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Quel nouvel ordre mondial ? Helga Zepp-LaRouche intervient à Washington DC

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C’est le 2 décembre de cette année, devant plus de 100 diplomates, personnalités politiques et sympathisants de l’Institut Schiller à Washington, que la présidente de l’Institut Schiller Helga Zepp-LaRouche a lancé un appel vibrant aux États-Unis pour qu’ils s’associent aux processus de renouvellement de l’ordre mondial amorcé par les BRICS, ainsi qu’à la construction du Pont terrestre mondial, un vaste programme de développement de l’infrastructure à l’échelle de toute la planète. Madame Zepp-LaRouche reprend ainsi l’offre qui a été faite à Barack Obama et aux dirigeants européens par le Président chinois Xi Jinping à Brisbane, Australie, il y a quelque semaines, dans le cadre du Sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC).

Voici le texte de son discours.

Bill Jones : Bienvenue à ce séminaire sur le projet de la nouvelle route de la soie. Je m’appelle Bill Jones et je suis chef de bureau de Washington pour Executive Intelligence Review.

La Nouvelle route de la soie devient le Pont terrestre eurasiatique Dossier spécial de l’EIR détaillant la transition du concept de la Nouvelle route de la soie, proposé au cours des années 90, vers celui d’un processus de développement global.

C’est un jour important de plusieurs points de vue : D’abord nous venons de publier ce merveilleux rapport sur le projet d’une nouvelle route de la soie, qui est une extension prolongement de la route de la soie à laquelle on pense généralement et qui vise à relier la totalité de la planète. Mme LaRouche, bien sûr, est connue en Chine comme “la dame de la route de la soie” ; Elle a été impliquée dans le projet de développer la route de la soie depuis plus de 20 ans, et son expérience en Chine remonte aux années 1970. Elle a donc assisté au développement de la Chine depuis le temps où la Chine était sous l’influence de la Révolution Culturelle, puis alors que les Chinois ont réussit à s’en extirper pour prendre une place importante dans le monde et c’est la Chine que nous voyons aujourd’hui qui est une bénédiction, non seulement pour les Chinois mais pour le monde entier.

Après une longue absence, Mme LaRouche est retournée en Chine en 1996 où elle a participé comme invitée VIP à une conférence sur le projet d’une nouvelle route de la soie commanditée par le Ministère de la science et de la technologie. C’est un projet qui faisait l’objet de discussion depuis le milieu des années 1990, mais c’est seulement l’an passé que le Président Xi Jinping en a fait une priorité du gouvernement lors d’un discours célèbre fait à l’université Nazarbayev au Kazakhstan. Et depuis ce temps, c’est ce programme que nous voyons se concrétiser avec l’APEC.

Mme LaRouche est ensuite retournée en Chine après une autre longue absence et on se souvenait d’elle et elle était saluée comme étant “la dame de la route de la soie”. Elle a eu diverses rencontres avec des responsables d’institutions de haut niveau. Aujourd’hui, elle vient présenter cet enjeu à Washington D.C. C’est une initiative chinoise, mais c’est un projet mondial : Chacun devrait s’y impliquer.

Le président Xi Jinping a personnellement invité les États-Unis à s’y joindre lors d’une conférence de presse avec le Président Obama. Et par conséquent nous devons aujourd’hui faire connaître ce projet et en faire un sujet de discussion dans les milieux dirigeants des États-Unis. Ce ne sera pas facile avec l’administration que nous avons aujourd’hui. Ce matin, il y avait un meeting présidé par le chef de la section asiatique du Conseil National de Sécurité où était discutée la nécessité de bâtir des alliances de guerre froide avec ce que nous appelons nos alliés en Asie. Et cela constituait en quelque sorte un rejet de l’invitation faite par le Président Xi Jinping. Il y a donc un combat à livrer. Et je crois qu’aujourd’hui Mme LaRouche va relever le défi et mobiliser les gens afin de provoquer un changement significatif de la politique américaine de façon à entraîner les États-Unis dans ce projet mondial dont l’humanité a tant besoin. Sur ce, je cède la parole à Mme LaRouche.

HELGA ZEPP-LAROUCHE : Je pense qu’on peut dire avec raison que le sort de l’humanité dépend de ce que les États-Unis, et, secondairement l’Europe, feront vis-à-vis de l’offre faite par le Président Xi Jinping au Président Obama lors d’une conférence de presse au sommet de l’APEC, où Xi Jinping a invité les États-Unis, et d’autres nations-clés, à participer à un ensemble de politiques promues par la Chine et aussi par les BRICS.

Ces politiques comprennent d’un côté la Nouvelle route de la soie. C’est-à-dire l’idée d’un nouveau mécanisme de crédit organisé, entre autres, autour de la Banque asiatique d’investissements pour les infrastructures (AIIB), du Fonds de développement pour une nouvelle route de la soie, et d’autres mécanismes similaires ainsi que de nouvelles institutions que je vais présenter un peu plus tard. Pourquoi ai-je dit que le sort de la civilisation dépend, en toute probabilité, de cette offre particulière de Xi Jinping au monde transatlantique, entre autres ? Parce qu’il est très évident que la présente politique du secteur transatlantique des États-Unis, de l’OTAN, des Britanniques et de l’Union Européenne vis-à-vis de la Russie et de la Chine en est une de confrontation.

C’est particulièrement évident vis-à-vis de la Russie, parce que, depuis le début de la crise ukrainienne dont la responsabilité, si on est honnête, revient à l’Union européenne, au sens où les conditions auxquelles l’accord d’association avec l’Union européenne faisait référence, constituaient déjà une sorte de première étape dans la direction d’un changement de régime contre la Russie. Et tous les développements subséquents constituent une suite d’événements où la Russie a toujours agi par réaction, et, par conséquent elle n’est pas vraiment l’élément coupable en dépit du fait que les grands médias aux États-Unis et en Europe disent le contraire. Et cette politique envers la Russie et la Chine, qui consiste à fomenter des révolutions de couleur, remonte à la fin de l’Union soviétique.

Victoria Nuland se vante d’avoir dépensé $5 milliards dans ce but à travers le National Endowment for Democracy. Et les sanctions font parties de cette politique. Je pense que le Ministre des Affaires étrangères Russe Lavrov l’a dit explicitement lorsqu’il a dit que le but des sanctions n’était pas de changer la politique de la Russie mais de se débarrasser de Poutine. Et naturellement l’expansion à l’est de l’OTAN, qui trahit toutes les promesses faites à la Russie à la fin de l’Union soviétique, fait partie intégrante du même petit jeu, et les mêmes organisations qui sont impliquées dans la déstabilisation de l’Europe de l’Est, sont aussi lourdement impliquées dans les manifestations à ’Hong Kong.

Et là le but est exactement le même. Et si vous regardez la première page du Washington Post de ce matin vous avez un nouvel exemple de propagande malicieuse, où les questions de droits de l’homme et de démocratie sont manipulées, et si vous regardez ces questions de près, la démocratie aux États-Unis ne se porte pas particulièrement bien tandis qu’en Europe, où règne en maître la Commission européenne, je pense que la majorité des gens sont d’accord pour dire que nous souffrons d’un déficit de démocratie. De plus, l’offre du Président de la Chine Xi Jinping vient aussi à un moment où le secteur financier de l’Atlantique est à deux doigts de l’effondrement. Nous avons d’un côté la baisse vertigineuse des prix du pétrole, laquelle est en partie aussi de la guerre économique, où l’Arabie Saoudite au récent meeting de l’OPEC a catégoriquement refusé d’ajuster sa production. Et quel est le premier pays affecté ?

