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Wang Mengshu : construire un chemin de fer est plus important que d’aller en guerre

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Dans un entretien accordé au New York Times du 18 décembre, l’ingénieur chinois Wang Mengshu, décrit par le quotidien new yorkais comme « l’un des meilleurs ingénieurs ferroviaires chinois et un membre de l’Académie chinoise d’ingénierie », poursuit sa plaidoyer en faveur du projet de tunnel sous le détroit de Béring, pouvant relier les continents eurasiatique et américain.

Wang a déclaré au NYT que ce projet était « le rêve de non seulement des experts chinois mais aussi russes, canadiens et américains avec lesquels je me suis entretenu ». Sur la faisabilité technologique d’un tel projet, il a poursuivi :

Les développements technologiques des dernières années dans les domaines des chemins de fer à grande vitesse et des tunnels sous-marins font que cela devient possible. C’est un rêve, mais un rêve qui est à notre portée. Le gouvernement central chinois n’envisage pas encore avec sérieux le projet, du moins pas pour l’instant. Mais pourquoi pas ? Nous avons la technologie, et ce serait une bonne chose. Cela profiterait aux générations futures, et ce serait bénéfique pour l’environnement.

En tant qu’ingénieurs ferroviaires, nous pensons que ce serait un bel héritage à offrir aux générations futures. Cela permettrait de relier des continents. Ce serait une grande réalisation de l’ingénierie humaine. (…)

Il s’agit de seulement un peu plus de 100 kilomètres. Nous avons la technologie. C’est techniquement faisable.

Le tunnel de la baie de Bohai, long de 125 kilomètres entre Dalian et Tantai [pour lequel Wang est l’un des principaux ingénieurs], a déjà passé le stade des études de faisabilité et est entrée dans sa treizième année de planification. Construire des tunnels n’est pas une question de distance. Il s’agit plus d’une question de profondeur sous l’océan que de longueur.

Wang a insisté sur la nécessité d’une coopération entre la Chine, la Russie, le Canada et les États-Unis dans le cadre d’un tel projet, qui est avant tout, selon lui, une question de volonté politique.

Cela dépend de la volonté des gouvernements des quatre pays à travailler ensemble, pour faire en sorte que ce rêve devienne réalité et que l’on puisse laisser cet incroyable héritage à nos enfants. Et cela dépend de la manière dont les gouvernements de nos quatre pays établiront les priorités. Certains gouvernements préfèrent dépenser leurs ressources pour aller en guerre. Je pense que construire un chemin de fer a bien plus d’importance que d’aller en guerre. Je crois que la priorité du gouvernement chinois est de servir le peuple. Si d’autres gouvernements pouvaient également faire de l’intérêt de leur peuple leur priorité, ce chemin de fer deviendrait une réalité.

Les travaux de Wang Mengshu ont été détaillés dans le rapport spécial de l’Executive Intelligence Review, « La Nouvelle route de la soie devient le Pont terrestre eurasiatique », consacré aux ambitieux projets développés par la Chine pour le développement du continent eurasiatique ainsi que d’autres continents.

Le tunnel USA-Russie mettra fin à la guerre froide

C’est sous ce titre que le quotidien italien La Repubblica du 11 avril 2012 avait présenté le projet.

Extrait :

Le projet est baptisé ’Wordlink’ : un réseau de lignes ferroviaires en partance d’Istanbul, se réunissant à Varsovie et puis, le long de la ligne transsibérienne, atteignant l’extrémité de la Sibérie. Dans le petit village de Uelen, la ligne plonge ensuite 50 mètres sous terre pour traverser le détroit de Béring, et émerge de l’autre côté à Cape Prince of Wales en Alaska.

La Fédération de Russie et les Etats-Unis d’Amérique seront unis physiquement par un tunnel sous-marin deux fois plus long que le tunnel sous la Manche reliant l’Angleterre à la France. A l’intérieur du tunnel, d’un diamètre de 100 mètres, il y aura une ligne ferroviaire à grande vitesse, une route à deux voix pour les voitures et les camions, des câbles pour le transport d’électricité, des câbles en fibre optique pour les communications. Et surtout, un pipeline pour transporter le pétrole sibérien et un gazoduc capable de fournir 48 états américains.

C’est toutefois par le commerce que le mega-consortium de sociétés impliquées dans le projet prévoit engranger le plus de revenus. Des techniciens sont déjà au travail et ont compilé certaines estimations. Le volume de fret par route et par rail devrait être de 100 millions de tonnes par an. Plus de bateaux ou d’avions. Plus de dépendance vis-à-vis des conditions climatiques. Quelque 4000 des 6000 km prévus devraient être construits en territoire russe, 2000 en Alaska, en territoire américain. Le coût est stratosphérique : $65 milliards.

Mais ce projet réellement futuriste, déjà sur les cartes géographiques du ministère de l’Infrastructure à Moscou, a provoqué l’enthousiasme dans 34 pays, en premier lieu la Chine. De manière symbolique, la Fédération de Russie sera jointe à cette pièce de terre glacée que le Tsar Alexandre II avait vendu aux Etats-Unis pour $7,2 milliards, soit $5 le km carré.

Plus de détails sur le site d’Interbering