Lyndon H. LaRouche
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Conférence internationalede l’Institut Schiller, le 13-14 avril 2013
Lyndon LaRouche : la vision stratégique des États-Unis

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Intervention de Lyndon LaRouche, économiste et homme politique américain, fondateur de l’Executive Intelligence Review (EIR) et du Comité d’action politique LaRouche (LPAC) à la conférence de l’Institut Schiller des 13 et 14 avril à Frankfurt en Allemagne et dédiée à la création d’un nouveau paradigme pour sauver la civilisation.

Ce que je vais vous dire aujourd’hui comporte un élément bref et doux. Peut-être doux pour certains mais pas forcément doux pour tout le monde. C’est doux pour moi, car c’est la vérité. C’est une vérité qui en général n’est pas reconnue, et une vérité qui n’est pas reconnue du tout est de façon inhérente la plus belle de toute.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation, en particulier aux États-Unis et en Europe, où l’humanité fait face à la plus grande menace de son histoire. Il se peut qu’en des temps préhistoriques, qui sont pour ainsi dire légendaires, en opposition à historiques, de telles menaces soient survenues ; mais jamais auparavant l’humanité n’a été confrontée à un danger tel que celui que court l’espèce humaine aujourd’hui.

Le centre du problème réside dans la région transatlantique. Toutes les autres régions du monde sont simplement secondaires. Elles n’en sont pas les moteurs principaux et ne seront pas la source de la solution à cette situation. Plus personne ignore que nous sommes dans une crise financière hyperinflationniste, et que nos populations, si rien n’est fait pour inverser le cap, risquent de périr par la famine et d’autres calamités, car l’économie mondiale ne produit tout simplement plus assez pour soutenir la population actuelle. L’humanité est menacée en son existence même. Cela ne relève pas d’un lointain futur, mais d’un futur immédiat. C’est un problème que l’on doit identifier avec précision, car peu de gens, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, le comprennent correctement. Ce système est sur le point de s’effondrer.

L’heure approche

Il y a une intention derrière cet effondrement et elle a été clairement affichée par la Reine d’Angleterre — qui se considère comme l’Impératrice du monde et elle l’est dans une large mesure —lors des conférences préparatoires au sommet de Copenhague sur le climat [1]

L’Union européenne, au stade actuel, n’est rien d’autre qu’un laboratoire de l’Empire britannique. Vous n’avez plus d’Etats-nations. Vous n’avez plus de souveraineté. Vous avez un système essentiellement piloté à partir de Londres. Si ce système perdure, s’il n’est pas défait, le pouvoir des cartels financiers opérant à partir de la City et de Wall Street, ce que j’appelle l’Empire britannique, sur l’Europe et les Etats-Unis, rend l’anéantissement presque inévitable.

L’hyperinflation en cours dans la sphère transatlantique est un autre signe de cet anéantissement. Le taux de production des biens de consommation de base chute de plus en plus vite et continuera ainsi aussi longtemps que ce système perdurera. Personne en Europe, de façon autonome, n’a la capacité d’y faire quelque chose, à cause du carcan du système de l’euro, qui est suicidaire.

Alors, qu’est-ce qui cloche ? L’hyperinflation en Allemagne en 1923 était un problème bénin comparé à ce qui nous attend ! La Reine d’Angleterre l’a déclaré – à l’époque des débats sur le réchauffement climatique soi-disant provoqué par les activités humaines. Après que les pays du sud aient refusé lors du sommet de Copenhague de se soumettre à une politique anti-croissance, sa majesté a choisi un autre moyen pour arriver à une réduction substantielle de la population mondiale. Elle ne l’a pas dit qu’une fois, mais l’a répété. C’est d’ailleurs la politique de l’actuel président des Etats-Unis – c’est une politique de génocide de masse contre la population transatlantique, en particulier. Il s’agit de réduire la population mondiale de 7 milliards d’habitants à environ 1 milliard !