Il y a l’Iran bien sûr, mais il y a aussi la Russie évidemment. Néanmoins, comme le soulignait le président Poutine récemment, c’est un de ces gestes malveillants qui se retournent contre leur auteur, parce que le résultat en a été que les prix du pétrole se sont affaissés à environ $70 le baril, et cela est en train de créer un gros problème pour ces compagnies de pétrole et de pétrole de schiste qui ont une dette énorme. Ils ont une dette d’environ mille milliards de dollars, et le paiement de cette dette requiert un prix du pétrole entre $80 et $120 et, par conséquent, pour qui connaît l’histoire, la situation commence à ressembler à celle de la crise des prêts hypothécaires en 2007 alors que l’effondrement des prix des hypothèques avait déclenché le krach.

Et, en ce moment, la chute des prix du pétrole peut déclencher un nouveau krach. Donc, ou bien le prix du pétrole remonte rapidement ou un krach risque de se produire. A cela s’ajoute la situation des banques « trop importantes pour disparaître » qui sont aujourd’hui 30 à 40% plus grosses qu’en 2007, et si une de ces banques s’effondrait cela déclencherait à toutes fins pratiques l’évaporation de la totalité du système financier ou du moins de celui du secteur transatlantique. Ce n’est donc pas une exagération de dire, comme je l’ai fait, que l’offre de Xi Jinping constitue une bouée de sauvetage que devrait saisir un monde transatlantique en faillite.

Voici une proposition que nous avons faite, Mr. LaRouche et moi-même ainsi que d’autres membres de notre organisation (figure 1). Lorsque l’empire soviétique s’est désintégré- en fait cela a commencé un peu plus tôt - mais lorsque l’empire soviétique s’est effondré en 1991, nous avons proposé le pont terrestre eurasiatique, comme moyen de connecter les centres de population et de production d’Europe et d’Asie grâce à ce qui s’appelle des corridors de développement. Et nous avons fait campagne pour ce programme depuis lors. Voilà pourquoi, lorsqu’en septembre 2013, au Kazakstan, Xi Jinping a annoncé sa décision d’aller de l’avant avec une nouvelle route de la soie, cela nous a rendus très heureux. Nous avons été extrêmement heureux car nous avions conçu le pont terrestre eurasiatique comme moyen de créer un ordre de paix pour le 21ème siècle. Puis, ce programme s’est trouvé amélioré lorsqu’à l’automne dernier, il a ajouté l’idée d’une route de la soie maritime.

Puis, en mai 2014, il y a eu le très important sommet stratégique entre le Président Poutine et le Président Xi Jinping à Shanghaï alors qu’ils ont signé plusieurs accords économiques ainsi que de nombreux accords de coopération, incluant une coopération de trente ans pour la livraison de gas naturel de la Russie à la Chine. Mais la véritable percée s’est produite lors de la réunion des BRICS au mois de juillet à Fortalezza au Brésil, (figure 2) où la création d’un nouveau système économique mondial a, de fait, été annoncée. Et, à partir de là, il ne s’agissait plus seulement d’un meeting des BRICS, puisque dans les jours qui ont suivi, les chefs d’état des BRICS ont rencontré les dirigeants du UNASUR et des nations de la Communauté des Nations des Caraïbes et de l’Amérique Latine (CELAC) et ils ont approuvé plusieurs projets de coopération.

Et depuis juillet dernier, c’est à dire moins de 6 mois plus tard, dans cette brève période, on a vu se développer une dynamique complètement nouvelle dans le monde, même si la plupart des gens aux États-Unis et en Europe n’en ont pas la moindre idée en raison du fait que les médias ne rapportent rien là-dessus. Mais comme vous pourrez le voir, à partir de ce que je je vais dire, il y a eu des accords qui ont résulté en une myriade de projets – dont certains sont même déjà commencés, et un optimisme absolument incroyable s’est répandu, où certaines nations qui ne sont même pas membres des BRICS ou du CELAC ou d’UNASUR se sont sentis encouragées à entreprendre des projets qui avaient été sur les tablettes depuis des décennies, mais qui, en raison des conditionnalités du FMI, ne s’étaient jamais matérialisés.

Parce que le FMI disait : « vous savez, vous ne pouvez pas construire ce projet parce que vous devez d’abord payer votre dette. Vous devez couper dans votre système de santé. Vous ne pouvez pas investir dans les infrastructures. » Donc beaucoup de ces projets existaient mais seulement comme projets, sans jamais être lancés. Et la nouvelle dynamique a tout changé. Par exemple, la Chine est maintenant en train d’aider le Nicaragua à bâtir un deuxième Canal de Panama, à travers le Nicaragua. La Chine est aussi impliquée dans la construction d’un premier chemin de fer transcontinental à travers le Brésil et le Pérou, et des routes supplémentaires sont en train d’être envisagées. D’autres pays, comme l’Égypte, sont clairement dans la dynamique de cet optimisme et depuis que le général Al-Sissi est arrivé au pouvoir, l’Égypte a commencé à bâtir, entre autres, un second canal de Suez. Al-Sissi a promis un emploi pour chaque jeune. Et l’Égypte est en train de bâtir des complexes agro-industriels, de dessaler l’eau de mer et de faire bien d’autres choses encore.

Mais je pense qu’en plus de la Chine, sur laquelle je reviendrai un peu plus tard, l’Inde a aussi été complètement transformé, et il règne parmi la population indienne un grand enthousiasme face au rôle de leadership de Narendra Modi, le nouveau Premier Ministre, qui a promis de créer un million de nouveaux emplois par mois et de bâtir 100 nouvelles cités en Inde. Voilà qui constitue un changement incroyable – durant toute ma vie, rien de tel ne s’est produit. Et de nombreux accords de coopération nucléaire et de collaboration pour les programmes spatiaux ont été signés entre la Chine, le Brésil, la Russie, l’Argentine et l’Inde. C’est donc une situation complètement nouvelle.

Avant de passer à ces projets, je veux parler de la question que la plupart des gens demandent généralement : qui va financer cela ? C’est la question qui, malheureusement préoccupe le plus les gens. Il y a aussi des changements dramatiques qui se produisent dans ce domaine. La Chine a organisé une Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, dont 21 nations asiatiques sont devenus membres le 24 octobre dernier. Le capital initial de cette banque sera de $100 milliards. Puis les BRICS se sont aussi mis d’accord à Fortaleza pour créer leur Nouvelle Banque de Développement, qui aura aussi un capital de départ de $100 milliards. L’Organisation de Coopération de Shanghai est aussi en train de créer sa propre banque de développement. L’Association de coopération régionale de l’Asie du Sud (le SAARC), qui vient tout juste d’avoir une rencontre au Népal, créera aussi une banque. Un fonds de développement de $40 milliards a aussi été créé pour lancer la nouvelle route de la soie. Et la route de la soie maritime recevra quant à elle un financement initial de la Chine de $20 milliards. Et les BRICS se sont aussi mis d’accord pour créer une Réserve pour les imprévus de $100 milliards qui est essentiellement conçue pour aider les pays participants à se défendre contre les attaques des fonds vautours. Ces pays ont appris leur leçon de la crise asiatique de 1997 quand des spéculateurs comme George Soros avaient spéculé sur leurs monnaies et provoqué en quelques semaines des pertes allant jusqu’à 80%, et ils ont décidé de se protéger avec un fonds de ce type.

Évidemment, si nous pouvons faire que les États-Unis et l’Europe joignent cette dynamique, et nous sommes déterminés à en faire la question stratégique numéro 1, alors de plus grandes quantité de crédit pourraient être disponibles, et dans ce cas on devra également s’attaquer à la faillite du système financier transatlantique et restaurer la même loi Glass-Steagall que Franklin Delano Roosevelt avait créée le 16 juin 1933, laquelle avait mené à une période de plusieurs décennies de stabilité et de croissance du système financier. Le présent Congrès dont le mandat se termine bientôt avait introduit plusieurs projets de loi pour restaurer la loi Glass-Steagall.

