Lyndon H. LaRouche
Ebola
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Le rôle de la science économique dans la prévision des pandémies

par Lyndon LaRouche

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Lyndon LaRouche

Aujourd’hui, la communauté internationale semble enfin vouloir décréter la guerre au virus Ebola qui ravage l’Afrique de l’Ouest et menace bien d’autres régions.

Dans le texte qui suit, écrit en mars 1985 et publié en 1986 en annexe au livre La science de l’esprit humain, l’économiste américain Lyndon LaRouche, mettait le monde en garde : la politique des « conditionnalités » du FMI et de la Banque mondiale ne pouvait que réveiller des formes de vie inférieures (virus, etc.) et engendrer les conditions d’un « holocauste biologique », c’est-à-dire un effondrement de l’ensemble de la biosphère.

« Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds et multipliez, emplissez la Terre et assujettissez là ; dominez les poissons de la mer, et les oiseaux du ciel, et toutes les créatures vivantes qui se meuvent à la surface de la Terre. » (1:28, Livre de la Genèse)

L’éruption d’épidémies de choléra potentiellement pandémiques, dans une situation de famine empirant en Afrique noire, se conforme à une prévision générale présentée par une équipe de chercheurs lors d’une conférence du National Caucus of Labor Committees (NCLC) les 28 et 29 décembre 1974 à New York. Cette prévision reposait sur des calculs qui supposaient que la politique alors en vigueur du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pourrait être extrapolée jusqu’au milieu ou à la fin des années 1980.

Ce n’est pas un hasard si l’éruption actuelle de pandémies se produit aux endroits, pendant la période et dans les conditions, prévus il y a plus de dix ans. Les résultats de cette étude publiée en 1974 comprennent l’élaboration d’un argument analytique qui élimine toute possibilité de simple hasard.

Il n’y a pas de hasard dans le choix des méthodes d’analyse adoptées par l’équipe qui produisit l’étude de 1974.

Cette équipe fut formée dans le cadre d’un projet plus vaste mis en avant par l’auteur de ces lignes, et précisé dans un mémorandum interne au NCLC en mars 1973. Dans ce mémorandum, l’auteur résumait des points de congruence et d’interaction entre processus économiques et biologiques.

La méthode présentée est celle qu’on appelle aujourd’hui la méthode LaRouche­Riemann. Cette méthode aborde les processus économiques, implicitement, comme une forme spéciale d’organisme vivant, employant des conceptions définissant des processus vivants développées au cours du XIXe siècle sur la base des découvertes antérieures de Luca Pacioli et Léonard de Vinci, à la fin du quinzième siècle. L’économiste employant cette méthode, eût il à sa disposition une poignée des paramètres les plus importants sur les besoins en flux énergétiques par tête, sur les besoins immunologiques, et des connaissances de l’épidémiologie historique, pourrait facilement et raisonnablement estimer les effets d’une dégénérescence économique.

Le rapport qui suit résume les aspects les plus significatifs de la corrélation indiquée.

En termes mathématiques, qu’est­-ce que la vie ?

A notre connaissance, la première découverte mathématique portant sur la différence essentielle entre processus vivants et non vivants, fut faite vers la fin du XVe siècle, par deux collaborateurs, Luca Pacioli et Léonard de Vinci. Ils démontrèrent, par une observation exhaustive et minutieuse, que les modèles harmoniques de la croissance et de la morphologie des processus vivants étaient conformes avec la série harmonique déterminée par la section d’or, alors que les processus non vivants ne sont pas caractérisés ainsi. Si nous excluons les processus à l’échelle astrophysique et ceux, à l’échelle microphysique, qui sont plus petits qu’un angström, cette découverte de Pacioli et Léonard de Vinci demeure valable jusqu’à ce jour.

Il n’y a rien d’intrinsèquement mystique dans la section d’or. Elle apparaît dans la géométrie élémentaire comme l’aspect central de la construction des cinq solides platoniciens. Ceux-ci sont les seuls polyèdres réguliers pouvant être construits dans les limites de l’« espace euclidien ». Sur ces cinq, quatre sont construits à partir du point de départ du cinquième. Ce cinquième, le dodécaèdre, dont chacune des faces est un pentagone régulier, est construit en déterminant d’abord ce qu’on appelle la section d’or du cercle. La section d’or n’a que ceci de mystérieux : elle constitue la condition limite de la constructibilité commensurable dans l’« espace euclidien ».

