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Bachar al-Assad a raison de dénoncer l’ingérence française en Syrie

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(Solidarité&Progrès)—Dans une interview télévisée à l’occasion de la fête de l’Indépendance syrienne (17 avril 1946), le président syrien Bachar al-Assad a évoqué nombre de sujets importants, mais il a aussi particulièrement visé la France.
Le fait de ne jamais avoir apporté, contrairement à d’autres, son soutien au régime de Monsieur al-Assad, donne aujourd’hui à Solidarité & Progrès, une grande liberté pour s’exprimer sur cette question.

L’agression étrangère contre la Syrie a démarré sous la présidence de Nicolas Sarkozy après qu’il se soit allié à l’Angleterre, aux États-Unis et au Qatar pour provoquer l’implosion de la Libye, sous prétexte de la libérer du dictateur Kadhafi.

Depuis, François Hollande, malgré une certaine gêne que l’on peut ressentir ici ou là, n’a pas remis en question cette politique, et a été jusqu’à adouber la Coalition nationale dirigée par M. Al Khatib, comme seule représentante de l’opposition à Bachar al-Assad. Or, cette coalition vise à remplacer le régime syrien par une dictature des Frères musulmans, portée au pouvoir au terme d’une guerre atroce où des bandes armées de djihadistes, mises en selle par les Occidentaux et financées par le Qatar et l’Arabie Saoudite, auront renvoyé une Syrie en voie de modernisation à l’âge de pierre. Aujourd’hui les Occidentaux et les ultras en Israël, sonnés par leur crises intérieures, ont recours à des barbares pour accomplir ce qu’ils ne sont pas en mesure d’accomplir eux-mêmes.

Oui, le président al-Assad a eu raison, en ce jour anniversaire de la fin du mandat français sur la Syrie en 1946, de faire le parallèle entre le colonialisme français d’alors et l’agression menée par la France avec les Occidentaux contre la Syrie depuis l’époque de MM Alain Juppé et Sarkozy.

Honte à M. Fabius qui a prétendu le 18 avril, devant des élus du Parlement européen, que l’opposition syrienne n’est pas sous contrôle des courants djihadistes les plus violents, alors que tout le monde sait que c’est le Front Al Nousra qui mène la danse. Honte à M. Fabius qui a fait ces déclarations une semaine après que ce Front Al Nousra annonce fièrement qu’il rejoignait officiellement Al Qaïda !

Le gouvernement syrien a réagi aussi aux déclarations de Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, qui a minimisé l’amnistie et les réductions des peines accordées par Bachar al-Assad le 16 avril : « On devrait normalement s’en réjouir" ; a-t-il dit. « Mais ce régime nous a habitués à des manœuvres dilatoires. Cela ne l’exonère pas de répondre aux exigences de la communauté internationale et de cesser les violences ».

A la suite de ces déclarations, le ministère syrien des Affaires Etrangères a demandé à Paris de « cesser d’interférer » dans les affaires intérieures du pays. « Le peuple syrien ne permettra pas à la France de revenir dans son pays par le biais du soutien aux groupes terroristes et en conspirant pour faire couler le sang syrien. La France est mal placée pour juger la politique syrienne », indique le ministère syrien des Affaires Etrangères.

Mais Laurent Fabius est allé plus loin en évoquant, suite à ces mises en cause par le gouvernement syrien, que d’ici la fin du mois la France pourrait de nouveau demander la levée de l’embargo européen sur la livraison d’armes vis-à-vis des rebelles syriens.

Pire, cette politique de la France, si elle venait à se poursuivre, pourrait bien être l’étincelle qui, comme l’assassinat de François Ferdinand d’Autriche en 1914, provoquera une nouvelle guerre mondiale.