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Lyndon LaRouche : mobilisons-nous pour que la candidature d’O’Malley puisse changer la donne

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Les militants du Comité d’action de Lyndon LaRouche (LPAC), ici devant le siège historique de JP Morgan à Wall Street. Ils exigent qu’Obama cesse sa politique belliqueuse contre la Russie et la Chine et s’engage à construire avec eux un nouvel ordre économique mondial plus juste. Sous le slogan "Les États-Unis doivent rejoindre les BRICS", l’affiche montre la figure historique d’Alexander Hamilton (à droite), un des auteurs de la Constitution américaine et père du concept de crédit productif public, s’associant aux dirigeants actuels des BRICS.

«  Le seul avenir auquel peuvent prétendre le monde et les États-Unis sont Glass-Steagall (une séparation stricte entre d’un coté les banques de dépôts et de crédit, et de l’autre les banques d’affaires) d’un coté et la politique de développement des BRICS », a déclaré le 23 mars l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche lors d’une émission postée sur le site de son Comité d’action politique, le LPAC.

LaRouche s’exprimait à ce sujet dans le cadre du grand débat qui s’ouvre outre-Atlantique sur l’élection présidentielle américaine de 2016, avec une saison de primaires (tant républicaines que démocrates) qui doit s’ouvrir dès l’automne.

Pour l’instant, le seul candidat qui ait montré le minimum de qualifications requises pour faire face aux défis devant nous, est l’ancien gouverneur démocrate de l’État du Maryland, Martin O’Malley.

Plutôt que de se présenter comme le super héro qui va bousculer l’ordre de l’univers, comme n’avait pas hésité à le faire Obama dans sa campagne en 2008, O’Malley s’est fixé un objectif plus modeste, mais ô combien plus important : libérer les États-Unis de l’emprise d’une finance omnipuissante installée à Wall Street.

La réalité de la dépression économique et le bilan effroyable que laisse Obama s’imposent désormais comme les principaux sujets de discussion, au point où certains candidats républicains ont même pointé du doigt la montée en flèche des inégalités dans le pays de l’Oncle Sam.

Une situation qui fait bondir O’Malley, qui a fait remarquer lors d’un entretien avec le principal quotidien de l’Iowa, le Des Moines Register, dans le cadre d’une visite dans cet Etat du sud-ouest qui organisera la première primaire présidentielle en janvier 2016 :

Vous devez vous demander : ’’Pourquoi se fait-il que beaucoup de ceux qui font campagne chez les républicains pour la présidence étaient si opposés, lorsqu’ils étaient gouverneurs, à toute augmentation du salaire minimum [dans leur Etat] ?’’, a déclaré O’Malley. ’’Ces types ne sont pas du côté de ceux qui veulent augmenter les salaires. Dans leur vision étrange de la manière dont fonctionne l’économie, ils croient qu’elle fonctionne au mieux lorsqu’on concentre la richesse au sommet. Nous payons tous pour cette concentration de la richesse, et nous le payons sous la forme de salaires bas.’’ O’Malley a déclaré que lorsqu’il en était gouverneur, le Maryland avait augmenté le salaire minimum, facilité le travail des syndicats et défendu ’’l’économie de l’inclusion’’.

La pauvreté gagne l’Amérique

Le sujet des inégalités économiques, en particulier en zone urbaine, est au premier rang des préoccupations chez de nombreux Américains, comme l’a montré un commentaire du maire de New York Bill Deblasio, à l’occasion d’une rencontre publique avec quelque 300 maires à Boston il y a quelques jours.

Deblasio s’est indigné que 46 % des New-yorkais vivent sous, ou près du niveau de pauvreté officielle. (Un phénomène que ne semble pas avoir encore remarqué la presse française, qui nous bassine à longueur de journée sur la reprise américaine engendrée par la politique d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine...)

La vraie question : Glass-Steagall

Bill Ferguson, le représentant du LPAC pour la région de Boston, a répondu depuis la salle qu’il fallait cesser de se plaindre et surtout renoncer à se faire coopter par Wall Street, et se battre pour un retour à Glass-Steagall, car c’est la seule manière de mettre fin aux abus des banques et de combattre les responsables de cette catastrophe économique.