Depuis les travaux du grand savant du XIXe siècle, Carl Gauss, et ses collaborateurs immédiats, nous reconnaissons que les relations harmoniques déterminées par la section d’or sont la projection infaillible de l’action spirale homothétique qui a lieu, à proprement parler, dans une « multiplicité gaussienne ». Les processus physiques (se situant entre les extrêmes astrophysiques et microphysiques), qui sont congrus avec les harmoniques de la section d’or, soit sont des processus vivants, soit appartiennent à une classe spéciale de processus non vivants (tels les squelettes d’animaux morts), qui ont été organisés par un processus vivant.

Les définitions ci-dessus fournissent la définition correcte du terme « néguentropie » [1], contrairement à une définition différente de ce terme dans la mécanique statistique.

Toute société dont l’économie se rapproche d’un modèle idéal de croissance économique, est néguentropique dans le même sens qu’un organisme vivant. Le modèle idéal serait une société connaissant un taux presque constant de progrès technologique, dans des conditions où augmenterait relativement l’intensité énergétique et capitalistique.

La croissance économique (et démographique) soutenable est mesurée (de manière idéale) comme un taux d’augmentation constant du « potentiel relatif de densité démographique » (PRDD) de cette société. C’est la mesure du potentiel moyen de croissance de la société comme un tout, et c’est aussi la mesure absolue de la productivité par tête de la force de travail dans cette société.

Reconnaissant que « l’intensité énergétique » et « l’intensité capitalistique » comprennent jusqu’aux formes les plus simples des bonifications utiles de la terre et de l’entretien de ces bonifications, et que l’accroissement de la productivité du travailleur moyen nécessite, d’une manière ou d’une autre, des progrès technologiques, nous arrivons à l’idée générale. Les faits les plus généraux marquant l’histoire de l’humanité sont, d’abord, que la limite maximale du potentiel de densité démographique pour l’homme primitif est d’environ dix millions d’individus ; deuxièmement que la population actuelle s’approche de cinq milliards d’individus, et troisièmement, que le gros de cet accroissement de ce PRDD a eu lieu depuis les débuts de la science moderne en Italie, au cours du XVe siècle. Le « modèle » brut de l’accroissement du PRDD explique le processus d’augmentation démographique, par les progrès technologiques.

Les économies « idéales », tout comme des organismes vivants sains, représentent un processus néguentropique.

Les cinq solides platoniciens. Ce sont les seuls cinq polyèdres réguliers constructibles dans l’espace euclidien. Crédit : compagnonnage.info

Une économie saine a la même congruence avec la section d’or que celle qui, selon les découvertes de Pacioli et de Vinci, caractérise les processus vivants. La différence entre les organismes vivants et les sociétés est que les progrès scientifiques et technologiques qui causent l’accroissement du PRDD sont eux-mêmes le produit de la réalisation du potentiel scientifique créateur de l’esprit humain individuel dans ce sens, la néguentropie du processus économique vient sous une forme différente de celle des processus biologiques.

Cependant, en même temps, cette activité mentale néguentropique (le terme correct pour l’intelligence humaine) est l’activité des organismes vivants, de personnes dont la capacité à générer et à employer les fruits de l’intelligence est biologiquement délimitée.

Pour des raisons élaborées ailleurs, les variétés de processus néguentropiques ainsi indiquées peuvent être comprises mathématiquement, uniquement selon les lignes du développement supplémentaire, quoiqu’incomplet, de la physique gaussienne de Bernhard Riemann.

L’économie de la santé

Pour l’économie comme pour les processus vivants, l’analyse procède en étudiant le flux énergétique total/ou l’équivalent) du processus, entre deux catégories globales de consommation de ce flux énergétique. La première peut être décrite, en termes approximatifs, comme l’ « énergie du système » : la portion du flux énergétique qui doit être consommée ou gaspillée par le processus, uniquement pour maintenir le niveau existant de son état. S’il reste une part du flux énergétique, après déduction des besoins de l’« énergie du système », le reste peut être défini, en gros, comme l’« énergie libre » du processus.

A condition que soit satisfaite la consommation requise de l’« énergie du système », une augmentation du rapport entre l’« énergie libre » et l’« énergie du système » représente, en puissance, la néguentropie. Par contre, une valeur constante ou en baisse de ce rapport représente l’« entropie ».

