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L’Égypte s’apprête à rejoindre l’Union douanière eurasiatique

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Le Président égyptien Al-Sissi (deuxième à partir de la gauche) lors de son déplacement en Russie.

(Solidarité&Progrès)—Les pays des BRICS continuent à étendre leurs coopérations. « La Russie encourage l’Egypte à conduire des négociations pour la signature d’un accord de livre-échange avec l’Union douanière eurasienne dont font partie la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie », a déclaré le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie Mounir Fakhry Abdel Nour.

Si la Russie a déjà annoncé sa pleine coopération pour le creusement d’un nouveau canal de Suez, le quotidien égyptien Al-Ahram rapporte que le ministre a précisé que la Russie a également mis sur pied un comité d’experts de l’Union douanière eurasiatique pour coordonner les négociations avec les autorités égyptiennes, qui doivent débuter la semaine prochaine. « Une délégation de haut rang dirigée par le directeur du Service fédéral de surveillance vétérinaire et phytosanitaire se rendra en Égypte la semaine prochaine pour s’entretenir avec leurs homologues égyptiens », a ajouté Abdel Nour. « Ils vont signer un protocole d’entente permettant aux entreprises égyptiennes d’exporter du poisson, des fruits de mer et des produits laitiers vers la Russie le plus tôt possible. »

« La visite du Président Abdel Fatah Al-Sissi en Russie est la principale raison de ce brusque changement dans la position russe à l’égard de l’Égypte », a déclaré Abdel Nour. Cette visite a eu lieu le 12 août, soit quelques jours à peine après la prise de fonctions du nouveau président le 8 août.

Selon Rashad Abdo, un expert du Centre égyptien des études économiques, « l’Egypte cherche à ouvrir de nouveaux horizons pour ses exportations et à l’investissement dans le monde entier, et non seulement avec la Russie ».

Cette dernière possède toutefois quatre points forts qui sont importants pour l’Égypte, incluant le fait qu’elle est le deuxième plus grand exportateur de blé dans le monde, le plus grand exportateur de gaz naturel, le deuxième plus grand fournisseur d’armes après les États-Unis, et un pionnier dans l’énergie nucléaire.

Pour ce qui concerne l’autosuffisance de l’Égypte sur le plan alimentaire, le ministre de l’Agriculture Adel al-Beltagy a annoncé samedi dernier que le gouvernement visait à ce que l’Égypte puisse produire par elle-même 75 % de sa consommation de blé d’ici la fin de 2017. Une série de mesures sera mise en œuvre pour accroître la production et réduire les pertes.

Des semences de trèfle de haute qualité seront produites, afin de mieux nourrir le bétail et libérer des terres qui seront converties pour la production de blé. Le Président Al-Sissi a demandé qu’un grand effort soit fait pour accroître la production et que le ministre des Approvisionnements Khalid Hanafy parte immédiatement aux États-Unis le 24 août pour un voyage de trois jours, pour discuter et acquérir des moyens pour faire du Caire une plateforme pour l’échange, le commerce et le stockage de céréales. L’Égypte ainsi cherche à court-circuiter le monopole des grands cartels alimentaires internationaux.

Des contrats pour la rénovation des silos à blé et la construction d’installations de stockage plus modernes seront signés avec les États-Unis et des pays du Golfe, ainsi que pour la construction de 10 usines de conserves de fruits et légumes. Le ministre estime que ce dernier volet permettra de réduire de 40 % le prix des légumes frais à la consommation.

Il est clair que l’Égypte, comme l’Inde il a quelques semaines, a décidé qu’elle ne se mettra pas à la merci des spéculateurs et qu’elle ne prendra pas le risque de subir une crise alimentaire comme celle qui a balayé les pays les plus pauvres au lendemain de la crise financière de 2008.