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L’Égypte refuse de participer à la guerre d’Obama contre l’EI

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Barack Obama et le maréchal Abdel Fattah al-Sissi

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi dénonce à juste titre comme une escroquerie l’opération des pays réunis par le président Obama contre l’Etat islamique (EI).

Obama, on le comprend, a accepté avec la plus grande réticence de rencontrer son homologue égyptien lors de son passage à l’Assemblée générale de l’ONU, où il doit présenter sa conception d’un combat sérieux contre le terrorisme. Apparemment, Obama ne pardonne toujours pas à al-Sissi d’avoir torpillé son projet pour faire de tout le Moyen-Orient une zone soumise aux Frères musulmans, en renversant Mohamed Morsi de la présidence égyptienne.

La politique du Caire par rapport au terrorisme a été définie dans une récente conférence de presse par le ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri. Il a déclaré que son pays exercerait une grande influence par le biais des institutions islamiques égyptiennes, comme Al-Azhar, qui combattent activement l’« Islam radical » dans tout le monde arabe, et pas seulement en Irak, et qu’il continuerait de recourir à toutes ses ressources militaires à cette fin. Choukri a aussi affirmé que toute intervention devrait prendre en compte les principes internationaux d’« Etat-nation » et de « souveraineté nationale ».

Au cours des deux semaines dernières, al-Sissi a eu des entretiens séparés avec de hauts diplomates américains, français et britanniques. Néanmoins, selon le journal proche du gouvernement Al-Ahram, « tout indique que l’Egypte ne partira pas en guerre. Pas maintenant, pas là-bas et pas suivant le plan américain ».

Démasquant la stratégie trompeuse de Barack Obama, Al Ahram cite le général à la retraite Mahmoud Khalaf, un consultant à la Haute académie militaire Nasser :

« Il s’agit d’une propagande pour attiser la colère des Américains qui ont été frappés par le massacre de deux citoyens américains par des terroristes de l’EI en Irak. Utiliser des avions de chasse contre des terroristes détruira des équipements et des bases, pas des combattants. Les éléments de l’EI ne se rassemblent pas en unités militaires et il est très dur de traquer de petits groupes. »

Une autre source militaire a confié à Al Ahram :

« Nous combattons déjà le terrorisme. Nous sommes au beau milieu d’une guerre dans laquelle la plupart des membres de la coalition [d’Obama] ont refusé de nous rejoindre. Beaucoup d’entre eux ont suspendu la livraison d’équipements militaires importants. (Référence au fait que Obama a gelé l’aide militaire à Égypte.) »

Samir Ghattas, directeur du Centre d’études stratégiques et politiques au Moyen-Orient, a dit à Al Ahram que le gouvernement égyptien n’est pas naïf au point de mener des batailles au nom de l’Occident. Le Qatar et la Turquie financent des groupes terroristes, et pourtant ils « ont été invités à contribuer à la campagne antiterroriste. Nous croyons que les États-Unis ont un plan B qui consiste à promouvoir une lutte entre Sunnites et Chiites. »