Voilà un début sommaire, mais grosso modo exact.

La caractéristique thermodynamique des processus néguentropiques est telle que, dans une fonction néguentropique continue, le débit de fluence énergétique augmente avec le temps. (« Le débit de fluence énergétique » signifie une mesure correspondant au flux en kilowatts par mètre carré). Ainsi, l’« énergie du système » par mètre carré augmente. Ainsi, la marge de l’« énergie libre » nécessaire pour maintenir un rapport constant entre l’« énergie libre » et l’« énergie du système » doit s’accroître en conséquence.

Dans les processus économiques, l’« énergie du système » est représentée par l’interdépendance entre trois « paniers » de consommation. Chacun de ces « paniers » correspond à une valeur minimale nécessaire pour maintenir un niveau constant de potentiel néguentropique dans les processus économiques. Les trois sont les suivants :

1. Le « panier » de la consommation des ménages, par tête ;
2. Le « panier » des biens d’équipement ;
3. Le « panier » de l’infrastructure économique de base : production et distribution énergétiques : aménagements hydrauliques, transports, etc. ; améliorations dans la qualité des zones habitées, nécessaires au maintien d’au moins un niveau constant du potentiel de densité démographique relative.

Les deux derniers, pris ensemble, représentent la base pour mesurer l’augmentation de l’« intensité capitalistique » par tête ; la proportion (2 + 3)/1 reflète l’« intensité en biens d’équipements ».

En général, des augmentations de l’intensité capitalistique ne font pas augmenter la productivité, à moins que soit suffisamment augmentée la quantité d’énergie utilisable par tête.

Les accroissements de l’« énergie du système-­paniers » doivent provenir des accroissements de la production par tête des différents composants des « paniers ». C’est approximativement, de cette façon que les marges d’« énergie libre » dans la production sont converties en une augmentation de l’« énergie du système ».

Si le niveau de technologie était constant, alors la production par tête de la société arriverait au point où aucune augmentation supplémentaire de la production par tête ne serait engendrée par des augmentations de la densité capitalistique. A ce point là, des augmentations supplémentaires d’intensité capitalistique ne feraient que hausser l’« énergie du système » par tête, sans augmenter le flux énergétique total ou son équivalent : le rapport de l’« énergie libre » à l’« énergie du système » diminuerait ; l’économie deviendrait « entropique ». Seuls les progrès technologiques peuvent soutenir la néguentropie, et peuvent permettre la survie durable d’une économie, d’une société.

Une telle « entropie » signifie une chute du PRDD. Le cas « idéal », dans lequel il faut examiner une économie pour l’éruption —pour cause économique— de pandémies est celui où le PRDD tombe en-dessous du niveau de la population existante.

Les conditions pour les pandémies déterminées par l’économie peuvent être : soit le cas où la consommation moyenne est déterminée par une chute du PRDD au-dessous du niveau des besoins de la population existante, soit le cas spécial où les taux de distribution différentiels du « panier » des biens de consommation tombent, pour une bonne partie de la population, en dessous du niveau de l’« énergie du système ». Nous sommes surtout intéressés par les répercussions sur la santé, de la chute du flux alimentaire par tête en dessous d’un certain minimum biologique relatif, et aussi par les effets d’un effondrement de l’hygiène et d’autres éléments de l’infrastructure économique de base sur les conditions d’une population sous-alimentée.

La première supposition, selon laquelle les taux de mortalité augmenteraient avec la malnutrition, ne nécessite pas en tant que tel des examens en science économique. C’est la deuxième alternative, le cas où la population sous-alimentée deviendrait un terrain propice pour l’éruption de maladies épidémiques et pandémiques, qui nécessite une attention particulière.

La descente vers des formes de vies inférieures

La notion selon laquelle un effondrement du PRDD transformerait des populations en terrain de culture pour l’éclatement de pandémies est une possibilité implicite pour le choix correct de mathématiques pour les processus vivants.

La géométrie fournit une base élémentaire pour examiner la deuxième alternative.

L’unique axiome requis par une forme correcte de la géométrie synthétique élémentaire est que la seule forme d’action qui existe de manière évidente dans l’espace-temps physique est la découverte, d’abord par le cardinal Nicolas de Cues, que seule l’action circulaire existe de manière évidente en tant que forme dans l’espace-temps physique : le principe de l’isopérimétrie.