Cette politique est promulguée dans toute l’Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Nous allons avoir un taux de mortalité record si Obama reste président. Ce n’est pas sa politique à lui, mais à elle. Elle a abondamment financé son élection avec l’argent de la drogue. Obama applique cette politique depuis qu’il est élu, notamment par l’extension des guerres. Ce qui s’est passé en Libye, ce qui se développe en Syrie, ce qui se trame dans toute l’Afrique, ce qui a lieu au Moyen Orient, les menaces à l’égard de la Russie et de la Chine ; tout cela est engendré par elle, par le biais de sa marionnette qu’est le président des Etats-Unis. Voilà où en est.
Mettre l’argent hors état de nuire

Comment faire face à cela ? Avec la crise, ils ont un problème, lié à l’argent, qu’ils doivent résoudre : « Nous devons sauver l’argent, même si cela signifie tuer les gens !  » C’est exactement la politique de l’actuel président des États-Unis. Elle n’a pas encore été votée par les députés, mais c’est sa politique. C’est son intention : un génocide contre la majeure partie de la population des États-Unis et d’Europe. A moins que nous parvenions à résoudre ce petit mystère du jeu de l’argent, nous n’avons pas la moindre chance de résoudre le problème.

Quel est donc le problème ? Pourquoi les Européens sont-ils assez stupides pour l’accepter ? Pourquoi les gouvernements européens sont-ils plus stupides que les peuples ? Naturellement, ils sont plus stupides car ils doivent l’être pour parvenir au gouvernement. S’ils n’étaient pas stupides et malléables, ils n’auraient pas été autorisés à y accéder.

Il n’y a qu’une solution : le retour à la loi Glass-Steagall de 1933 qui a séparé de façon stricte les banques. Mais la plupart des gens ignorent en quoi cela consiste. Ils pensent qu’il s’agit d’un nouveau type d’ajustement du système. Non : le Glass-Steagall est la loi fondamentale des États-Unis. « Glass-Steagall » n’est que le nom donné à cette loi à un moment spécifique de l’histoire.

Elle vient des précurseurs des États-Unis, de Nicolas de Cues, par exemple, de sa grande influence et du développement scientifique qui en a découlé, qui a ensuite été détruit, dans une large mesure, par les guerres. Christophe Colomb était un disciple de Nicolas de Cues. De Cues disait que la solution était de quitter l’Europe et de parcourir les océans pour rejoindre les peuples d’autres régions du monde, pour y bâtir une civilisation humaine globale, qui rende possible pour chaque être humain d’apprécier ce que sont les êtres humains, et d’être autorisé à l’être. Puis vinrent les Guerres de religion. A quoi ont-elles mené ? L’expédition de Colomb était un succès tout comme les premières colonies. Mais assez rapidement, elles furent détruites par l’influence du système oligarchique.

Ensuite, ce sont quelques Hollandais, Français, Britanniques, Irlandais et autres qui ont traversé l’océan jusqu’aux rives de l’Amérique. Aux États-Unis, en particulier, beaucoup d’efforts ont été consacrés pour traiter le problème oligarchique auquel était confronté l’Europe. Ils se dirent : quittons l’Europe, car il est impossible d’y résoudre ce problème. Et il n’a jamais été résolu. Des avancées et des reculs successifs ont eu lieu, mais c’est devenu de plus en plus faible.

Quelque chose a tout de même bien fonctionné : la colonie de la Baie du Massachusetts, qui était un coup de génie. Elle a créé le système économique sur lequel les États-Unis ont été fondés. Mais la Baie du Massachusetts a été détruite par le Parti vénitien, comme on l’appelait, le même Parti vénitien qui a détruit l’indépendance des Britanniques et les a réduits à l’esclavage par le Nouveau système d’esclavage vénitien. Nous sommes ensuite entrés en guerre avec la Grande Bretagne, dont le contrôle avait été pris par le Nouveau parti vénitien. La Grande Bretagne était devenue un Empire au cours du XVIIIe siècle. Au milieu du siècle, les gens d’Amérique du nord, y compris certains de mes ancêtres, avaient établi un nouveau système économique, un renouveau du même système que celui de la colonie de la Baie du Massachusetts. Ce fut un succès. Un homme a découvert comment faire fonctionner le principe, Alexander Hamilton [1755/57-1804], dont l’esprit a conçu le « Système américain d’économie politique », le seul système compétent qui permet de résoudre ce type de problème.

Mais ensuite nous avons été écrasés. Les Britanniques, en particulier, ont constamment tenté de nous amener à détruire nous-mêmes notre nouvelle République. Nous avions quelques grands dirigeants dans cette République, issus des premiers jours. Puis apparut un autre groupe, écrasé à son tour. Nous avons été écrasés par une intervention britannique connue sous le nom de Guerre de sécession. Nous en sommes sortis avec succès, mais nous avons ensuite, avec l’assassinat de Lincoln, été frappé par l’intervention britannique impériale.