De plus, plus de 200 organisations nationales aux États-Unis ont signé une résolution pour restaurer la loi Glass Steagall et, par conséquent cela n’est pas seulement une idée, mais c’est une option concrète. Comment faire face autrement à la dangereuse situation bancaire, qui déjà en 2008, avait été à deux doigts de provoquer l’effondrement du système financier mondial ? La base théorique pour séparer les banques en fonction du critère Glass Steagall existe. Cependant, il faut aussi retourner au système américain d’économie, même si la plupart des gens ont aujourd’hui oublié ce que cela signifie, c’est-à-dire de faire ce qu’avait fait Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor, mettre en place un système de crédit aux États-Unis, ce qui est très différent d’un système monétaire. Et c’est ce système de crédit qui a été relancé par Abraham Lincoln avec ses « Greenbacks ». Et aussi par Franklin Delano Roosevelt avec la Corporation de reconstruction financière (CRF) laquelle a servi de modèle à l’Allemagne, et lui a permis, avec l’aide du Plan Marshall, de se transformer d’une économie complètement détruite en un miracle économique mondial qui pendant longtemps, en fait jusqu’à ce que les Chinois créent leur propre miracle économique, a été le plus admiré au monde.

Ce que nous proposons n’est donc pas une folle utopie, mais une idée qui était à la base du système financier à chaque fois que les États-Unis ont prospéré. Et cela a réussi dans d’autres parties du monde. Voici le continent eurasiatique (figure 2), et à la droite, vous avez l’Amérique du Sud. Vous voyez ici une combinaison de connexions entre continents et îles et des corridors de développement, qui en tant qu’ensemble, constituent un pont terrestre mondial. Dans la première diapositive vous avez vu le pont terrestre eurasiatique que nous avons proposé en 1991, et dans les 25 années qui ont suivit nous avons travaillé à perfectionner l’idée originale qui est devenue le Pont terrestre mondiale. Et ceci constitue pratiquement notre version mis à jour et ce rapport en est le plan directeur. Si nous voulons sortir le monde de la situation désastreuse dans laquelle il se trouve, et si nous voulons créer un ordre de paix pour le 21ème siècle, alors cela devrait devenir l’objet de discussion des principaux gouvernements de la planète ; et je vous invite présentement, même si vous n’êtes d’accord qu’avec 90% de ce que je dis, à nous aider à garantir que chacun au Congrès, dans le gouvernement, ou dans le monde commence à parler de ceci.

LES PROJETS :

Je vais maintenant vous présenter certains de ces projets, non pas de façon exhaustive, mais seulement pour vous donner une idée des choses extraordinaires qui sont en train d’être considérées ou qui sont déjà en construction.

D’abord, nous avons le second canal de Panama qui connectera les océans Pacifique et Atlantique. Il traversera le Nicaragua, à travers le lac Nicaragua et il aura une longueur de 278 kilomètres. Sa construction emploiera 50 000 travailleurs. A cela s’ajouteront deux ports et un aéroport international, et naturellement beaucoup d’industries de soutien devront être développés, comme celle du ciment, de l’acier etc., et de nouvelles infrastructures devront être bâties, et cela constituera une importante impulsion pour l’économie du Nicaragua. Ce projet prendra environ 5 ans et se fera, grâce, principalement, à du financement de la Chine.

Le second projet, qui se trouve au nord, est le tunnel du détroit de Béring (figure 3). C’est une proposition pour connecter l’Alaska et la Sibérie en bâtissant un tunnel pour combler l’écart entre les deux. Ce tunnel aura 85 kilomètres de longueur et il connectera évidemment les systèmes de transport de l’Eurasie et ceux des Amériques. Ce projet fait l’objet de discussion depuis le dix-neuvième siècle. En 2007, il y a eu une importante conférence à Moscou à laquelle M. LaRouche et moi avons participé, et cette proposition a reçu un accueil chaleureux de nombreux membres de l’académie des sciences, et ceux qui y assistaient étaient tous des hommes de plus de 80 ans, et ils constituaient les meilleurs esprits scientifiques. Ils étaient si enthousiastes pour cette proposition, qu’ils disaient, oh dans 20 ans, nous serons capables de voyager d’Acapulco à travers le détroit de Béring jusqu’à Mumbai en beaucoup moins de temps que nous ne pouvons le faire aujourd’hui par bateau. Il fut alors proposé que le port en Alaska soit appelé LaRouche city et que le port sibérien soit appelé Granberg city, du nom d’un des auteurs de ce projet en Russie. La Chine s’est récemment dite intéressée à participer à la construction de ce projet.

Troisièmement, il y a la connexion entre la Russie et l’île de Sakhalin. Ce détroit est de 7.3 kilomètres à son point le plus étroit, et l’idée est de construire un tunnel de la pointe sud de l’île de Sakhalin jusqu’au Japon qui connecterait le Japon au continent eurasiatique. Quatrièmement, un tunnel ou un pont entre Sakhalin et Hokkaido qui connecterait l’île russe avec l’île japonaise. Ce tunnel aura une longueur de 45 kilomètres et connectera le Japon par rail avec le continent eurasiatique.

Cinquièmement, il y a le tunnel de Seikan, qui a déjà été inauguré en 1998. C’est présentement le plus profond et le plus long tunnel du monde, 53.85 kilomètres. Et, évidemment, il était considéré comme étant crucial pour l’unification de la nation japonaise.

Sixièmement, il y a un tunnel sous-marin entre le Japon et la Corée du Sud et qui aura une longueur de 128 kilomètres.

Septièmement il y a le tunnel de Bohai d’une centaine de kilomètres qui passera sous le détroit de Bohai et qui permettra une connexion pour trains à grande vitesse entre les deux villes chinoises situées aux côtés opposés de la baie, Dalian et Chantai. Ce projet prendra 10 ans à bâtir.

Huitièmement, il y a le détroit de Malaca, qui connecte la Malaisie et l’Indonésie, et ce projet qui est présentement en construction depuis 2006 est financé par la banque chinoise Eximbank.

Puis, il y a aussi le Canal de Kra qui fera entre 50 et 100 kilomètres de longueur selon la route choisie et qui permettra de résoudre l’embouteillage du détroit de Malacca. M. LaRouche et moi avons fait campagne pour cela dans les années 80 lorsque nous avons présidé une conférence à Bangkok et maintenant ce projet fait partie de l’agenda des BRICS.

Il y a encore l’agrandissement du canal de Suez. Ce projet a déjà complètement transformé l’Égypte, parce que, aussitôt arrivé au pouvoir, Al-Sissi, fidèle à la promesse qu’il avait faite de changer complètement la situation de son pays, a entrepris de créer un emploi pour chaque jeune et, depuis cet été le travail avance à pas de géant.

Quant à l’extension du pont terrestre eurasiatique, nous avons déjà proposé il y a plusieurs années de le prolonger à l’Europe, à la Méditerranée et à l’Afrique. Comme vous le savez, grâce à la Troika, le sud de l’Europe est une des parties les plus dévastées de la planète. La Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal sont des pays moribonds. Vous avez une accélération du taux de mortalité, un effondrement du taux de natalité, le taux de suicide est à la hausse, le secteur de la santé est en train d’être démantelé et les politiques d’austérité brutale de la Commission européenne sont simplement en train d’anéantir ces pays. Par conséquent pour l’Europe, faire partie de ce mouvement est une question de vie ou de mort.

