avec un groupe d’États européens, devaient s’engager pour soutenir, avec l’accord de l’OTAN, une intervention [de la Turquie] au Moyen-Orient, vous seriez à la veille d’une confrontation thermonucléaire. Nous en sommes aussi proches que cela.

« Notre capacité à comprendre non seulement ceci, mais également ce que peut être l’alternative, en termes de politique économique et autres, c’est ce qui nous permettra de neutraliser le danger. Ce n’est pas facile, comme le pensent la plupart des gens dans les pays concernés. C’est une situation très dangereuse, mais le problème est pour l’essentiel la stupidité. Je veux dire par là l’incapacité de prévoir les conséquences du présent pour l’avenir, dans un moment clé de l’histoire. »

La crise économique

LaRouche a vertement dénoncé l’idiotie des deux partis américains (républicain et démocrate), qui recommandent l’austérité pour sortir de la crise. Malgré leur prétention de pouvoir cibler les coupes budgétaires, ils vont nous conduire à l’hyperinflation. Le problème est qu’ils pensent que « l’argent détermine en lui-même l’avenir. Alors que ce n’est pas l’argent mais la production. C’est le développement de technologies nouvelles. Voilà quels sont les facteurs qui déterminent l’histoire de manière positive. Ce qu’ils font, s’ils continuent sur cette voie, tant en Europe qu’aux États-Unis, c’est de nous conduire à l’hyperinflation. (…) Car si vous essayer de couper les dépenses, si vous limitez le nombre de gens qui travaillent, si vous diminuer les niveaux de technologie, aucune mesure d’austérité ne pourra sauver l’économie », a-t-il martelé. « Toute nation se doit de se battre comme un diable, afin d’avoir le niveau de technologie qui lui permettra de faire face à l’avenir. »

LaRouche a également souligné le fait qu’il ne faut surtout pas traiter la situation actuelle comme une fatalité résultant d’une tendance passée. Il faut bousculer l’agenda et comprendre quel changement est à notre portée. Le problème vient de ce qu’il a appelé « le manque d’imagination » de la plupart des gouvernements aujourd’hui, en Europe et aux États-Unis. Très peu ont la capacité de discerner ce qu’il y a d’important dans la réalité. « C’est cet entêtement stupide, à rester collé aux traditions ou à ce qu’ils pensent être leurs engagements qui peut mener l’humanité à sa propre destruction. »

La véritable cause du précipice de la dette

Jeffrey Steinberg, rédacteur de Executive Intelligence Review , a ensuite expliqué que ce qui est à l’origine des déficits publics, ce n’est pas l’accroissement excessif de la dépense publique de type « socialiste », comme le prétend Mitt Romney.

C’est plutôt l’entêtement de Bernanke, de Tim Geithner, de la Réserve fédérale, en coordination avec les autorités européennes, à poursuivre une politique hyperinflationniste de renflouement des banques : « Les Européens célèbrent la réélection d’Obama car ils y voient la garantie que la Réserve fédérale américaine continuera à pomper d’immenses quantités d’argent – de manière discrète en grande partie – dans la Banque centrale européenne, pour poursuivre le renflouement des banques privées, sans prendre en compte que ceci causera une hyperinflation du type de celle de Weimar en 1923, mais cette fois-ci à une échelle mondiale », a affirmé Steinberg.

Steinberg a poursuivi que la politique de renflouement a été conduite avec une telle implication des États-Unis, à travers la Fed, qu’un incident qualifiable de mineur (pour les États-Unis) comme un défaut de paiement de la Grèce ou la sortie d’un pays de la zone euro, pourraient avoir des répercussions immédiates des deux côté de l’Atlantique. Si les États-Unis continuent sur cette voie, a-t-il déclaré, « la dette fédérale atteindra 16 800 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, ce qui correspond à une dette de 250 000 dollars par citoyen, sans prendre en compte le niveau d’endettement personnel très élevé des citoyens Américains ». Ce chiffre est 35 % plus élevé qu’en Grèce !

