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Lyndon LaRouche réclame la tête de Victoria Nuland

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Karel Vereycken

Trop, c’est trop. Pour l’économiste américain Lyndon LaRouche, un premier acte symbolique de nature à empêcher l’escalade actuelle vers un affrontement nucléaire entre superpuissances, doit être le limogeage d’une des conseillères principales d’Obama, Victoria Nuland, actuellement secrétaire d’Etat adjointe chargée de l’Europe et de l’Eurasie.

Il faut tout pour faire un monde pro-Américain. Victoria Nuland avec son gouvernement pour l’Ukraine : de gauche à droite Oleh Tyahnybok, le leader du parti d’extrême droite Svoboda ; le boxeur Vitali Klitschko et le libéral Arseni Iatseniouk.

Il s’agit d’un des personnages clef dans la crise en Ukraine et la politique américaine à l’égard de la Russie.

C’est notamment elle qui, suite aux déploiement de milices néonazies et de mercenaires pour renverser le régime ukrainien, a imposé « notre homme » (Arseni Iatseniouk) comme Premier ministre d’Ukraine. Interrogée sur l’opposition européenne à cette décision, elle avait répondu : « F...k Europe ! » (Que l’Europe aille se faire f... !)

En décembre 2013, Nuland s’était vantée publiquement du fait que le département d’Etat américain avait déboursé, depuis la fin de la Guerre froide, cinq milliards de dollars pour organiser une « révolution » en Ukraine !

Néo-conne

Le profil de Victoria Nuland aide à comprendre pourquoi l’orientation impériale de l’administration Bush-Cheney, au lieu de se réduire, s’est renforcée depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.

Victoria Nuland

Diplomate de carrière, Nuland a intégré en 2002 le cabinet du vice-président Dick Cheney, où elle occupait le poste de conseillère adjointe à la politique extérieure, y compris pendant la « révolution orange » de 2004 à Kiev.

Après les attentats du 11 septembre 2001, c’est Victoria Nuland, en tant que représentante permanente-adjointe à l’OTAN, qui a invoqué l’article 5 de la charte de l’Alliance atlantique, stipulant qu’une « attaque contre un seul allié est une attaque contre tous », argument employé pour forcer les membres de l’OTAN à s’engager dans des déploiements « hors zone » dans le cadre de la fameuse « guerre contre le terrorisme ».

C’est également elle qui a convaincu Nicolas Sarkozy a engager la France dans la guerre d’Afghanistan. A l’OTAN, c’est encore elle qui a milité pour l’élargissement de l’alliance vers l’est et pour le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.

Le mari de Nuland est Robert Kagan, un néoconservateur décomplexé. Avec William Kristol, il est le cofondateur du Project for a New American Century (PNAC) (Projet pour un nouveau siècle américain), qui ambitionne à créer un Empire anglo-américain suivant les modèles de l’Empire britannique et romain. Kagan est membre du Council on Foreign Relations (CFR). Le 26 janvier 1998, bien avant les attentats du 11 septembre 2001, il envoya à Bill Clinton une lettre lui demandant de renverser Saddam Hussein pour préserver les intérêts américains dans le Golfe.

Kagan est un cofondateur du Comité américain pour la paix en Tchétchénie (ACPC), lancé en 1999 par Zbigniew Brzezinski, Alexander Haig, Stephen Solarz et une centaine d’autres néoconservateurs tant républicains que démocrates.

L’ACPC et son successeur, le Comité américain pour la paix dans le Caucase, soutiennent activement les séparatistes dans cette partie du monde et fomentent des opérations de changement de régime contre la Russie. C’est sans doute à ce réseau que pensait Poutine en parlant du « soutien occidental » lors de son discours du 4 décembre 2014.

Entre-temps, Victoria Nuland continue de faire la navette entre Washington, Bruxelles et Kiev pour promouvoir sa poutinophobie viscérale, par exemple à l’Aspen Institute de Berlin en octobre. La nomination de trois étrangers sélectionné par les équipes du milliardaire américain George Soros comme ministres du gouvernement ukrainien est également le fruit de son travail.