Il y a encore la connexion Italie-Tunisie qui consisterait en un pont entre l’Italie continentale et l’île de la Sicile, puis d’un tunnel à 5 voies de la Sicile vers la Tunisie. Nous venons tout juste d’avoir une conférence à Frankfurt, où, parmi les conférenciers figurait un des auteurs de ce projet.

Finalement, voici le détroit de Gibraltar (figure 4). C’est un projet très excitant qui est prêt à démarrer tout de suite puisqu’une étude de faisabilité a déjà été faite pour ce projet qui consiste en un tunnel entre l’Espagne et le Maroc et elle a été présentée à la Commission européenne en 2009 laquelle, étant donné qu’elle a des intérêts différents – c’est-à-dire sauver les banques européennes de la faillite- l’a rejeté. Néanmoins ce projet est prêt à démarrer dès maintenant.


Maintenant passons aux corridors de développement (figure 5). Toutes ces connections ne sont pas simplement des lignes de transport entre des points A et B. Lorsque nous avons conçu le premier pont terrestre eurasiatique, M. LaRouche soulignait la nécessité de bâtir des corridors. C’est-à-dire que si vous bâtissez une connexion de transport comme le pont terrestre eurasiatique, il faut le faire en créant un système intégré de trains rapides, d’autoroutes et de canalisations à l’intérieur d’un corridor d’une largeur de 100 kilomètres qui inclut la production et la distribution d’énergie ainsi que les communication ; et l’idée est de créer le même genre de conditions infrastructurelles pour l’investissement industriel et agricole que celles qu’on ne trouve généralement qu’à proximité des ports de mer, des systèmes riverains et des océans. Donc vous créez les infrastructures dans les endroits de la planète qui n’ont pas d’accès à la mer et de cette façon vous créez une base pour vaincre le sous-développement.

Ici, la lettre A (figure 6) désigne le chemin de fer transcontinental qui relierait le Pérou et le Brésil. La lettre B concerne le projet de la barrière de Darien. Ce projet créerait un chemin de fer interaméricain qui aille de l’Alaska à la Terre de Feu en Argentine. Pour l’instant il manque à cette connexion 100 kilomètres dans ce qu’on appelle la barrière de Darien, qui est faite de marais et de forêts et cela générerait de merveilleux bénéfices économiques. La lettre F est le projet de la ceinture économique de la route de la soie proposée par le président Xi Jinping et ce projet a déjà été approuvé par 18 pays d’Asie et d’Europe et il affectera la vie économique de 3 milliards de personnes.

La lettre H désigne un système de chemin de fer transafrique. Regardez ces lignes de chemin de fer. Le côté gauche représente les lignes existantes et vous pouvez voir que pour l’instant il n’y a pas une seule ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Djibouti ou encore le Caire au Cap de Bonne Espérance parce que les pouvoirs coloniaux ont seulement construit des bouts de chemins de fer permettant de se rendre des mines où étaient extraites les matières premières jusqu’au port le plus proche. Et c’est le même problème en Amérique du Sud. Si vous regardez la carte de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, il n’existe pas de système d’infrastructure intercontinental, et par conséquent, si vous voulez développer ces deux continents, il faut absolument un système de chemin de fer intégré. Et le premier ministre chinois Li Kejiang, qui était récemment en Afrique, a promis que la Chine aiderait à relier toutes les capitales de l’Afrique par un système de chemin de fer à grande vitesse -ce qui serait évidemment très utile. Et ce genre de discours rend les pays d’Afrique beaucoup plus heureux que les sermons dominicaux des responsables de l’Union européenne, qui disent « vous devriez faire ceci », « vous devriez faire cela », mais qui n’apportent jamais rien de concret pour les infrastructures ou pour quoique ce soit d’autres. Finalement, une partie de ce projet, la lettre J, consiste dans la fameuse route de la soie maritime qui ne ferait, en réalité que revivre la tradition représentée par les voyages fameux au 15ème siècle de l’amiral chinois Chang He dont a récemment parlé le président Xi Jinping.

Le principe du dÉveloppement

Pourquoi est-ce que cela est si excitant ? Parce que si vous pensez réellement à l’arc du développement humain, cela recouvre une très longue période dont une partie seulement est le développement humain. Si vous pensez à ce qu’il y avait il y a quelques centaines de million d’années, vous réalisez que l’évolution de la vie sur cette planète s’est produite à partir des océans vers les terres grâce à la photosynthèse. Après quoi, il y a eu le développement d’organismes biologiques supérieurs et finalement avec l’arrivée de l’humanité, celle-ci a commencé à occuper les terres.

Au début, il y a eu des établissements près des fleuves et des océans. Puis les gens ont eu l’idée de construire des canaux. Un des premiers à connecter ainsi les rivières a été Charlemagne, dont malheureusement beaucoup de projets ont été enterrés en même temps que lui. Mais le développement d’infrastructure, à l’intérieur des continents, était une part naturelle de l’évolution de l’humanité. Et cette évolution est maintenant en train d’atteindre, avec le pont terrestre planétaire, cette phase où on pourra désenclaver toutes les terres sans littoral et créer des sites propices à l’habitation humaine et, naturellement, comme le grand scientifique germano-américain Krafft Ehricke le notait dans un livre très excitant, la prochaine phase de ce développement infrastructurel ne sera pas confinée à la planète Terre mais va s’étendre à l’espace proche, et cela inclura la colonisation de la Lune.

Puis à partir de là, nous opérerons sur les planètes voisines, les astéroïdes et les comètes, à partir de la terre, mais avec des instruments qui fonctionneront comme le prolongement des sens de l’homme jusque dans l’espace proche et au-delà. Vous devez donc considérer ce développement comme un arc long et ne pas dire « nous ne pouvons le faire maintenant ». Considérez tout cela du point de vue du futur. Considérez l’incroyable développement qu’a connu l’humanité dans les dix mille dernières années, depuis le dernier âge glaciaire, et alors vous aurez une conception complètement différente d’où nous pouvons être dans une centaine d’années- si nous ne sommes pas stupides au point de nous autodétruire. Et alors vous aurez un point de vue beaucoup plus optimiste de ce que l’humanité peut faire. Je dois vous dire maintenant que l’entièreté de ce rapport et les efforts qui y ont mené, sont tous basés sur la théorie de l’économie physique de M. LaRouche.

M. LaRouche est le seul économiste digne de ce nom, et je ne dis pas cela parce que je suis son épouse, mais parce que les faits montrent qu’il est la seule personne à avoir prévu tous les effondrements économiques depuis au plus tard, en réalité, celui de 1971, mais sa première prévision a été faite en réalité dans les années 50. Et ses prévisions ont toujours été avérées tandis que celles de tous les monétaristes -l’école de Vienne, les Keynésiens, l’école de Chicago, ont toujours été inexactes. Et ils utilisent des méthodes défectueuses, parce qu’ils utilisent des statistiques. Ils utilisent des algorithmes, une des inventions les plus absurdes qui soient, parce qu’ils impliquent l’idée que vous pouvez prévoir le comportement humain sur la base du passé, ce qui est complètement fou, parce que cela ne tient pas compte de la créativité. Nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas des machines, et l’espèce humaine est la seule espèce qui est toujours capable de découvrir des principes universels en science et en art, et, de cette façon, nous pouvons transformer notre mode d’existence, en appliquant les résultats de ces découvertes au processus de production, et on fait cela sur une longue période de temps et on accroit la productivité de la production. On accroît la productivité de la force de travail. Et on accroît aussi la qualité de vie et la longévité de l’espèce humaine. Et l’espèce humaine est la seule espèce vivante capable de faire cela.