C’est sur ce sujet justement que s’est prononcé, dans de nombreux discours, Martin O’Malley au cours des dernières semaines. Ce qui n’a pas échappé au grands médias de l’establishment tel que Bloomberg et Fox News. Le premier a publié le 23 mars une dépêche intitulée « Martin O’Malley souhaite être le candidat Glass-Steagall », tandis que le second titrait « O’Malley fait campagne contre Wall Street », sans doute un crime de lèse-majesté pour la chaîne de télévision proche des républicains.

O’Malley comprend bien que rétablir Glass-Steagall n’est pas une simple mesure technique de régulation bancaire. Comme pour LaRouche, il s’agit de mettre un terme au paradigme de la spéculation folle qui démolit nos sociétés depuis le Big Bang de la dérégulation de 1986. L’impunité des banquiers « récidivistes » doit cesser, affirme O’Malley pour qui certains banquiers devraient se retrouver derrière les barreaux ! La direction de son parti, le parti démocrate se tait la-dessus dit O’Malley, car comme les Républicains, elle persiste à vouloir trouver des fonds de campagne à Wall Street !

Dans un courriel à ses sympathisants, le 23 mars, O’Malley a continué à faire pression à ce sujet, en dénonçant en particulier l’hypocrisie de la pseudo-réforme bancaire Dodd-Frank défendue tant par les républicains que les démocrates, et les récentes mesures adoptées par le Congrès, « avec la complicité des démocrates », véritable cadeau à Wall Street.

L’ombre d’Hillary Clinton se fait de plus en plus transparente

L’autre grande question qui reste suspendue à toutes les lèvres est celle qui concerne la candidature d’Hillary Clinton. Dans un souci de ne pas se laisser marginaliser après sa défaite face à Obama en 2008, celle qui faisait encore jusqu’à récemment figure de favorite dans les rangs démocrates se retrouve finalement (et ironiquement) trop étroitement associée à l’héritage calamiteux du Président sortant.

Même si les dirigeants démocrates restent encore prisonniers de leur pragmatisme, le New York Post constate le 23 mars, en citant une personnalité importante au sein du parti qui désire garder l’anonymat, que « les démocrates préféraient O’Malley à la présidence si Hillary ne devait pas se présenter  », et que le dernier scandale contre Hillary Clinton (c’est-à-dire son rôle dans le « Printemps arabe » et le désastre de Benghazi) « l’a éjectée de son piédestal ».

Dans sa couverture de la campagne d’O’Malley en faveur de Glass-Steagall, le quotidien en ligne, le Huffington Post, relève qu’une « vague anti-Wall Street » est en train d’émerger chez les démocrates et cite à cet effet plusieurs candidats présidentiels potentiels (dont Bernie Sanders du Vermont et Jim Webb de Virginie). L’auteur est toutefois obligé de constater qu’Hillary n’est pas en phase avec le sentiment national qui monte et fait figure de candidate carrément pro-Wall Street.

Dans sa discussion du 23 mars, LaRouche a insisté sur le fait que seule la question de Glass-Steagall, et non pas de simples slogans contre Wall Street, permettra de juger la compétence des candidats pour l’exercice de la fonction présidentielle.

Pour l’instant, parmi les candidats déclarés, seul O’Malley s’est clairement prononcé à ce sujet, a fait remarquer LaRouche, qui a rappelé en même temps que le rétablissement de Glass-Steagall n’est pas en réalité un sujet pour 2016 mais une question de la plus grande urgence, en raison de l’imminence de l’éclatement de la prochaine bulle spéculative sur les marchés financiers.

LaRouche a ajouté que si O’Malley était le plus qualifié parmi les candidats potentiels, il y a une chose qui ferait de lui un candidat incontestablement présidentiable : prendre les devants en exigeant dès maintenant la destitution d’Obama.

Car c’est la seule chose qui ouvrirait la porte non seulement à une adoption immédiate de Glass-Steagall, mais qui permettrait aussi d’écarter le danger de guerre mondiale.