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Un élu de Détroit : nous avons vite besoin d’un nouveau Roosevelt
25 juillet 2013
Dans le cadre de la plus grande faillite de l’histoire des États-Unis, celle de Détroit, le président du Conseil scolaire de la ville, LaMar Lemmons, également un ancien parlementaire du Michigan de 1999 à 2007, était l’invité de Matthew Ogden pour une interview avec LaRouchePAC.com. Nous résumons ici ses propos. « J’aimerais tout d’abord dire que je suis très favorable à une administration semblable à celle du président Franklin D. Roosevelt et que j’avais en effet espéré que Barack Obama serait un nouveau FDR, non pas une réplique de l’administration de Bill Clinton, ce qu’elle est malheureusement devenue à mon avis. Il est impératif que Glass-Steagall soit ré-instauré, et je pensais que le président comprenait cela. J’ai également pensé que le président mettrait en œuvre une grande politique de la ville, comme celle de Roosevelt au cours des années 30, qui aiderait à stimuler l’économie. Détroit a été en dépression depuis des décennies maintenant. Les banques ont pillé la ville et nous sommes aujourd’hui la capitale du monde entier pour le nombre de maisons et de propriétés abandonnées. Le chômage réel atteint dans la ville de Détroit les 50 %, le crime est partout, les conditions sont intolérables. L’éclairage public est éteint à travers une grande partie de la ville, et l’index de la misère y est probablement plus élevé que partout ailleurs dans le pays, et même dans le monde entier. L’État fasciste dont vous avez parlé est déjà en place, ici à Détroit. Nous n’avons plus de démocratie. Nous votons pour un maire qui n’a pas de pouvoir. Nous votons pour un Conseil municipal qui n’a aucun pouvoir, et il en est de même pour le Conseil scolaire (ces derniers sont élus aux États-Unis). Nous avons été mis de côté, au nom de l’urgence financière, mais avons réalisé qu’une fois arrivés les dictateurs, ils ne veulent plus partir. Nous avons eu, pour quatre ans et demi de suite, un gestionnaire financier, qui a pillé le patrimoine de nos écoles, les a vendues, et a accru massivement le nombre d’écoles privées (touchant tout de même des subventions publiques). Le nombres d’élèves est passé de 200 000 à 50 000 dans les écoles publiques, tandis qu’il atteint les 70 000 dans les écoles privées aujourd’hui. Ils ont fermé littéralement 200 écoles publiques au cours des quelques dernières années, et entassé les élèves au nombre de 40, 50 et 60 par classe. Ils ont mis des professeurs inexpérimentés qui ne comprennent pas les enfants des villes, ou même n’importe quel enfant. Mais ils coûtent moins cher que les enseignants traditionnels.
Les banquiers profitent de la situation. Les cabinets d’avocats également, qui facturent la ville 1000 dollars de l’heure pour leurs services. Ils empochent des millions de dollars rien qu’en frais légaux, aux dépens d’une ville plongée dans la misère, et n’hésitent pas en revanche à menacer les employés municipaux à la retraite. La ville de Détroit est située au centre d’une région métropolitaine de 4 millions d’habitants. Les gens ont quitté la ville pour les banlieues, mais maintenant que la ville elle-même s’effondre, le tourbillon va entraîner tout le sud-est de l’État du Michigan, et même l’État dans sa totalité, créant un environnement où la philosophie des pouvoirs d’urgence peut être imposée à l’échelle de tout l’État, remplaçant ainsi le gouverneur. Nous sommes inquiets, ici à Détroit, de la perte de nos droits démocratiques. Lyndon LaRouche avait prévu l’actuelle crise économique en 2005 [1] et si nous ne prenons pas au sérieux ses avertissements nous connaîtrons des temps extrêmement difficiles. Il est prouvé que l’austérité ne fonctionne pas, car elle ne fait qu’engendrer plus de contraction. Nous devons construire des infrastructures, pour remplacer celles que nous avons actuellement, qui sont archaïques, et nous tourner vers le 21ème siècle, et même nous préparer pour le 22ème. Nous devons étendre et développer l’infrastructure et créer de l’emploi, et par conséquent accroître le niveau de vie de tous les Américains. » LaMar Lemmons en campagne avec le LaRouche PAC au CongrèsIntervention de LaMar Lemmons aux côtés des militants du LaRouchePAC à Washington DC le 25 juillet, pour forcer le Congrès à adopter le nouveau Glass-Steagall Act. « C’est Wall Street qu’il faut mettre en faillite, pas Détroit ! » [1] LaRouche et Lemmons avaient à l’époque présenté aux pouvoirs publics, avec le soutien de nombreuses organisations syndicales et associations, un ambitieux programme de reconversion des usines du secteur automobile en unités consacrées au rééquipement du pays en infrastructures. |