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Appel international pour rétablir un Glass-Steagall global
Un sénateur français écrit à ses collègues américains

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(Solidarité&Progrès)—Après la lettre du député Eric Alauzet, c’est le sénateur Pierre-Yves Collombat qui a pris la plume pour appeler ses collègues américains à adopter un nouveau Glass-Steagall.

Sénateur et conseiller général du Var ; Pierre-Yves Collombat est premier vice-président délégué de l’Association des maires ruraux de France et membre du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) au Sénat. Il s’est battu contre la réforme bancaire de Pierre Moscovici et a critiqué la complaisance de Karine Berger envers les banquiers. Il a déposé plusieurs amendements pour tenté de transformer cette pseudo-réforme en vraie séparation.

Comme la bataille a pour l’instant échouée de ce côté-ci de l’Atlantique, ces deux élus en appellent aux représentants du peuple américain pour qu’ils rétablissent la séparation bancaire de Franklin Roosevelt, un événement qui changerait la donne en Europe... si l’on y est prêt.

Au Sénat américain, le « Glass-Steagall du XXIe siècle » présenté par Elizabeth Warren a déjà réuni 9 co-signataires démocrates et républicains, et à la Chambre des représentants, le texte co-présenté par Walter Jones rassemble déjà 75 députés des deux partis. Parallèlement, 25 Parlements d’Etat débattent de ces deux propositions de loi et 4 ont déjà adopté des résolutions pour les soutenir.

Lettre du sénateur Pierre-Yves Collombat à la sénatrice Elizabeth Warren et au député Walter Jones

Chers collègues américains,

Je vous écris cette lettre à tous deux, qui êtes parmi les plus importants élus du peuple américain, en tant que sénateur français qui a mené le combat dans mon pays pour obtenir un vote en faveur d’une version française du Glass-Steagall Act, une séparation bancaire stricte. Pour l’instant, j’ai échoué et mes collègues ont décidé de voter plutôt en faveur d’un trompe l’œil, incapable de faire face au défi économique de nos temps dangereux et confus.

C’est pourquoi je viens à vous, aux États-Unis, tout à fait conscient que votre loi Dodd-Frank n’est pas meilleure que notre propre nouvelle loi, et sachant que vous combattez tous deux avec beaucoup de courage pour le principe de la loi Glass-Steagall. Cela nous aidera ici si vous parvenez à l’emporter là-bas ! De plus, nous sommes pleinement conscients en Europe que le « Glass-Steagall » doit être un principe d’application générale, mis en place dans tous les pays du monde. Roosevelt l’a mis en œuvre aux États-Unis, et nous avons nous-mêmes eu ici une loi comparable après la deuxième Guerre mondiale. Mais depuis, Wall Street et la City de Londres, avec leurs collaborateurs de la finance et du monde politique dans mon pays, ont démantelé un système qui était contraire à leurs intérêts, en provoquant une crise potentiellement plus dangereuse que celle de 1929, car cette fois elle est mondiale. C’est la raison pour laquelle le principe du Glass-Steagall Act doit être aussi appliqué partout dans le monde et notre combat devenir commun.

Je sais que vous-mêmes, personnellement, n’avez pas besoin de mon soutien, mais je suis convaincu que cette lettre, venant de France, pourra vous aider à convaincre vos collègues hésitants, à la fois au Sénat et à la Chambre des représentants. Soyez libres d’en faire le meilleur usage !

Le monde a besoin d’un changement de direction, vers le bien commun et le service des générations futures. Il s’agit d’une situation d’urgence, et mon espérance est que vous autres, aux États-Unis, allez mener le combat ici et maintenant, parce que si nous venions à échouer, nous ferions face à des temps de chaos, de confusion et de destruction.

Mes sentiments les meilleurs à l’un et à l’autre, depuis ce côté de l’Atlantique.

Pierre-Yves Collombat
Sénateur du Var