Et M. LaRouche a développé un outil pour mesurer cela qui s’appelle la densité du flux énergétique, parce qu’il y a une corrélation directe entre la densité du flux énergétique appliquée à un processus de production et la qualité de vie, et aussi avec la densité de population qui peut être sustenté à chaque point du développement du processus. La plupart d’entre vous connaissez la tragédie d’Eschylle Prométhée enchaîné . C’est une très belle histoire et ce n’est pas un mythe mais c’est la première version écrite que nous ayons pour communiquer ce que la technologie et la science représentent pour l’humanité. Dans cette pièce, Prométhée décrit d’une façon très belle comment le feu qu’il a osé amener de l’Olympe aux hommes a transformé le mode d’existence des êtres humains en permettant le développement d’instruments de production, pour l’agriculture et la navigation ainsi que dans pour beaucoup d’autres domaines. Et, naturellement, Zeus, le dieu maléfique de l’Olympe, a réagi en enchaînant l’immortel Prométhée à un roc pour l’éternité et en envoyant, un aigle dévorer son foie à chaque jour. Mais Prométhée n’a jamais regretté d’avoir fait ce qu’il avait fait parce qu’il aimait l’humanité.

Et Friedrich Schiller disait que la qualité exhibée par Prométhée, en ne regrettant pas d’avoir agi comme il l’avait fait, en dépit du fait que cela signifie être torturé éternellement, que c’est là la qualité de l’humanité qu’on appelle le sublime : défendre fermement un noble principe, en dépit du fait que l’oligarchie malfaisante tente de vous y faire renoncer. Voici maintenant une diapositive tirée d’un musée, je pense que c’était à Lanzhou en Chine que j’ai eu la chance de visiter en août dernier où on peut voir du côté gauche, cette tache rougeâtre qui est un foyer. C’est un très beau musée qui montre comment, grâce au feu, l’humanité a été capable de commencer à cuire sa nourriture grâce à l’invention de toutes sortes de techniques, et c’était une énorme percée, parce que si vous n’avez pas de feu, naturellement, vous aurez un niveau de productivité très bas.

Si on considère l’évolution des formes du feu chimique, on a eu le développement de l’utilisation du bois, puis du charbon, du coke, et ensuite des combustibles fossiles, pétrole, gaz naturel et chacun de ces nouveaux combustibles permet de nouveaux niveaux de technologie. Il ne s’agit donc pas seulement d’une plus haute densité du flux énergétique que contient un nouveau combustible, il y a en plus le fait que le nouveau combustible est accompagné par de nouveaux niveaux de technologies, comme en métallurgie où cela donne accès à des nouveaux matériaux. Nous en sommes aujourd’hui à la fission nucléaire, mais lorsque nous aurons développé la fusion et les réactions matière-antimatière, cela produira un énorme changement dans le mode de production. Par exemple, la fusion nous mettra pour la première fois à l’abri de pénurie d’énergie ou de matières premières, parce qu’alors nous pourrons simplement utiliser des détritus et les transformer en matières premières utiles. Voilà pourquoi il faut aller dans cette direction.

(figures 7 et 8) Sans feu, l’homme ne pouvait utiliser que ses muscles et sa capacité énergétique était d’environ 100 watts, ce qui n’est pas beaucoup. Au moment où les États-Unis ont été fondés, voici un peu plus de 200 ans, l’économie était basée sur les feux de bois, qui fournissaient environ 2 400 à 3000 watts par habitant, ce qui est déjà 30 fois plus qu’avant l’utilisation du feu. Vers 1920, avec l’utilisation du charbon, cela atteignait environ 5000 watts ce qui était le double de l’économie fonctionnant au bois, et cela permettait d’avoir des machines, des transports, des formes primitives d’électricité et une chimie moderne.

Et, à chaque étape, ce qui était utilisé comme combustible au niveau précédent, peut alors être utilisé pour autre chose. Ainsi le charbon, l’huile et le pétrole ont tous des utilisations pour la production chimique, entre autres, et ils ne devraient pas être gaspillés en les brûlant simplement. Aujourd’hui, évidemment, avec l’énergie nucléaire, les éléments rares deviennent de plus en plus importants. (…) Comme vous le savez la Chine a fait une percée extraordinaire en décembre dernier en faisant atterrir son Yutu/Chang’e 3 sur la Lune et ils sont maintenant en train de planifier d’accélérer ce programme de façon à ramener du matériel lunaire en 2017.

Et donc, il sera possible d’extraire de très grandes quantités d’Hélium 3 sur la Lune pour servir à la production de la fusion nucléaire sur Terre. Et, la technologie de la fusion est la prochaine étape absolument nécessaire dans l’évolution de l’humanité, parce que comme je l’ai dit, cela signifiera non seulement une abondance énergétique et une abondance de matière première pour des dizaines de milliers d’années et par conséquent cela éliminera certaines des causes principales de tension dans le monde, nommément les pénuries, la famine et la pauvreté. Donc, avec la fusion, les taux d’énergie pour les citoyens moyens aux États-Unis monteraient à approximativement 40 000 watt per capita, et si vous comparez cela à une moyenne aujourd’hui de 2400 watts, qui était à peu près le niveau aux États-Unis il y a deux cents ans, vous pouvez voir l’énorme besoin de produire plus d’énergie et avec une haute densité de flux énergétique.

Mr. LaRouche a aussi développé un instrument de mesure précieux pour savoir si un investissement est productif ou non. Il s’agit de la corrélation entre le flux de densité énergétique et le potentiel relatif de densité démographique qui est rendu possible par les différents niveaux de densité de flux énergétique. Le terme « relatif » réfère à la qualité du sol et aux améliorations apportées par les humains à cette terre, et le terme « potentiel » signifie naturellement ce qui peut être accompli à diverses densités de flux énergétique. Chaque niveau de développement est toujours limité par le principe physique connu et utilisé par l’humanité à un moment précis et, évidemment, chaque fois qu’il y a une percée, cela redéfinit toute la plate-forme économique.

Donc chaque fois que vous réalisez une percée qualitative, chaque aspect particulier de l’économie se trouve redéfini. Par conséquent si vous considérez l’évolution des percées des 10 000 dernières années, il y a eu essentiellement le développement de la chimie physique, qui a transformé l’agriculture, l’irrigation, et la science moderne telle qu’elle s’est développée du moyen-âge aux temps modernes, grâce à des penseurs comme Brunelleschi, qui a construit la coupole de la cathédrale de Florence, qui représentait une percée profonde en architecture ; la base scientifique pour toute la science moderne développée par Nicholas de Cues, la découverte de la gravitation par Kepler.

Et donc, si vous considérez que nous sommes réellement à la veille de créer un paradigme de civilisation complètement nouveau, où l’humanité ne se contentera plus de simplement regarder la planète en soi, mais elle la regardera du point de vue du Cosmos, du point de vue des lois de l’univers, de l’idée de comprendre le fonctionnement du système solaire ; Que pouvons-nous faire du point de vue de la recherche spatiale pour protéger la planète ? Et nous aurons des astronautes que nous ne gaspillerons plus pour des intérêts géostratégiques, et nous définirons les buts communs de l’humanité et nous deviendrons enfin adultes en tant qu’espèce humaine. Il y a pourtant encore un problème que nous devons absolument surmonter et c’est celui de la pénurie d’eau.