L’importance de l’infrastructure

Il a ensuite rappelé qu’au lieu d’investir dans l’infrastructure élémentaire, plusieurs projets étant en attente depuis des décennies, des milliers de milliards de dollars ont été engloutis au cours des quatre dernières années dans le renflouement des institutions financières en faillite. Avec les dégâts causés par l’ouragan Sandy sur la côte Est, on voit à quel point des projets comme la construction d’une barrière anti-tempête dans la région de New York, un projet estimé à 6 milliards de dollars pour faire face à une éventualité presque certaine, sont essentiels. 50 à 100 milliards de dollars seront requis rien que pour réparer les dégâts, mais ils ne seront jamais dépensés car la politique d’austérité aura la priorité.

La réélection d’Obama et la démission de Nixon

« En 1972, a expliqué Steinberg, lors d’une élection présidentielle qui ressemble fortement à celle qui vient d’avoir lieu, Richard Nixon a été réélu Président avec une large marge contre le Sénateur George McGovern, et personne ne prévoyait alors les événements qui devaient avoir lieu presque immédiatement après, et qui devaient conduire à son départ de la Maison Blanche. Et c’est un euphémisme de dire que les crimes déjà commis par l’administration actuelle [celle d’Obama] vont bien au-delà de ceux commis par le Président Nixon. Et maintenant que le Président Obama a été réélu, ces questions ne vont pas disparaître sous la table. »

Steinberg a ensuite présenté la chaîne d’événements qui a conduit à l’attaque du consulat américain de Benghazi le 11 septembre 2012, en Libye, et montré comment la négligence criminelle de l’administration Obama, qui a permis à ces événements de se produire, peut constituer l’élément qui conduira Obama à sa destitution.

Steinberg a terminé son exposé en soulignant comment, juste après la réélection d’Obama, le Premier ministre anglais David Cameron s’est rendu dans le golfe Persique pour promouvoir, en coordination avec certains personnes dans l’administration américaine, l’envoi d’armes lourdes à l’opposition syrienne, ainsi que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie même, ce qui ne pourrait avoir lieu sans l’aide de l’OTAN. « Que se passera-t-il si les Russes répondent en fonction des accords qu’ils ont avec la Syrie, et fournissent des systèmes de défense anti-aérienne à la Syrie, contre l’acte de guerre que serait la création d’une zone d’interdiction aérienne par les États-Unis et l’OTAN ? » Ces questions et les choix qui devront être faits sont directement devant nous, a-t-il ajouté, ils se poseront dans les semaines qui viennent.

Glass-Steagall, un levier pour changer de paradigme

LaRouche a conclu la conférence en insistant sur le fait que la politique économique à suivre ne peut être séparée des questions stratégiques, puisque la guerre est souvent utilisée pour distraire la population des souffrances qu’elle subit. Le désespoir des populations devient donc un facteur de plus en plus important, qui ne peut être qu’aggravé par un programme d’austérité. La seule politique économique valable est donc Glass-Steagall. « La restauration de Glass-Steagall, comme politique fondée initialement par le Président Roosevelt, conduirait à nouveau vers la solution à la crise économique. » Le gouvernement ne garantirait que les créances des banques répondant à la norme de Glass-Steagall, c’est-à-dire les banques de dépôt et de crédit (les autres seraient abandonnées à leur sort) et « l’État aurait la responsabilité de l’émission de crédit pour raviver l’économie américaine ». Le programme serait défini dans sa très grande partie par une politique d’investissement dans l’infrastructure, afin de prévenir le type de dommages causés par l’ouragan Sandy.

LaRouche a rappelé qu’une partie des élites anglaises s’est fortement mobilisée pour une politique de ce type (en particulier Glass-Steagall), car elle en reconnaît l’importance. Et lorsque nous sommes confrontés à une situation de guerre comme celle à laquelle nous sommes confrontés maintenant, Glass-Steagall est le levier par excellence pour changer de paradigme économique.