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Qui sont ces Russes visés par les sanctions occidentales ?

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(Solidarité&Progrès)—Plus de vingt « proches de Poutine », ont été ciblés par les Etats-Unis et l’UE, accusés d’avoir joué un rôle dans la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine par la Russie.

S’agit-il d’affreux oligarques ? Non, ceux-là font des affaires à Wall Street et à la City de Londres avec nos propres oligarques. Pas question donc de les punir !
Nous ne prendrons que les cas les plus emblématiques. Ce sont des patriotes, mais tous ont proposé à l’Ouest de coopérer à un ordre de croissance et de paix fondé sur une communauté de nations souveraines.

Leurs noms – Sergueï Glaziev, Dimitri Rogozine, Vladimir Iakounine, Victor Ivanov – sont tous associés à de très grands projets qui, sous la France de De Gaulle ou les Etats-Unis de Franklin Roosevelt, leur auraient valu le respect de ces chefs d’Etat.

Notre ami, l’économiste américain Lyndon LaRouche, n’a pas hésité à apporter son soutien, voire sa contribution à ces projets. Voici donc l’équipe d’un Poutine que l’Ouest accuse de vouloir rétablir l’URSS, alors qu’il n’a cessé d’ériger le New Deal en modèle.

Sergueï Glaziev, conseiller de Poutine chargé de l’Union douanière et de l’Union eurasiatique, institutions qui évoquent davantage l’Europe des nations d’avant le traité de Maastricht que l’URSS : pas question d’« établir une monnaie unique » ou « un parlement supranational » ; « le processus d’intégration eurasiatique se limite au commerce et aux questions économiques » ; son action sera « subordonnée aux Etats qui l’ont mis en place ». [1]

Anti-monétariste, Glaziev dénonce les « pyramides de dettes » créées par la Réserve fédérale, demande « l’accélération de la dé-offshorisation des avoirs russes » et prône une réforme monétaire permettant à l’Etat d’orienter les flux monétaires vers les investissements productifs. Son livre, Génocide : la Russie et le Nouvel ordre mondial, véritable réquisitoire contre le néolibéralisme qui a pillé son pays à la chute du Mur, fut publié en anglais par nos confrères de l’Executive Intelligence Review aux Etats-Unis. En 2001, Glaziev invita Lyndon LaRouche à parler des origines de la crise devant la Douma.

Dimitri Rogozine. L’actuel vice-premier ministre a été ambassadeur russe auprès de l’OTAN. En octobre 2011, sa proposition pour résoudre l’impasse américano-russe sur le bouclier anti-missiles américain déployé en Europe – l’Initiative de défense terrestre (IDT) – fait mouche. Supervisée par l’ONU, elle serait chargée de la défense anti-missile, mais aussi contre les astéroïdes ou autres phénomènes nous menaçant depuis l’espace. Inspirée de l’Initiative de défense stratégique proposée par LaRouche en 1983, cette idée, élargie aux buts communs de l’humanité, contribuerait à créer un état d’esprit propice à la paix. Cette question fut abordée par une conférence de l’IGMASS à Eupatoria (Ukraine), en septembre 2012, où participaient deux jeunes chercheurs de l’équipe de LaRouche.

Vladimir Iakounine. A la tête des Chemins de fer, il veille sur les vastes projets ferroviaires de la Russie. Le 20 décembre 2009, il déclarait au Daily Express de Londres qu’il serait possible, au cours de la prochaine décennie, de relier le monde via un tunnel sous le détroit de Béring, entre la Russie et l’Amérique. Le 24 avril 2007 des centaines de chercheurs participèrent à une conférence à Moscou consacrée à ce projet, sous l’égide des plus hautes autorités et de l’Académie des sciences. Une contribution de Lyndon LaRouche, qui s’était prononcé pour ce projet dès 1978, fut lue au public. Lors du sommet de Kennebunkport, Vladimir Poutine avait essayé de tenter George W. Bush, jr. avec ce projet. Cherche-il encore le détroit de Béring sur la carte ?

Christine Bierre


[1Russia in Global Affairs, 27 décembre 2013.