La perfidie de Churchill

Nous avions reconquis notre pouvoir, mais quelques idiots aux États-Unis ont décidé de rejoindre et soutenir les Britanniques dans la guerre appelée première Guerre mondiale, la chose la plus stupide jamais faite.

Nous sommes ensuite sortis victorieux de la seconde Guerre mondiale, sous Franklin Roosevelt, qui incarnait la même politique qu’Alexander Hamilton, en termes de politique économique, le principe constitutionnel fondateur des États-Unis. Roosevelt comprenait cette politique et l’a partiellement mise en œuvre. Cela a marché et nous avons gagné la guerre. Malheureusement, il décéda.

Pourquoi mourut-il ? Parce que les Britanniques l’ont tué. Comment l’ont-ils tué ? Et bien, nous combattions dans la deuxième Guerre mondiale et Roosevelt dirigeait la nation, ainsi que l’effort international pour sauver la civilisation. Mais ensuite, Churchill a eu une idée maligne : « ne gagnons pas la guerre trop tôt. » Telle était la politique britannique. « Attendons la mort de Roosevelt. » Dès qu’ils ont vu que Roosevelt allait vers sa fin – et on le sait grâce à un témoignage oculaire direct – ils ont commencé à faire ce qu’il fallait pour achever la guerre, après la mort de Roosevelt.

Ils l’ont délibérément usé, malade qu’il était déjà. Churchill a agi comme cela délibérément. Il a prolongé la guerre en Europe pour empêcher les États-Unis de revenir aux politiques de Franklin Roosevelt et aux engagements qu’avait pris Roosevelt à l’égard de la paix. Toute la politique de paix de Roosevelt a été supprimée, sous la direction de Winston Churchill. Harry Truman, le président qui a succédé Roosevelt, était un idiot au service de Wall Street et de l’Empire britannique. L’arme nucléaire a été utilisée, à l’initiative de l’Empire britannique, pas à celle des États-Unis.

L’énergie nucléaire, pas l’arme atomique

Alors on a dû contre-attaquer contre ce que Churchill et d’autres nous ont fait. Certes, on avait des armes, y compris un arsenal nucléaire. Et l’Angleterre avait un arsenal nucléaire qu’on leur a fourni. Mais il ne s’agissait pas de s’en servir sauf en cas d’un vrai besoin. On ne voulait pas se rendre compte ce que signifiait les armes nucléaires en tant qu’armes de guerre. On voulait bien en disposer, mais non pas en faire une politique. N’essayez pas de vous engager dans une guerre en employant l’arme atomique. Faites tout ce qui est possible pour éviter qu’on s’en serve.

Et les armes nucléaires n’étaient pas le but en soi, mais le résultat de quelque chose d’autre. Les armes nucléaires étaient un reflet de la maîtrise de la science des atomes, une science que des gens comme Einstein et Max Planck envisageaient déjà comme source d’énergie dès les années 1890.

C’est une chose naturelle pour l’humanité de se servir de l’énergie nucléaire. Ce qui n’est pas naturel, c’est de ne pas y recourir. C’est ce qui permet de pérenniser l’existence de l’humanité dans la durée face à des menaces émanant de l’intérieur du système solaire, ce qui représente une menace grandissante comme on l’indiquera plus tard. Les armes nucléaires n’ont pas de but. Les nazis envisageaient de s’en servir mais même Hitler, à un moment donné, a arrêté toute velléité dans ce sens.

En tout cas, ce n’est pas l’objectif militaire qui a fait naître la politique nucléaire. Cela provenait avant tout du besoin humain de progresser, d’augmenter la puissance productive de l’humanité, d’augmenter le niveau de vie de l’homme en augmentant la densité de puissance disponible par habitant et par unité de surface.

On s’oriente actuellement vers l’énergie de fusion thermonucléaire, non pas pour des raisons militaires, mais pour réduire le temps des trajets interplanétaires. Car sans la fusion comme source d’énergie, l’humanité ne pourra jamais s’étendre en s’installant durablement sur Mars. Sans la fusion, on ne pourra tout simplement pas vaincre les astéroïdes qui menacent d’entrer en collision avec la Terre. Voilà notre politique nucléaire, celui de renforcer le rôle de l’homme au sein du système solaire, au moins dans la partie intérieure du système solaire.

