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Les BRICS créent leur propre banque internationale pour le développement !
16 juillet 2014
Vladimir Poutine, Narendra Modi, Dilma Rousseff, Xi Jinping et Jacob Zuma, le 15 juillet 2014 à Fortaleza. Crédit : itamaraty.gov.br Les chefs d’Etat des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont rencontrés le 15 juillet à Fortaleza au Brésil pour leur sixième sommet, et ont publié une déclaration historique. Parmi ses 72 points, la déclaration de Fortaleza annonce en effet la création d’une Nouvelle banque de développement (NBD) pour financer l’infrastructure et les projets de développement dans les pays membres et d’autres pays en développement. Le siège de la banque sera situé à Shanghai, et la nouvelle institution sera dotée d’un capital de départ de 50 milliards de dollars, avec une contribution égale des 5 pays fondateurs. La déclaration contient également une annonce de la mise en place d’un système de réserve en devise (le BRICS Contingent Reserve Arrangement, CRA), avec une réserve de 100 milliards de dollars au départ, « pour aider à anticiper les pressions à court terme sur la liquidité ». La déclaration de Fortaleza contient donc en germe un système financier international entièrement nouveau, fondé sur le développement mutuel et la souveraineté des nations. Les trois paragraphe pertinents se lisent comme suit :
La Déclaration de Fortaleza contient aussi des passages critiquant l’incapacité du Fonds monétaire international à répondre à la crise et affirme :
La déclaration condamne fortement l’ingérence militaire unilatérale et les sanctions économiques :
Le concept de Banque internationale de développement lancé par l’économiste américain Lyndon LaRouche en 1975, avait inspiré la Conférence des pays non-alignés dans son combat pour se libérer de l’oligarchie financière. Bien que la Déclaration de Fortaleza contienne des signes d’apaisement à l’égard des forces oligarchiques dominant le globe à l’heure actuelle, en endossant le concept de « développement durable » et de « sources d’énergie renouvelables », il s’agit sans aucun doute d’un acte fondateur faisant écho à la proposition de Banque internationale de développement mise de l’avant en 1975, soit près de 40 ans plus tard, par l’économiste américain Lyndon LaRouche, ainsi qu’aux nombreuses critiques faites par lui et ses associés contre le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Comme la déclaré la Présidente brésilienne Dilma Rousseff : « La Banque représente une alternative pour les besoins de financement des pays en voie de développement, capable de les comprendre et de compenser l’insuffisance de crédit en provenance des institutions financières internationales. » Ceci n’arrive pas trop tôt, car le système bancaire européen entre rapidement dans une nouvelle phase d’effondrement, tandis que le FMI, la BCE et l’UE sont incapables d’imaginer autre chose que le renflouement (externe et/ou interne) des jeux spéculatifs des mégabanques universelles nées de la destruction des lois de types Glass-Steagall. La Banque asiatique d’investissement pour l’infrastructure (AIIB), qui sera fondée à l’initiative de la Chine plus tard cette année (et dotée d’un capital similaire), viendra certainement renforcer l’effort pour jeter les bases d’un nouveau système financier international juste et efficace. |