(…) De la côte Atlantique de l’Afrique à travers la zone du Sahel, le Sahara, la péninsule Arabe, le Proche-Orient, jusqu’à la Chine, vous avez une grande bande de désert, et ce désert est en train de grandir. Et il grandit depuis la fin du dernier âge glaciaire. Et bien sûr il y a des déserts ailleurs. Évidemment, cela crée un problème, et aux déserts s’ajoute le fait que plusieurs pays sont sous-développés au point où il y a à présent 4 milliards de personnes –c’est-à-dire plus de la moitié de l’espèce humaine qui n’a pas accès à de l’eau potable ou à de l’eau pour des installations sanitaires. Cela a aussi, bien sûr, un effet sur la production alimentaire, cela limite la capacité industrielle, et celle-ci aujourd’hui est déjà très en-dessous de ce qui est requis pour nourrir et maintenir les moyens d’existences nécessaires pour 7 milliards d’êtres humains. Or 70% de la surface de la planète est couverte par des océans, il n’y a donc pas de manque d’eau.

Mais évidemment la question est de savoir comment gérer cette eau et comment l’utiliser. Or ce 70% correspond à 100 000 fois ce que la population américaine utilise durant une année ; donc nous avons suffisamment d’eau. Et l’eau, contrairement aux autres matières premières, n’est pas une ressource finie qu’on utilise et qui disparaît, mais elle se manifeste par des types cycliques de caractéristiques (diapositive 21) où elle passe d’un état à un autre. On la retrouve sous forme liquide dans l’océan, sous forme de glace aux pôles, elle tend à devenir de la vapeur atmosphérique une fois que le soleil la chauffe, et puis elle se transforme en pluie, tombe et retourne aux océans. Elle participe à divers processus dans les océans, dans les corps vivants, dans l’activité productrice humaine etc. Et essentiellement, c’est aussi un cas où, chaque nouveau développement, et chaque augmentation de flux de densité énergétique a un effet, et en passant de la fission à la fusion nucléaire, nous serons pour la première fois dans une position, où nous pourrons gérer les cycles de transformation de l’eau sur des continents entiers et ainsi créer de nouveaux cycles. Avec la fission, nous pouvons déjà désaliéner l’eau de mer en grande quantité et nous pouvons essentiellement dès maintenant faire verdir les déserts.

Dans le cadre de notre rapport sur le Pont terrestre mondial, nous avons conçu un programme, par lequel si vous prenez toute la région essentiellement déserte entre le Caucase et les états du Golf, de l’Afghanistan à la Méditerranée, et qu’à l’utilisation des aquifères, nous ajoutions le changement de direction de fleuves et la désalinisation de grandes quantités d’eau de mer, nous pouvons reconquérir la totalité du désert. Et nous pouvons aussi créer les conditions pour ériger de nouvelles cités, pour de nouvelles infrastructures en ayant pour but de fournir un jour une infrastructure d’une densité similaire à ce que nous avons en Allemagne. Et l’Allemagne est un parfait modèle – cela devient de moins en moins vrai, mais c’était un parfait modèle d’infrastructures intégrés. Vous aviez des systèmes de fleuves comme le Rhin ; puis vous aviez des ports fluviaux, puis vous pouviez utiliser des trains à containers, et à la toute fin seulement, pour de très courtes distances, des camions. De façon à ne pas congestionner les autoroutes. C’est mauvais pour tous incluant pour vos nerfs et votre santé.

Donc nous serons capables de faire cela et, avec la fission, et mieux encore, avec la fusion, nous ferons ce que le grand scientifique Vladimir Vernadsky recommandait à l’humanité, nous commencerons à remplacer la fonction du soleil sur Terre, en créant des cycles météorologique, et en transformant la surface de la planète. C’est urgent. Ce n’est pas là qu’une jolie idée académique. Si vous pensez qu’il y a 900 millions de gens qui n’ont pas d’eau potable à boire, et que vous avez 2.6 milliards de personnes qui n’ont pas d’installations sanitaires, en raison d’un manque d’eau, et que cette situation désastreuse indigne de l’être humain est encore rendu pire par des techniques stupides comme la fracturation hydraulique qui est vraiment complètement insensée du point de vue de l’économie physique, il est évident qu’il faut agir. Et évidemment il est encore plus criminel d’utiliser la nourriture dans un monde affamé pour créer un combustible comme on fait avec les biocarburants.

Si nous voulons créer de la nouvelle eau, comme je l’ai dit, dans plusieurs cas nous pouvons la prendre dans les aquifères et il y en a plusieurs, (…) il y a des aquifères connues avec de grande quantité d’eau, sur chacun des continents. Mais le problème est qu’elles s’épuisent si vous n’y prenez garde parce qu’elle se reconstitue rop lentement par rapport au développement humain. Il y a également une énorme quantité d’eau sous forme de précipitation d’eau sur les continents, mais elle est distribuée de façon très inégale et la seule façon d’y porter remède c’est en développant des infrastructures de base. Il faut bâtir des canaux, des barrages, des réservoirs, des pompes, des systèmes d’irrigation, de purification d’eau, d’installation sanitaires etc. Malheureusement, dans plusieurs continents, ces capacités sont très sous-développées.

Il y a quelques grands projets de gestion d’eau qui peuvent servir de modèle. Il y a d’abord le projet de la Tennessee Valley Authority de Franklin Delano Roosevelt qui fonctionne toujours partiellement aujourd’hui. Mais de nos jours, il y a seulement deux façons de résoudre les problèmes de pénurie d’eau : Il y a ce qui s’est fait en Chine. Le Système de transfert d’eau du nord au sud qui est une proposition que nous avions faite en 1991 dans notre pont terrestre eurasiatique, et depuis ce temps, la Chine a beaucoup progressé, en redirigeant les flots abondants du Yangtse vers le bassin de Huang ho. Le projet crée différentes voies : la route de l’est est déjà devenue opératoire en décembre 2013 et elle apporte de l’eau aux provinces de l’est de Jiangsu, Anhui, and Shandong ; vers la mi-2015, le projet de la route du milieu sera complété, et il apportera de l’eau à Beijing, à Tianjin et aux régions avoisinantes ; Finalement il y a la route de l’ouest qui est encore au stade de la conception.

Il est très excitant qu’à la récente réunion du SAARC au Népal, le premier ministre de l’Inde, Modi, a annoncé un gigantesque projet similaire pour l’Inde. Il a discuté, entre autres, de la faisabilité de relier le fleuve Sharda du Népal, qui coule de l’Himalaya, du nord au sud, le long de la frontière Inde-Népal, avec les eaux du fleuve Yamuna, qui coule de l’ouest à l’est dans la vallée du Gange, et le premier ministre du Népal Sushil Koirala a donné son assentiment à ce que l’Inde et le Népal construisent cela ensemble. Tout cela était déjà discuté à l’époque d’Indira Gandhi, avec qui, comme certains d’entre vous le savent, nous avons coopéré pour créer un programme de développement de 40 ans pour l’Inde à l’époque, qui impliquait notamment une Autorité pour le développement de l’eau national, que Mme Gandhi a créé en 1982 et cette institution avait alors proposé de connecter par canaux 30 fleuves en Inde de façon à créer des capacités de réservoir, par exemple 3000 structures de Stockage, pour bâtir un canal de près de 10 000 milles de long, et tous ces projets étaient conçus pour créer 34 gigawatts de capacité hydroélectrique, irriguer 35 millions d’hectares de terre agricoles et transférer 175 milliards de mètres cubiques d’eau par année. Et cela aurait évidemment augmenté de façon extraordinaire la production alimentaire de l’Inde, en plus de protéger la population contre les inondations et la sécheresse, et d’atténuer les différences de précipitation d’eau entre différentes régions.

Et le premier ministre Modi vient tout juste d’annoncer qu’il veut faire revivre tout cela. Je pense que c’est absolument fantastique. Et je veux maintenant passer quelques minutes sur le miracle économique chinois parce que c’est la clé pour comprendre l’extraordinaire potentiel que tout cela représente. La Chine, comme vous le savez a accompli un véritable miracle économique ces 30 dernières années, en faisant ce que plusieurs pays industrialisés ont fait en quelques siècles, comme l’Europe ou les États-Unis, qui ont eu besoin de 200 ans pour faire ce que la Chine a fait en 30 ans.