Le Glass-Steagall sauvera les États-Unis

Quel rapport avec l’économie ? On avait une branche de notre mouvement aux États-Unis, qui réunissait des jeunes. Je me suis concentré ces dernières années à réunir ces jeunes adultes et à bâtir une organisation au sein de notre organisation existante, qui serait la partie en croissance et représenterait notre rôle futur en politique.

Ensuite, au cours de l’été et du début de l’automne derniers, en période de campagne électorale, j’ai décidé de porter tout l’effort de notre organisation à Washington D.C., pour confronter les membres du Congrès et les gens des institutions, pour faire passer notre politique et éduquer le Congrès.

Et c’est ce que nous avons fait. Aujourd’hui, nous en sommes à un point où nous avons une influence décisive, bien plus que nous n’en avons jamais eu aux États-Unis. Le cœur de ce que nous proposons s’articule autour du rétablissement des principes de la loi Glass-Steagall. Pour résumer, cette politique, si elle est appliquée, sauvera les États-Unis. Si les Européens veulent s’en sortir, ils feront de même, en éliminant chez eux tout autre type de système économique.

Mais les Européens ne comprennent pas toujours ce qu’est une économie. Je veux dire une véritable économie physique, humaine. Nous pouvons tirer un enseignement du règne animal : il évolue. L’évolution est la condition naturelle des processus vivants. Pour autant que nous le sachions, la tendance générale de tous les processus vivants repose sur l’évolution, vers des formes d’existence d’une complexité supérieure en termes de flux énergétique.

Chaque avancée de l’humanité a toujours été le résultat de l’utilisation et de la reconnaissance de ce principe. Dans le règne animal, les animaux qui ne sont pas assez efficaces, meurent ; ils disparaissent. L’Europe est en train de disparaître. Les États-Unis aussi ont rejoint le club de l’auto-extinction, sous les deux derniers présidents, avec l’abrogation de la loi Glass-Steagall.

Ce qui arrive en Europe découle de l’absence de Glass-Steagall. Idem aux États-Unis, même si on connaît mieux cette loi et qu’un lame de fond est en train de se lever pour exiger son rétablissement. Mais même en Europe, ceux qui ont une pensée indépendante, considèrent le retour à Glass-Steagall comme une mesure permettant de mieux réguler le système actuel. Même au Royaume-Uni, dans le système britannique, beaucoup de gens, qui sont des banquiers, disent que l’on doit y revenir. Ils ont la conviction que rien d’autre que Glass-Steagall ne fera l’affaire.

L’humanité évolue par un acte découlant de sa propre volonté. Que faut-il en conclure ?

Toute vie dépend d’un processus d’évolution, dans lequel les espèces passent de qualités inférieures de développement vers des qualités supérieures. Tel est le règne animal, telle est la loi de l’évolution. Cependant, il se trouve que l’espèce humaine est différente de toute espèce animale parce que l’humanité a le pouvoir d’évoluer par un acte de sa propre volonté, non pas en changeant sa biologie mais en changeant son esprit. Aucun animal n’est réellement doté de cette capacité.

Par conséquent, l’objet est constamment de passer à des niveaux supérieurs de technologie. Ce qui signifie qu’il faut en finir avec la politique verte ! Si l’on veut survivre, il faut mettre un terme à la politique verte, parce qu’elle revient à choisir la mort. L’humanité doit constamment progresser. Nous devons toujours apprendre des animaux et appliquer les principes que les animaux ne parviennent pas à appliquer, comme passer à un niveau supérieur de densité de flux énergétique. Comment réalise-t-on cela ? Vous faites des découvertes physiques ; vous passez de formes inférieures de densité de flux d’énergie à des formes plus élevées. Vous trouvez de nouvelles applications.

L’humanité est, pour le moment, sans défense contre les astéroïdes qui proviennent de l’intérieur de notre système solaire. Elle est sans défense contre les comètes. Nous l’avons vu récemment en Russie, où des astéroïdes sont tombés. Si dans cette partie du territoire les Russes avaient eu une densité supérieure de flux d’énergie, les pertes humaines auraient été bien moindres. L’humanité est menacée de subir des grosses pertes si elle ne progresse pas correctement et suffisamment rapidement pour résoudre ces problèmes.

