News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

L’insoutenable guerre de propagande de l’OTAN contre l’Ukraine

Printable version / Version imprimable

(Solidarité&Progrès)—En Occident, dans les pages du Monde ou ailleurs, on aime, à propos de Poutine et de l’Ukraine, évoquer la notion de « guerre d’information ». Et l’on sait de quoi on parle, puisqu’on la pratique tous les jours !

Ce que nos concitoyens ignorent, c’est que l’OTAN, dont la France fait partie, est déjà en guerre contre la Russie et le reste de l’Eurasie. La Syrie et l’Ukraine ne sont que deux fronts de cette guerre globale.

Et dans toute guerre, la vérité est la première victime. Pour tenter de vous secouer, nous vous présentons ici quelques exemples de la désinformation la plus honteuse.

Le massacre d’Odessa du 2 mai 2014

Les médias occidentaux, avec le New York Times en tête, ont violé au cours des derniers jours les principes de la décence la plus élémentaire lorsque qu’ils ont affirmé que le 2 mai les manifestants pro-russes d’Odessa ont eux-mêmes mis le feu à la Maison des syndicats et provoqué la mort de nombreuses personnes, après qu’elles se soient réfugiées à l’intérieur de l’édifice pour échapper à la violence de la milice néonazi de Secteur droit.

Le 4 mai, le ministre russe des Transports Vladimir Iakounine a déclaré sur le site du World Public Forum que la tragédie d’Odessa et surtout le silence des médias occidentaux constitue un point tournant dans la lutte contre le fascisme :

Il apparaît très clairement que le gouvernement auto-proclamé de Kiev n’est plus en mesure de contrôler les néo-fascistes (...) qui l’ont mis au pouvoir. (…) L’ampleur des événements touchant l’ensemble de l’Ukraine indique clairement qu’ils ont été soigneusement planifiés et organisés, mais à quelle fin ? Tout ceci vise-t-il à éliminer physiquement tous ceux qui pensent de manière différente et à réduire au silence tout opposant ? Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, les fascistes d’aujourd’hui à Odessa ont enfermé les gens dans un édifice et les ont brûlés vivants ! Et la soi-disant communauté internationale reste, jusqu’à maintenant, silencieuse !

Pendant ce temps, Ioulia Timochenko, l’égérie de l’UE, lors de son déplacement à Odessa, a remercié les organisateurs du massacre d’Odessa. Lesya Orobets, candidat du Parti Batkivshchyna (parti de Tymochenko) à la Mairie de Kiev s’exclamait sur sa page Facebook que le fait d’avoir « écrasé une horde de doryphores » [pro-russe] à Odessa représentait une « grande victoire ».

Les snipers de la place Maidan

Ces événements sont malheureusement en directe continuité avec les agissements des miliciens de l’Euromaidan, qui s’étaient attaqués en février dernier aux policiers ukrainiens à coup de bombes incendiaires, alors que ceux-ci avaient reçu l’ordre, sous la pression occidentale, de ne répliquer d’aucune manière aux assauts répétés des miliciens contrôlant les manifestations.

Ici aussi, la couverture occidentale a été des plus odieuses : alors que le gouvernement ukrainien, légitimement élu, assistait impuissant à son propre renversement, les médias occidentaux le blâmaient, à tort, de déployer des tireurs d’élite (snipers) contre les manifestants, une allégation qui a ensuite été remise en cause par le ministre estonien des Affaires étrangères Urmas Paet dans une conversation téléphonique avec la ministre européenne des Affaires étrangères Catherine Ashton. A ce jour, aucune enquête n’a été faite pour faire la lumière sur cette affaire.

Les forces spéciales russes

Depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Kiev multiplie ses attaques armées contre la population ukrainienne alors que la presse occidentale affirme que celui-ci ne fait que maintenir l’ordre contre des soi-disant forces spéciales russes (spetnaz) envoyées par Moscou.

La aussi, la presse occidentale a été prise en flagrant délit de mensonge : le New York Times a dû faire marche arrière et reconnaître le 22 avril que les « preuves » photographiques sur la présence de forces spéciales russes en Ukraine, avancées par le régime ukrainien et le département d’État américain, étaient fausses.

Le journaliste d’enquête américain Robert Parry, de Consortium News, rapporte :

Nous n’apprenons que maintenant ce qui aurait dû être évident : les photographies embrouillées fournies par le régime issu du coup d’Etat à Kiev, et endossé par l’administration Obama, ne prouvent rien.

Robert Parry, connu pour avoir été à l’origine des révélations sur le scandale de l’Iran-Contragate au cours des années 1980, a également dénoncé le Times pour sa couverture de la tragédie d’Odessa, alors que « même le Washington Post » a dû reconnaître la responsabilité des milices néonazies pour l’incendie de la Maison des syndicats.

Les « observateurs » de l’OSCE ont été pris en otage

Dernier exemple de la fraude médiatique : le cas des « observateurs » de l’OSCE. Alors que l’on accuse la Russie d’envoyer des forces spéciales en Ukraine, on apprend que des militaires allemands ont été arrêtés en Ukraine, et qu’ils se sont vus accorder après coup le statut d’observateurs de l’OSCE ! Ceux-ci ont été finalement été libérés grâce à l’envoi par Vladimir Poutine d’un émissaire personnel à Sloviansk, qui a été sans cesse bombardé par les forces militaires ukrainiennes pour empêcher que sa mission n’aboutisse.

Mais ici aussi, la question demeure : que faisaient en Ukraine des militaires allemands ? Le vice-président de la CSU (parti proche de la CDU de Merkel en Bavière), Peter Gauweiler, a sommé le gouvernement allemand de « clarifier » leur mission.

Je comprends en effet, dit-il, que le gouvernement révolutionnaire de Kiev, dont la légitimité peut à bon droit être mise en cause, ait intérêt à inviter des soldats allemands dans la zone de conflit. Mais je ne comprends pas qu’il soit dans notre intérêt de nous laisser entraîner encore plus dans ce conflit.

Conclusion

Reste le fond de la question : pourquoi les médias occidentaux ont-il choisi de sacrifier, dans le contexte de ce coup d’État néonazi en Ukraine, ce qui restait des règles les plus élémentaires de la liberté de la presse, au risque de provoquer une guerre mondiale ? Et au bénéfice de qui ?

Vidéo disponible en russe sous-titré sur youtube