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Nucléaire, aérospatiale : le premier Ministre indien sollicite la coopération de Paris, Berlin et Ottawa.

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L’Inde est un acteur ancien dans le domaine du nucléaire civil. Ici les centrales en opération et ceux en projet (cercles en ligne pointillée).

Solidarité&Progrès—Selon plusieurs articles dans la presse française et indienne, le voyage du Premier ministre Narendra Modi en France (9-11 avril), en Allemagne (12-13 avril) et au Canada (14-16 avril) devrait essentiellement porter sur sa campagne « make in India  », ainsi que sur son ambitieux programme nucléaire.

Modi a fait de l’énergie nucléaire un pilier de sa politique en faveur d’une « énergie propre », élément-clé du développement d’un pays d’1,3 milliard d’habitants dont la croissance annuelle dépasse 7 %.

Modi souhaite finaliser la construction de six réacteurs EPR de 1650 MW sur le site de Jaitapur, à quelque 200 km au sud de Mombay, concrétisant un accord signé en 2010 entre Areva et la Nuclear Power Corporation of India. Les discussions sur la centrale de Jaitapur, qui durent depuis cinq ans, achoppent notamment sur la question du prix. « C’est vraiment bien si cela arrive durant cette visite. Sinon, ce sera pour plus tard », a dit l’ambassadeur de France à New Delhi, François Richier, avant le départ de Modi pour Paris.

Avant son départ, lors d’une réunion sur les questions environnementales à New Delhi, Modi a déclaré :

Merveilleuse ironie. Les pays avancés nous font la leçon sur le climat, mais, lorsque nous annonçons que nous voulons avancer sur le nucléaire car il s’agit d’un bon moyen de protéger l’environnement et nous leur demandons de nous fournir du combustible pour nos centrales nucléaires, ils nous le refusent !

Modi prévoit aussi rencontrer des chef d’entreprises pour les inciter à investir en Inde, dans le cadre de sa campagne « make in India » qui vise à multiplier les créations d’emploi et à faire de l’Inde l’un des grands acteurs de l’économie mondiale. Il doit également se rendre à Toulouse samedi pour visiter la ligne d’assemblage des A-380 d’Airbus, ainsi que le CNES, pour discuter d’une coopération accrue dans le domaine aéronautique et spatial.

Plusieurs protocoles d’ententes devraient être signés dans le domaine des villes intelligentes (smart cities), y compris la possibilité de la construction, avec l’aide de la France, de la première des cent nouvelles villes de ce type que le Premier ministre entend répartir sur l’ensemble du territoire indien en vue de structurer l’urbanisation et de mieux accompagner l’exode rural.

La vente d’avions de chasse Rafale à l’Inde sera également discutée, afin de faire aboutir les négociations déjà en cours.

En Allemagne, Modi assistera, aux côtés de la chancelière Angela Merkel, à l’inauguration de la Hannover Messe, la plus grande foire industrielle du monde. Il y rencontrera plusieurs chefs d’entreprises allemands pour les inciter à participer eux aussi à sa campagne « make in India », et pour solliciter l’expertise allemande dans l’immense chantier de nettoyage du Gange.

Un analyste indien spécialisé dans le domaine de la sécurité, Bharat Karnad, a proposé sur son blog à Modi de solliciter l’aide de la France et de l’Allemagne pour le développement d’un secteur de petites et moyennes entreprises en Inde, en tant que principal pourvoyeur d’emplois pour les jeunes, sur le modèle du célèbre Mittelstand, le véritable moteur du progrès social et technologique en Allemagne.

Pour ce qui concerne son voyage au Canada, Modi devrait signer un accord sur l’approvisionnement des centrales nucléaires indiennes en combustible, ouvrant la voie à la vente d’uranium canadien à l’Inde. Les deux pays doivent également annoncer un programme de recherche conjointe dans le domaine du nucléaire civil, pour accroître la taille et la puissance des réacteurs à eau lourde qui seront construits à l’avenir en Inde. Si la version indienne actuelle du réacteur canadien CANDU produit 700 MW au maximum, le plus récent des réacteurs canadiens, l’ACR-1000, un réacteur de génération III+, sera doté d’une puissance de 1200 MW

À lire : Entrevue : Le paradigme de développement des BRICS et la noble mission du Canada