Aux États-Unis et en Europe, nous avons un pacte de suicide commun : c’est ce que l’on appelle la « politique verte » de l’écologie radicale. Or, sans l’augmentation de la densité de flux d’énergie, exprimée en termes de technologies et de puissance pure en tant que telle, il n’y a pas d’avenir pour l’humanité sur cette planète. Alors quel est ce problème économique, qui est l’objet de mon discours jusqu’à maintenant ?

Là encore, nous pouvons apprendre des espèces animales. Progressez, évoluez, ou disparaissez ! Telle est la loi de la nature. L’humanité est la seule espèce qui le fasse volontairement et puisse le faire volontairement, en découvrant avec son esprit de nouveaux principes supérieurs de développement. L’on ne connaît rien d’autre que l’humanité qui soit capable de faire cela par un acte de volonté propre. Les gens qui décident d’abandonner cette intention sont engagés à provoquer leur suicide de masse.

Au XVe siècle, le cardinal philosophe Nicolas de Cues, par son œuvre et par son influence, a été l’ingénieur et le moteur de la science et du progrès. Il a été le salut de l’Europe, par rapport à ce qui avait été la misère et les terribles conditions des siècles précédents.

Ainsi, l’on se rend compte qu’il s’agit d’une question morale. Pourquoi le « Système américain d’économie politique » est-il tellement génial en comparaison de ceux des pauvres Européens ? Quel en est le principe fondateur ? C’est le principe du progrès, celui de passer à une densité de flux d’énergie plus élevé permettant des niveaux supérieurs de productivité. Et ceci afin de défendre la Terre et les peuples qui l’habitent contre des phénomènes qui menacent actuellement la Terre.
Le Système américain

Comment cela peut exister ? Il faut revenir au « Système américain d’économie politique » d’origine. Le Système américain est le progrès, le progrès, et le progrès encore, incarné par la monnaie de la colonie de la Baie du Massachusetts. Elle fut interdite par les Anglais, mais on a renoué par la suite avec la politique qu’elle incarnait.

Nous avions parmi nous un génie – Alexander Hamilton – qui a établi comment on pouvait faire fonctionner le système économique des États-Unis. Et, parce que nous existions, même en tant que puissance relativement faible au sein des Amériques, et par le fait que nous nous sommes basés sur une politique favorisant le progrès comme le préconisait Benjamin Franklin à l’instar de ses prédécesseurs au Massachussetts, cela a fonctionné. C’était également basé sur une compréhension que le progrès scientifique se fonde sur l’accroissement du pouvoir productif du travail ce qui implique une carte blanche pour l’innovation et les découvertes scientifiques.

Notre existence a forcé l’Europe, même les Britanniques, à tenir compte du progrès et à reconnaître que l’argent en tant que tel n’est pas le fondement de l’économie, mais que c’est la productivité, l’augmentation de la densité de flux d’énergie, ou l’augmentation de la productivité de notre production en général.

Arrive alors la question des autres systèmes ? Il y a le système monétariste pur. Qu’est-ce qui cloche avec lui ? Le système monétaire ordinaire ne comporte rien en son sein qui le porte vers le progrès. Par conséquent, la monnaie, qu’elle soit en or ou en argent, n’est pas la base du progrès.

La base du progrès est une hausse des bénéfices manifestes des pouvoirs productifs du travail, de sorte qu’à chaque fois que vous agissez et que vous produisez, vous le faites à un niveau supérieur au niveau auquel vous le faisiez le jour d’avant. Vous le faites en musique classique ; vous le faites dans le théâtre ; c’est ce que vous faites quand l’homme fait le bien.

Par conséquent, notre monnaie, notre système, le « Système américain », le Système constitutionnel des États-Unis, est fondé uniquement sur le concept associé à Alexander Hamilton. Nous n’avons jamais rien accompli de notable en tant que nation aux États-Unis qui n’ait pas été fondé sur l’application du principe d’Hamilton ! Si vous vous appuyez sur un système monétariste, un pur système monétaire, vous n’encouragez pas le progrès physique et technologique. Donc comment pouvez-vous survivre si vous ne progressez pas ?

A l’opposé, notre système repose donc sur un système de crédit ; le même système qui a été utilisé aux États-Unis par nos plus grands présidents et leurs associés, pour réaliser les grandes choses découlant d’un programme à vecteur scientifique. En Europe, le vent de la Révolution américaine a forcé à ce que plus d’attention soit portée à cela, parce que les nations rivalisaient. Si elles voulaient rivaliser en Europe, elles devaient faire quelque chose pour essayer de rattraper et dépasser les autres.