Pour bien des raisons élaborées ailleurs, il ne peut s’agir seulement d’une action circulaire simple. Elle doit être une action circulaire triplement auto-réflexive, telle que le symbolisent trois moments d’action circulaire concourante, chacune à l’angle droit des deux autres, dans l’espace euclidien : ceci est l’axiome unique et indivisible de l’espace-temps physique.

Dans là géométrie synthétique élémentaire de la constructibilité des formes dans l’espace euclidien, une telle action circulaire triplement auto-réflexive produit des « singularités » : points, lignes, surfaces, solides. Ceci, cependant, bien que vrai jusque-là, ne suffit pas à construire une physique.

La perception humaine est telle que nous ne pouvons pas éprouver la perception d’un objet instantané. La perception n’est possible qu’en éprouvant quelque changement (transformation) au cours d’un déplacement fini de l’espace-temps physique j il s’est passé une quantité finie de temps entre le début et la conclusion de l’acte de perception le plus petit possible.

Donc, si l’action circulaire est uniquement axiomatique, nous ne pouvons jamais percevoir une action circulaire dans l’espace-temps physique, autrement que comme une action spirale.

Action conique

Si cette action spirale est générée à un taux constant, nous percevons une hélice cylindrique. Si l’action est générée à un taux constamment en hausse, ou bien constamment en baisse, nous percevons une action de spirale homothétique conique.

Cette action de spirale homothétique conique est le choix correct pour une science physique généralisée ; elle définit là forme rudimentaire d’une géométrie gaussienne (constructive), une multiplicité gaussienne ou un continuum gaussien.

Cependant, en étendant dans le temps une action circulaire, en tant qu’action spirale, nous ne devons pas oublier que notre action circulaire, ainsi étendue, est une action circulaire triplement auto-réflexive. Même une action spirale conique doublement auto-réflexive engendre un genre spécial de singularités qui, bien que qualitativement différentes, sont en dernière analyse quelque peu analogues à des singularités élémentaires tels les points, lignes, surfaces et solides.

Dans le cas « idéal » le plus simple pour une économie en croissance, la notion d’une action spirale conique seulement doublement auto-réflexive nous présente ce problème classique.

Soit une économie en croissance, se développant à un taux constant de progrès technologique basé sur à la fois une intensité énergétique et capitalistique. Dans un tel cas « idéal », une sorte ordinaire d’action spirale homothétique conique ne décrit pas la croissance de l’économie. L’action conico-spirale sur l’action conico-spirale est caractérisée en effet par le cas dans lequel le rapport entre les moyennes arithmétique et géométrique de l’action spirale s’accroît harmoniquement au cours de cycles successifs.

Au lieu d’un simple cône, le lieu géométrique de l’action est un cor s’ouvrant sur une cloche. Dans un tel cas, une vue latérale du cor décrit une courbe hyperbolique, qui semble se projeter vers l’« infini », sur des coordonnées cartésiennes.

Cette apparente « projection vers l’infini » est une singularité, ou, en d’autres termes, une « discontinuité » mathématique dans le développement continu du processus économique.

Cependant, le processus économique n’arrive pas à un point d’arrêt, au moment où l’arc hyperbolique semble « se projeter vers l’infini ». Considérons que l’axe central du cor représente l’échelle du temps. L’économie, en tant que processus physique, continue, avec grande efficience, au-delà de l’intervalle où l’ouverture du cor paraît se lancer « à la recherche de l’infini ». Ce qui se passe, comme l’indique préliminairement Riemann dans Sur les hypothèses qui sous-tendent la géométrie (1854), c’est que, quand un processus physique engendre une singularité de ce type, les caractéristiques métriques de l’action, dans la région de l’espace-temps physique en question, sont modifiées. Alors que le cor paraît se lancer à la recherche de l’infini, le processus continue, fonctionnant maintenant sur une base métrique modifiée.

Une nouvelle courbe hyperbolique, ou analogue, est décrite, avec le même résultat : et, ensuite, une troisième, et ainsi de suite. Sur l’axe du temps (pour le cas « idéal » indiqué), les intervalles entre singularités diminuent, et ces intervalles progressivement plus petits décrivent une série harmonique.

Ceci indique qu’une autre façon de mesurer la néguentropie est de la mesurer en termes de la densité croissante des discontinuités topologiques gaussiennes (singularités), pour chaque intervalle de temps arbitrairement petit. Il faut cependant souligner qu’une densité décroissante de singularités est une mesure de l’entropie relative du processus.

