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L’association Dialogue franco-russe appelle à l’abandon de sanctions contre la Russie

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(Solidarit/&Progrès)—Lors d’une assemblée générale le mercredi 16 avril, l’association Dialogue franco-russe a adopté une résolution (ci-dessous) appelant les pays occidentaux à renoncer à la politique des sanctions à l’égard de la Russie.

Cette politique, affirme la résolution, risque de porter gravement atteinte aux intérêts économiques de la France et de la Russie. A l’opposé, les membres de l’association, essentiellement des représentants du monde des affaires et de la société civile des deux pays, préconisent «  la poursuite du dialogue et de la coopération entre Moscou et Paris ».

L’association Dialogue franco-russe a été fondée en 2004 à Paris à l’initiative du président russe Vladimir Poutine et du président français Jacques Chirac. Ses coprésidents sont le député et ancien ministre français Thierry Mariani et le PDG des Chemins de fer de Russie Vladimir Iakounine.

Ce dernier a averti que :

Les dégâts résultants des tensions ou l’interruption des relations commerciales entre la France et la Russie seraient considérables et lourds sur le plan économique. Ce sera le prix à payer pour le chauvinisme exhibé lors de l’Euromaidan, le nationalisme extrême et les manifestations du fascisme qui ont été soutenus par des forces concrètes.

Vladimir Iakounine, en dépit du fait que son nom figure sur la liste des personnes ciblées par les sanctions américaines et européennes, s’est entretenu lors de l’assemblée du Dialogue Franco-Russe avec son homologue de la SNCF Guillaume Pepy et l’industriel Martin Bouygues.

Le grand patron des chemins de fer russes a déclaré que les entreprises françaises s’intéressent à une coopération avec la Russie en vue de réaliser un corridor de transport allant de la Russie à Vienne en passant par l’Ukraine et la Slovaquie. Une ligne de TGV entre Moscou et Kazan est également envisagée, un projet pour lequel la SNCF, le fabricant de turbines et de matériel ferroviaire Alstom, Bouygues et d’autres industriels européens sont des partenaires potentiels.

« Dans une période si difficile, je tiens à souligner, tout comme mes collègues de Bouygues et d’Alstom le feraient, que nous aimerions continuer notre coopération d’une façon efficace, pragmatique et amicale », a déclaré Pepy lors de l’assemblée.

Appel des membres de l’Assemblée générale de l’Association Dialogue Franco-Russe

L’Association Dialogue Franco-Russe, qui rassemble en son sein les représentants des milieux d’affaires et de la société civile des deux pays, a été créée pour contribuer pleinement au développement des liens d’amitiés et de partenariats de ces deux Etats, alliés pendant les deux guerres mondiales, et partageant en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU une responsabilité particulière pour le destin de la paix et de la sécurité internationale.

Nous, membres de l’Association Dialogue Franco-Russe, réunis dans le cadre de l’Assemblée générale ce mercredi 16 avril 2014 à Paris, exprimons notre profonde inquiétude vis-à-vis des événements dramatiques survenus en Ukraine, ainsi que des conséquences graves que ceux-ci pourraient avoir pour la coopération russo-française et l’ensemble des rapports entre la Russie et l’Union Européenne.

En effet, nous considérons qu’adopter de nouvelles sanctions à l’égard de la Russie et de ses représentants va à l’encontre des intérêts fondamentaux des peuples de ces deux pays. Ces sanctions économiques contre la Russie pourraient entrainer en France la disparition d’emplois par la remise en cause de contrats importants, qui en ces temps de crise économique sont vitaux pour de nombreuses entreprises françaises.

Nous rappelons d’ailleurs que la France est le troisième investisseur étranger en Russie et que 1200 entreprises françaises y sont implantées.

De plus, l’introduction de nouvelles sanctions compromettrait l’espoir de voir le développement des investissements russes en France et nuirait à l’attractivité de la France auprès des touristes russes venant chaque année dans ce pays.

Enfin, ces sanctions auraient un impact non négligeable sur l’image de la France en Russie en portant atteinte à la volonté des citoyens russes qui souhaitent apprendre la langue française et entrainerait des conséquences négatives à long terme pour le développement des relations russo-françaises.

Les membres du Dialogue Franco-Russe demandent au gouvernement français d’éviter une politique tendant à la confrontation avec la Russie, qui se révèlerait lourde de conséquences pour la paix internationale. Depuis la fin de la Guerre froide le monde ne s’est jamais trouvé si proche d’une nouvelle catastrophe.

Les membres du Dialogue Franco-Russe s’adressent à toutes les forces politiques d’Ukraine ainsi qu’au gouvernement actuel de ce pays, avec lequel la Russie et la France sont liés par des liens anciens et solides, pour qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires afin d’amorcer un dialogue national pour faire sortir le pays de la crise très profonde qu’il traverse en garantissant à toutes les régions et à tous les citoyens d’Ukraine, quel que soit leur origine, des droits équitables pour un développement paisible et harmonieux.

Enfin, ils s’adressent au gouvernement russe, afin que celui-ci ne rajoute pas de tensions à la situation actuelle et ne réponde pas aux possibles provocations, mais œuvre afin de trouver une solution pacifique dans l’intérêt de tous.