Et apparut l’idée du système d’investissement, dans notre Système américain ; quand il est appliqué, nous augmentons toujours les pouvoirs productifs du travail. Et nous avons reconnu que, pour faire cela, l’on doit augmenter le potentiel de productivité de la population. L’on doit constamment aller vers des technologies supérieures, ouvrir des territoires inhabitables jusqu’ici, conquérir des choses qui auparavant nous effrayaient.

La prochaine phase qui se présente à nous aujourd’hui, comme vous l’entendrez de la bouche d’un autre orateur, est de nous concentrer sur la densité de flux d’énergie et sur des choses de cette nature. Cela veut dire explorer notre système solaire et nos voisins du système solaire, et commencer par comprendre les menaces que représentent ces gros rochers qui sont là-bas, par millions, entre Vénus et Mars, grâce à des découvertes et un développement scientifiques.

L’un d’entre nous a montré aujourd’hui que si nous étions frappés par un astéroïde, assez gros et rapide pour détruire la vie humaine sur Terre, nous ne pourrions plus rien y faire si l’on découvrait la menace dans un délai de moins d’un an. Si la survie de l’humanité dépend de notre capacité à nous défendre contre ce type de menaces, la fusion thermonucléaire est une priorité.

Donc le principe est simple. Il s’agit du principe fondateur même des États-Unis : le progrès. Du principe de Nicolas de Cues : le progrès. Le principe de Charlemagne : le progrès. Charlemagne comprenait l’économie mieux que quiconque en Europe aujourd’hui. C’est vrai ! Il avait procédé à un recensement complet et avait examiné l’ensemble du territoire dont il avait la charge. Il a imaginé des canaux de jonction pour relier les grands bassins fluviaux. On le faisait encore en Allemagne à la fin des années 1990. Il a évalué combien il fallait produire pour nourrir tout ceux qui habitaient son Empire. Chaque fois il s’agissait d’un impératif humain, celui de progresser tout le temps.

Mais nous sommes désormais à un âge où nous ne considérons plus le système solaire comme une chose passive. Nous voyons désormais des problèmes nouveaux ; et les choses qui menacent l’humanité aujourd’hui, qui devraient vraiment faire peur à tout le monde, nous poussent à répondre au défi en augmentant la densité de flux d’énergie de la technologie ; renverser la politique verte qui est un pacte suicidaire pour nous tous. C’est ce que je promouvais à une époque sous le label d’Initiative de défense stratégique (IDS), une politique qui intéressait beaucoup de gens, y compris en Union soviétique. Je promouvais ce type d’inventions, de découvertes de principe, qui dépendent toujours de la capacité de l’humanité à devenir meilleure. Qui que vous soyez et qui que vous représentez, vous devez devenir meilleur que vous ne l’êtes déjà.

Nous avons un système solaire et c’est très sympa de l’avoir, mais il peut aussi nous tuer. Il faut donc apprendre à en tirer profit. C’est là où je veux en venir.

Le Système américain d’économie politique, que nous essayons de raviver aujourd’hui, est le seul système en mesure de garantir la survie de l’humanité. Car il n’y a qu’une chose qui sauvera l’humanité : l’augmentation des pouvoirs productifs du travail. Cessons donc de nous accrocher à de vieilles idées poussiéreuses. Il y a certes de nouvelles menaces, mais aussi de nouvelles opportunités. Les gens doivent le savoir et faire leurs choix en conséquence.

La version originale en anglais de la présentation de M. Lyndon LaRouche


[1La réunion des chefs d’États et de gouvernements au sommet du Commonwealth britannique de novembre 2009 à Trinidad et Tobago, avant la Conférence de l’ONU sur le changement climatique à Copenhague, a été présidée par la Reine Elizabeth II. Le principal conseiller scientifique d’Angela Merkel qui préside l’Institut de climatologie de Potsdam, Sir Hans Joachim Schellnhuber, décoré Commandant de l’Empire britannique en 2004 par la Reine Elizabeth II, a dit le 13 mars 2009 dans une réunion de préparation à la Conférence de Copenhague que la capacité d’accueil de la planète Terre est inférieure à 1 milliard.