Comme Bill l’a mentionné, j’ai été pour la première fois en Chine en 1971, au moment de la Révolution Culturelle, et la Chine était complètement sous-développée. J’ai été à Shanghai et Beijing, et dans d’autres villes et il y avait 100 000 vélos pour une auto. Et c’était totalement sous-développé. Et si vous allez en Chine maintenant, en particulier depuis les réformes économiques de Deng Xiaoping, la Chine a complètement changé. Il faut bien l’admettre et la Chine est la première à le reconnaître, certaines erreurs ont été faites au début de ce développement, par exemple lorsque la Chine a accepté d’être un lieu de production pour le travail à bon marché pour les marchés d’exportation des États-Unis et d’Europe, ce qui a résulté en certains problèmes environnementaux qui doivent maintenant être corrigés.

Mais depuis à peu près dix ans, je dirais que la Chine copie de moins en moins les technologies des autres pays et nul ne devrait protester trop fort à propos du fait que la Chine copie des technologies, aussi longtemps que le NSA (National Security Agency) vole des technologies partout dans le monde, je pense qu’il vaut mieux ne pas en discuter. Et bien sûr tous les pays font cela. C’est simplement un secret de polichinelle que tous les pays font cela, alors ce ne sert à rien d’attirer l’attention là-dessus. Mais depuis à peu près 10 ans, dans plusieurs domaines, la Chine a changé et est devenu un créateur de nouvelles technologies.

Et le meilleur exemple est la mission lunaire que nous avons déjà mentionné de Yutu et Chang’e, et la Chine désire ardemment devenir une des principales nations pour le programme spatial dans le monde, peut-être avec la Russie et l’Inde d’ici à 2030. Et je crois qu’ils vont dans la bonne direction. Par conséquent, la Chine est en train de poursuivre une approche basée sur l’innovation technologique et ils mettent beaucoup d’emphase sur l’éducation supérieure de la jeunesse. Mentionnons quelques projets d’infrastructure extraordinaires des deux dernières décennies : La Chine a bâti le plus grand barrage au monde, le Barrage des trois gorges, qui est devenu opératoire en 2008 et qui génère 22,500 MW d’électricité par année. En plus d’aider à contrôler les flots du Yangtze et donc à sauver la vie de milliers de gens.

La Chine a aussi bâti 11 028 kilomètres de chemin de fer à grande vitesse depuis l’an 2000 et elle en comptera 18 000 d’ici à 2015. Et je peux vous dire par expérience personnelle, la Chine a développé un système de trains à grande vitesse qui est réellement le meilleur au monde. J’ai voyagé de Beijing à Shanghai sur un TGV chinois qui était plus silencieux, plus calme et plus régulier que tout autre train sur lequel j’ai voyagé en Europe ou aux États-Unis. Je pense qu’on peut donc dire que le système de trains rapides chinois est à la Chine ce que la machine-outil est à l’Allemagne. Elle a aussi le seul train commercial à lévitation magnétique de la planète qui va du centre-ville de Pugdong à celui de Shanghai. Elle a le plus grand programme de transfert d’eau au monde comme je viens de le mentionner. Et sa main-d’œuvre manufacturière a augmenté de 85.9 millions en 2002 à 105.9 millions en 2012 ce qui est trois fois plus que la main d’œuvre manufacturière combinée des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne.

Et naturellement, la main-d’œuvre manufacturière de ces trois pays a décliné de 10% durant la même période jusqu’à seulement 32.9 millions. Et dans les dernières décennies, les Chinois ont commencé à bâtir 100 nouvelles cités comptant jusqu’à un million d’habitants chacune et ils se sont engagés à bâtir cent nouvelle cités de plus d’ici à l’an 2020. Ils ont déjà bâti 21 centrales nucléaires et 28 de plus sont en construction, ce qui triplera la production nucléaire d’ici à 2020, mais ce ne sera encore que 6% du total de l’énergie requise comparé à 74% en France par exemple ; cependant comparé au 0% que l’Allemagne aura en 2020, cela semble excellent et je suis très malheureuse de l’abandon par l’Allemagne de l’énergie nucléaire, qui est une des deux choses particulièrement destructrices que Mme Merkel fait subir à l’économie allemande.

Considérée de cette façon, la Nouvelle route de la soie n’est rien d’autre que l’offre de Xi Jinping de transmettre ce miracle économique aux autres pays, et tous ceux qui veulent participer le peuvent parce que c’est un concept ouvert. Et naturellement, étant donné le fait qu’il y a beaucoup de propagande, les gens dans le secteur transatlantique sont d’humeur très morose- si vous dites aux Américains ou aux Allemands, “faisons ceci”, ils vous répondent, “Oh non, on ne peut pas faire cela. on ne peut rien faire de toute façon”. Et les gens sont très pessimistes culturellement en raison du changement de paradigme qui a pris place ces 50 dernières années, particulièrement depuis l’assassinat de John F. Kennedy, qui a été le dernier Président des États-Unis à avoir ce genre de politique aux les États-Unis. Rappelez-vous le projet Apollo, rappelez-vous l’idée de vaincre la pauvreté dans les pays en voie de développement, ce que Kennedy était en train de faire, tout cela a été arrêté avec son assassinat. Et les intérêts bancaires ont pris le contrôle, ainsi que le mouvement écologiste, et cela a causé la présente dévastation de l’Europe et des États-Unis.

Aujourd’hui, les gens sont tellement convaincus que la politique est sale, pensez aux dernières élections américaines que même le Washington Post a déclaré avoir été acheté par de l’argent sombre ! Qu’est-ce que cela veut dire “argent sombre” ? Si la nature de l’argent sombre est l’obscurité, par conséquent nul ne connaît sa provenance mais il peut acheter des places au Sénat et au Congrès et si c’est vrai, peut-être que la démocratie ne se porte pas si bien que cela aux États-Unis. Je veux dire du point de vue de ces gens qui sont si préoccupés pour la démocratie à Hong Kong, si l’argent sombre détermine l’élection, peut-être que nous avons besoin d’un mouvement pour la démocratie aux États-Unis. (en fait nous en avons besoin- ce n’est pas une question rhétorique (rires)) . Par conséquent beaucoup de gens vivent avec ce genre de vision du monde et ils ne peuvent pas s’imaginer que ce que la Chine et les BRICS offrent est quelque chose de différent.

Ils disent “ cela doit cacher un plan maléfique, la Chine tente de prendre le contrôle du monde ! La population de l’Inde va dépasser celle du monde bientôt”. Ainsi, ils ne peuvent pas imaginer qu’il existe une philosophie complètement différente. Mais j’insiste qu’il y en a une, et j’aimerais vous mettre au défi de la considérer vous-mêmes. Regardez la politique de Modi. Modi récemment a fait un très beau discours, où il a dit que les BRICS formaient pour la première fois une alliance de pays qui ne sont pas unis par leur présente capacité mais par leur futur potentiel. L’Inde a une main-d’œuvre très jeune. Je pense que 60% ont moins de 30 ans- sa main-d’œuvre est incroyablement jeune et cela fait partie de la nouvelle révolution Modi, l’idée de les éduquer et de fournir de la main-d’œuvre à d’autres pays dont la main-d’œuvre diminue, comme l’Allemagne par exemple, l’Italie, la catholique Italie où les taux de natalité sont les plus bas d’Europe, et peut-être même du monde. Donc l’Inde propose d’aider là-dessus. Et j’en suis venu à penser que ce que le président Xi Jinping exprime, et j’ai lu plusieurs de ces discours et j’ai étudié ces politiques, et j’en suis venu à la conclusion que la Chine, maintenant, tente de faire revivre son histoire des 5000 dernières années en ne se focalisant pas sur la création de la République populaire d’après 1949. Ainsi, par exemple, la Chine est impliquée dans un effort extraordinaire pour restaurer ses biens culturels anciens.

