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La Chine va inverser le cours de ses fleuves

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Avec le projet de transfert d’eau sud-nord, la Chine compte inverser le cours des fleuves

(Solidarité&Progrès)—C’était l’un des rêves fous du Grand Timonier. « Le Sud a beaucoup d’eau, le Nord en manque ; si possible, pourquoi ne pas lui en emprunter ? », aurait lancé Mao Zedong en 1952. Le Parti communiste chinois l’a entendu et met en œuvre un projet titanesque commencé au début des années 2000 après une longue série d’études de faisabilité réalisées depuis près de cinquante ans et baptisé nanshui beidiao, le « transfert des eaux du sud au nord ».


Carte de la pluviosité en Chine. Alors que les centres industriels se trouvent au Nord, la pluviosité favorise le Sud.

Ce projet, dont le coût total était évalué en 2003 à 486 milliards de yuan (51 milliards d’euros) se justifie pleinement par le fait que le nord de la Chine, fortement industrialisé, connaît systématiquement une pluviosité bien moindre que les régions méridionales.

Aujourd’hui, la voie centrale du projet, dont la construction a commencé en 2003, est prête pour sa mise en service. Les autorités en charge du projet ont annoncé le 29 septembre que les 55 ouvrages constituant ce gigantesque système de canaux, de tunnels et d’aqueducs ont été testés une dernière fois et sont prêts pour la « mise en eau ».

Cette voie centrale, comme sa consœur déjà construite plus à l’est et une autre projetée mais non construite dans l’ouest du pays, a pour objet d’apporter de l’eau de la vallée du Yangzi et de ses tributaires, située au sud, vers les régions du nord densément peuplées mais pauvres en eau. Elle parcourt une distance d’environ 1400 km vers le nord-est.


Un des canaux du projet chinois de transfert d’eau sud-nord.

Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, c’est-à-dire lorsque le réservoir de Dianjiangkou, son point de départ, sera rempli, elle fournira 9,5 milliards de mètres cubes d’eau par an aux deux grandes métropoles que sont Beijing (21 millions d’habitants) et de Tianjin (14 millions d’habitants), ainsi qu’à 17 grandes autres villes du Nord. A titre de comparaison, le Canal de Provence en France transporte 200 millions de mètre cubes d’eau chaque année.

La faible pluviosité dans la Vallée du Yangzi dans la période récente devrait toutefois retarder le remplissage du réservoir de Danjiangkou, dont le niveau a été relevé de 14 mètres pour atteindre une hauteur de 177 mètres (le réservoir, situé sur la rivière Han, un tributaire du Yangzi, avait été construit à l’origine au cours des années 60 et 70).

Le réservoir des Trois Gorges, situé sur le fleuve Yangzi plus au sud, pourra également fournir une quantité d’eau supplémentaire à l’avenir. Tout le projet a été conçu pour que l’eau puisse couler par la seule gravité, sans qu’il n’y ait besoin de stations de pompage, tandis que la route orientale, située plus près du littoral, a exigé au contraire la construction de 23 stations de pompage.

Le trajet comporte un gigantesque aqueduc, le plus moderne du monde, ainsi que deux tunnels de 3,4 km de long passant à 35 mètres sous le Huang He (fleuve Jaune) à Mangshan, dans la province de Henan, afin que l’eau transportée ne soit pas polluée par ce dernier. Un grand tunnel de distribution central, d’une longueur de 80 km, a été également construit sous Beijing.

Le gouvernement chinois est toutefois conscient que ce vaste projet ne suffira pas à satisfaire les besoins en eau du pays au cours des prochaines décennies. D’où les vastes moyens investis dans la recherche et notamment dans le domaine du dessalement de l’eau de mer grâce à l’énergie nucléaire.

Obama capitule devant la sécheresse

Cette situation est à contraster avec l’inaction criminelle du gouvernement Obama aux États-Unis, où une grande partie des États de l’Ouest, dont le Texas et la Californie, sont confrontés depuis plusieurs années à la pire sécheresse des trois cents dernières années.

Une situation qu’Obama se contente d’attribuer au « réchauffement climatique », alors qu’un vaste projet avait déjà été conçu dès l’époque du Président Kennedy, le projet NAWAPA, pour amener de l’eau de l’Alaska et du Canada jusqu’au Mexique.

Alors que dans un pays, on investit pour préparer l’avenir (32 milliards de dollars au total pour les routes orientale et centrale), dans l’autre on engloutit des centaines de milliards de dollars pour renflouer les banques et financer les guerres coloniales, avec pour seul objectif de maintenir la mainmise de Londres et de Wall Street sur les flux financiers et le commerce mondial.