A ce point, il est utile de se demander : « Que se passe-t-il lorsqu’un système biologique, comme une société, tombe entropiquement à un niveau inférieur d’existence ? » La détermination du rang néguentropique d’ordres relativement supérieurs ou inférieurs d’espèces vivantes, peut-être estimée en termes de la densité relative de singularités dans les processus vivants examinés. De ce point de vue, il n’est pas forcément vrai que seule la population humaine meurt des effets de malnutrition.

La société fait partie intégrante de la biosphère, tant de la biosphère comme un tout que régionalement. Plutôt que de mesurer le niveau de la néguentropie relative d’une société en tant que telle, considérons les effets du développement de la société sur le niveau moyen de la biosphère qui contient cette société. Voilà l’aspect crucial du mémorandum de mars 1973 mentionné ci-dessus. Plutôt que de considérer une profonde chute du potentiel de densité démographique relative simplement comme une chute de la valeur relative de la société en tant que telle, examinons-la comme une chute du niveau relatif de la biosphère qui comprend cette société.

Par commodité, disons qu’un effondrement de la société oblige, bien évidemment, la partie de la biosphère affectée, à fonctionner à un niveau inférieur de néguentropie relative. Autrement dit, elle tend à ce faire, en accroissant le rôle des formes relativement inférieures de la vie. Telle a été la proposition subsumée par le mémorandum de mars 1973. Des formes inférieures de vie « consomment » des formes humaines et autres formes supérieures de la vie en tant que « carburant » de leur propre prolifération.

La tentative du Dr Nicholas Rashevsky de Chicago d’analyser en termes thermodynamiques le développement cancéreux fut citée comme un modèle de ce type de transformations dans la biosphère.

Au lieu d’assumer que l’homme s’effondre alors que le niveau de la biosphère l’entourant reste constant, assumez que c’est la biosphère qui est directement affectée par l’effondrement du potentiel démographique humain, et que c’est la biosphère qui doit s’adapter à l’impact de la chute de son propre potentiel, provoquée par l’effondrement du potentiel humain qu’elle contient.

Dans cette variante, les pandémies humaines et animales, et sylvestres, doivent tendre à resurgir et évoluer sous l’effet de certains types de « chocs » infligés à la biosphère par l’extrême concentration de la chute du potentiel démographique. Au lieu de simplement mourir des effets de la malnutrition, la population engendre une pandémie, qui devient l’adaptation de la biosphère à son propre état diminué, et cette pandémie s’attaque alors à la concentration de la chute du potentiel qui a provoqué la diminution du potentiel de la biosphère globalement.

Au cours de 1974, cette hypothèse fut examinée et vérifiée par rapport aux informations disponibles relatives aux éruptions historiques de pandémies. Les informations correspondaient de manière significative à l’hypothèse. Sur la base de cette correspondance, les estimations furent projetées pour l’avenir.

Les niveaux auxquels la diminution des composants essentiels du « panier » de nutrition correspond aux pré-conditions pour l’éruption de pandémies parmi la population, peuvent être fournis de manière générale par des experts médicaux. Il était seulement nécessaire d’estimer le taux de la chute du potentiel démographique vers ces seuils, et de prendre en considération la durée de ces conditions, par rapport à ce que l’histoire indiquait comme temps de fomentation d’une résurgence de pandémies, pour prévoir quand, où et comment la poursuite des tendances monétaires et économiques de 1974 génèrerait en toute probabilité de telles éruptions.

Des observations supplémentaires

L’un des cas classiques et hideux dont nous avons tenu compte en menant nos études fut la manière dont les nazis provoquèrent des massacres dans les camps de concentration pendant la guerre.

A part les chambres à gaz, c’est de cette façon que furent perpétrés, pour l’essentiel, ces meurtres en masse. Si je fournis aux victimes du travail forcé, par exemple, 1000 calories de nourriture par jour, et que j’exige d’elles un travail équivalent à 2000 ou 3000 calories par jour, au bout d’un nombre calculable de semaines dans ces conditions, un esclave en bonne santé est transformé en moribond. La méthode la moins coûteuse de réduire les coûts dans les camps vers lesquels sont renvoyés ces esclaves usés, est-de les entasser dans des baraques immondes, parmi d’autres « bouches inutiles », puis de laisser se propager la maladie parmi les affamés malades pour décimer leurs rangs, puis d’utiliser d’autres « esclaves inutiles » pour se débarrasser des cadavres.