Par exemple, lors de mon dernier voyage en août, j’ai visité les grottes de Dunhuang Mo Kao, qui est une grotte bouddhiste centenaire, voire peut-être même millénaire, et c’est évidemment une des grandes reliques de la religion bouddhiste, mais ils ont digitalisé ces grottes de sorte que de plus en plus de gens peuvent y aller et réellement étudier l’histoire ancienne. Cela rejoint l’idée de l’ancienne route de la soie. Vous savez, l’ancienne route de la soie est une des choses les plus excitantes à étudier parce que, j’aurais pu choisir une diapositive plus belle, mais ce que je veux dire c’est que l’ancienne route de la soie était à propos de commerce de biens mais aussi de technologies : la production de soie, de porcelaine, de poudre à canon, de papier, d’impression de livres - les technologies faisaient l’objet d’échange. Le savoir était échangé et permettait à chaque pays de progresser.

La même chose est vraie pour la Nouvelle route de la soie, mais avec des technologies modernes : fusion nucléaire, voyage spatial, et d’autres technologies d’avant-garde qui permettront à l’humanité d’avancer. Récemment Xi Jinping faisait une conférence à Beijing avec les différents corps de politiques étrangères, vous savez le politburo, les comités permanents etc., et il a présenté les divers éléments de la politique étrangère chinoise. Il y a la route de la soie, la route maritime de la soie, la collaboration des BRICS, le nouveau modèle de coopération entre puissance importantes, et tout cela est basé sur les principes que nous en Europe connaissons comme les principes de la paix de Westphalie. Le respect absolu de la souveraineté des autres pays, la non-interférence, ne pas utiliser votre propre avantage pour asservir l’autre. Et s’assurer d’avoir le genre de base pour la paix dont le monde a besoin. Et évidemment, cela concorde avec la philosophie confucéenne qui, après tout a été créée par Confucius en réaction à la période précédente où la Chine était impliquée dans des guerres et des conflits internes, et par conséquent, la clé de la vision du monde chinoise est le désir d’un monde harmonieux.

C’est ce que les gens d’ici ne comprennent pas, mais je peux vous assurer, de par mon expérience et le fait que j’ai étudié la question, que c’est réellement vrai. La Chine a complètement rejeté les 10 années de Révolution Culturelle et détesterait avoir à nouveau une telle perturbation de la société et ils veulent avoir des relations harmonieuses avec leurs voisins et avec le reste du monde. Et la même chose est vraie de l’Inde. Vous savez, l’Inde a une très belle histoire de 5000 ans qui remonte jusqu’aux écrits védiques qui décrivent des principes fondamentaux à propos de l’ordre du cosmos et qui explique pourquoi la politique et l’économie doivent être en cohésion avec les lois du cosmos, les lois de l’univers physique. Et ces pays croient cela. C’est leur philosophie. Si vous ne me croyez pas, je vous mets au défi d’étudier la question et de changer votre façon de voir qui provient du Washington Post et d’autres journaux du même type. Ils ne sont véridiques en aucune façon. Le philosophe allemand Hegel que je n’aime pas beaucoup en général parce qu’il représente une régression par rapport à Schiller, écrivait dans sa Philosophie de l’esprit une phrase qui à mon avis, s’applique ici, et c’est que le serviteur, le laquais, le valet, ne peut pas s’imaginer que le patron qu’il sert en tant que valet soit un individu historique mondial et Hegel dit : « Ce n’est pas parce que l’individu historique mondial n’est pas un individu historique mondial mais parce que le valet est un valet. » Et c’est la raison pour laquelle je pense les Européens et les Américains ne peuvent pas imaginer que ces pays soient différents mais c’est mon interprétation personnelle.

Et je crois que nous devons organiser les forces raisonnables en Europe, et vous ne le croirez peut-être pas, mais il y a de telles forces en Europe en dépit des présentes apparences, comme par exemple le fait que Mme Merkel se soit jointe à M. Cameron pour chercher querelle à la Russie. Je pense que c’est très stupide et très mauvais. Et nous devons parler aux industriels, aux syndicalistes et à d’autres groupes, et nous devons leur dire : pourquoi ne joignez-vous pas ? Joignez les BRICS, joignez la route de la soie et joignez la reconstruction de la planète et avançons ensemble vers une nouvelle ère de civilisation qui est la prochaine phase de l’évolution dans laquelle l’identité de l’humanité sera de plus en plus celle d’une espèce créatrice.

Je pense, et c’est ma conviction depuis très longtemps, que nous pouvons sortir des présentes querelles politiques sur les matières premières, sur les gains territoriaux, et sur toutes ces choses, et vraiment comprendre que nous, en tant qu’humanité, pouvons seulement survivre si nous avons le point de vue des astronautes. Vous savez tous les astronautes qui reviennent de l’espace, disent “quand nous regardons la terre de l’espace, nous ne voyons pas de frontière, nous ne voyons pas de conflit, nous voyons seulement une planète ! Une humanité !

Et vous savez, je suis absolument convaincu que nous devons parvenir à ce genre de collaboration sur les objectifs communs de l’humanité et définir le présent du point de vue du futur, et se poser la question : où voulons-nous que l’humanité soit dans une centaine d’années ou dans mille ans d’ici, ou dans 10 000 ans ? Et bien sûr, nous voulons que l’humanité existe. Débarrassons-nous donc de toutes ces suppositions axiomatiques qui dirigent présentement notre politique et qui nous entraînent vers l’extinction de l’espèce humaine, parce que nous en approchons rapidement si cette politique contre la Russie et la Chine continue.

Je pense donc que ce qu’il faut aux États-Unis, c’est exactement ce que le Premier Ministre Modi demandait pour l’Inde, « un mouvement de masse pour le développement”. Je pense que nous devons intervenir. Par exemple, nous ne devrions pas avoir des manifestations à propos de Ferguson ; Cela ne résoudra pas le problème. Mais si nous amenons du développement aux États-Unis, au Mexique, dans les Caraïbes ou en Amérique Latine où c’est déjà en train de se produire, tous ces problèmes pourraient être résolus.

Le problème des États-Unis n’est pas un problème de race. Bien sûr, il y a des conflits raciaux mais si on trouvait ici le même genre d’enthousiasme que nous pouvons voir maintenant en Inde et en Chine- en Inde il y a une excitation complète pour ce que Modi est en train d’accomplir- si nous avions cela aux États-Unis, je veux dire, nous avons maintenant des sécheresse en Californie et au Texas, il y a maintenant plusieurs villes, où on doit apporter de l’eau et la distribuer à cause de la sécheresse ! Les gens utilisent des douches mobiles.

Ils transfèrent des centaines de milliers de bœufs parce qu’il n’y a plus d’herbe à brouter. Ne croyez vous pas qu’il est grandement temps d’avoir de véritables projets de développement comme nous le voyons maintenant en Chine et en Inde ? Est-ce que nous ne pouvons pas bâtir une centaine de villes aux États-Unis ? Ou au moins 5 ? Commençons modestement. 5 cités. Des cités de la science, de belles cités. Donnons au gens de l’espoir maintenant ! Débarrassons-nous de Wall Street et créons de l’espoir aux États-Unis (applaudissements).