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Les biocarburants d’Obama et de l’UE font 250,000 morts par an

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(Solidarité&Progrès)—La politique de l’Union européenne et de Barack Obama, obligeant la transformation d’une quantité sans cesse croissante de céréales en biocarburant, tuaient déjà en 2011 200 000 personnes par an dans le monde, sans compter les maladies et l’invalidité pour des millions d’autres.

C’est ce qui ressort des calculs effectués à partir d’une étude publiés en 2011 [1] par le Dr Indur M. Goklany, expert en développement soutenable et ancien délégué américain auprès du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et utilisant une mise à jour des données de l’Organisation des nations unies sur la santé (WHO) et de la Banque mondiale depuis 2011.

Le Dr Goklany avait réalisé à l’origine cette étude pour contrer l’argument des organisations environnementalistes déployées par l’oligarchie britannique, selon lequel le réchauffement climatique, « résultant du levier industriel lié à l’activité humaine », allait « causer l’émigration de 200 millions de réfugiés environnementaux d’ici à 2050 » [2], et qu’il faut par conséquent accroître la production de bio carburant pour le combattre.

Goklany a combiné, dans son étude originale, les trois éléments suivants :

1- L’Organisation mondiale de la santé avait évalué que « pour chaque million de personnes vivant dans la pauvreté absolue dans les pays en voie de développement il y a, à chaque année, 5270 décès et 183 000 DALY (année de vie ajustée selon l’invalidité) causées par les maladies ».

2- Une étude réalisée par trois économistes, dont deux travaillant pour la Banque mondiale [3] a suggéré que plus de 35 millions de gens ont été poussés dans la pauvreté absolue entre 2004 et 2010, à cause de la hausse des prix sur la nourriture, et des déséquilibres économiques associés à l’accroissement de la production de biocarburants sur la même période.

3- En combinant ces deux conditions, Goklany avait conclu qu’il en résultait « au moins 192 000 décès, ainsi que la perte de 6,7 millions de DALY sur une base annuelle ». Son article présentait de manière détaillée les facteurs de premier et de deuxième ordre impliqués dans le déclenchement des infirmités et les décès (malnutrition, infections, mauvaises conditions d’hygiène, etc.).

Au cours des deux années ayant suivi cette étude, la politique de biocarburant a été poussée encore plus à l’avant, incluant l’usage de maïs aux États-Unis, de sucre de cane au Brésil, d’huile de palme en Asie et d’huile de colza en Europe. En 2005, 2,6 millions d’hectares ont été dédiés en Europe à la production de produits agricoles pour la fabrication de biocarburants, (95 % de colza et 5 % de tournesol) et 0,2 million d’hectares dédiées à la production de bioéthanol (49 % de blé et 51 % de betterave). L’objectif est de passer d’un taux d’incorporation de biocarburants dans l’essence de 5,75 % en 2010 à 8 % en 2015.

Au États-Unis, le volume de maïs transformé en biocarburants depuis l’arrivée d’Obama au pouvoir s’est accru de 35 % jusqu’en 2011 (de 94 millions de tonnes en 2008 jusqu’à 127 millions de tonnes en 2011, derniers chiffres disponibles), et ce malgré les nombreuses protestations de syndicats d’éleveurs, de restaurateurs et autres, qui ont demandé à ce que des dérogations à la loi obligeant la transformation d’un pourcentage minimal de céréales en biocarburant soient accordées en raisons des conditions météorologiques désastreuses des deux dernières années. Obama continue toutefois à faire la sourde oreille, fidèle à son idéologie malthusienne.

L’indice FAO des prix des produits alimentaires (même si ajusté fortement à la baisse d’après l’indice de la valeur unitaire des produits manufacturés de la Banque mondiale) a quant à lui, et ce malgré les pics liés à la spéculation et les fluctuations saisonnières, progressé de 13 % depuis le dernier plancher de 2010 (voir graphique ici)

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Date de parution : 06/06/2013

. Il devrait augmenter fortement d’ici la fin de l’année en raison de la mauvaise météo et de la pression due aux biocarburants.

On peut donc conclure que plusieurs dizaines de milliers de gens supplémentaires (en plus des 200 000 déjà comptés) mourront chaque année en raison de cette politique.


[1"Could Biofuel Policies Increase Death and Disease in Developing Countries ?", dans le Journal of American Physicians and Surgeons (Vol. 16, No. 1, Spring 2011)

[2Population Matters, anciennement le Optimum Population Trust, est associé au naturaliste britannique Sir Daviv Attenborough, Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, Membre de la Royal Society, Chevalier, Commandeur de l’Ordre royal de Victoria, Membre de l’Ordre du Mérite britannique et proche ami du Prince Philip. Attenborough est connu pour avoir comparé la population mondiale à des « hordes de criquets ».

[3“Impacts of Large Scale Expansion of Biofuels on Global Poverty and Income Distribution”, disponible ici.