Ce fut la logique « économique » des camps de la mort nazis et occulter cette vérité permet surtout d’ignorer le fait que les mêmes méthodes, celles employées pour éliminer certaines populations, sont imposées actuellement à des régions entières, et de plus en plus nombreuses du monde, au moyen de la politique schachtienne [à la Hjalmar Schacht] de « surveillance » du Fonds monétaire international.

Et quant à ceux qui se consolent en pensant que la mort de jusqu’à 300 millions d’Africains, par les effets en chaîne des « conditionnalités » du FMI, dans la période à venir, est une catastrophe lointaine, trop peu inquiétante pour interrompre une soirée d’évasion devant la télévision, qu’ils sachent qu’il y a actuellement aux États-Unis pas moins de 30 millions d’Américains dans une situation mûre [2] pour l’assimilation et la propagation d’infection pandémique, si une telle infection traverse les frontières ; sinon, la baisse de la consommation de protéines animales par une partie toujours plus grande de la population fait que la résistance potentielle aux pandémies de cette population est de plus en plus affaiblie.

A moins que soit annulée la « surveillance » du FMI, le monde entier, y compris l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord, est de plus en plus vulnérable aux effets comme ceux qui décimèrent la population européenne au cours du milieu du XIVe siècle. En continuant à tolérer la politique du FMI, qui mène déjà à un génocide en Afrique noire et dans d’autres régions du tiers monde, nous ferons preuve d’un manque d’aptitude moral à survivre. Si nous ne changeons pas la tolérance dont nous avons fait preuve jusque là, le déclenchement de pandémies, à partir d’Afrique et d’ailleurs, atteindra ces parties de nos populations affaiblies par la crise économique, et notre manque d’aptitude morale à survivre pourrait devenir la cause de notre destruction.

En continuant à tolérer les « conditionnalités » du FMI, nous sommes près de déclencher sur cette planète une telle combinaison de pandémies, renouvelées et nouvelles, qu’une guerre thermonucléaire généralisée serait préférable à l’holocauste biologique que la politique du FMI aura lâché sur cette planète.

Si les causes économiques de pandémies sont telles que le suggère notre hypothèse pour l’engendrement de nouvelles pandémies, il doit être vrai que les maladies sont créées non par une mutation de hasard dans les organismes pathogènes, mais sont créées par l’affaiblissement du tissu cellulaire des corps infectés. La maladie, pénétrant dans les tissus cellulaires et entre-agissants avec ses processus, s’intègre dans le fonctionnement de cette cellule, si bien que, pour définir le véritable caractère de la maladie, il faut prendre en considération plus que la simple alimentation du germe pathogène sur le matériel cellulaire. Si tel est le cas, comme le suggèrent bien des choses, alors, la dégradation de la fonction reproductrice de la cellule, à un état inférieur de néguentropie relative, doit affecter directement la reproduction du pathogène, de telle sorte que la reproduction du pathogène s’adapte à la condition pathologique des processus reproducteurs de la cellule.

Autrement dit, il ne suffit pas de tenir compte seulement de la diminution de la résistance au pathogènes. Si tel est le cas, comme le mène à croire la ligne d’enquête mathématique indiquée, alors l’effet de l’effondrement rapide des niveaux de population globale, tel que le propose le rapport « Global 2000 » du Club de Rome et de Jimmy Carter, et tel que l’applique le FMI, est de préparer une nouvelle dimension d’holocauste biologique, d’une horreur telle que nous accueillerions une guerre thermonucléaire comme une alternative clémente.


[1La théorie de l’entropie (deuxième loi de la thermodynamique) prétend que l’énergie dans l’Univers — un système supposément fermé —, décroît fatalement en intensité, c’est-à-dire travaille de moins en moins et augmente donc le désordre. Or, toute l’évolution de l’Univers et en particulier du vivant tend vers des stades plus complexes et plus organisés, ce qui dément formellement ce principe. En 1983, LaRouche employa le terme néguentropie (Contraction « d’entropie négative »). Depuis plusieurs années il préfère le terme « anti-entropie » pour qualifier cet état.

[2[Aujourd’hui, 47 millions d’Américains survivent grâce à des coupons alimentaires.