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Méfions-nous des Dr Folamour : aucune guerre nucléaire n’est gérable

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S&P—Indice révélateur de la volonté délirante de certains milieux américains, incluant l’administration Obama et ses contrôleurs à Londres, de déclencher une première frappe nucléaire contre la Russie et/ou la Chine, est la publication le 16 août d’une chronique dans la revue Newsweek, intitulée « Comment survivre à une guerre nucléaire » (How to Survive a Nuclear War).

L’auteur de l’article, le professeur Cham Dallas, dirige également l’Institut pour la gestion des catastrophes de l’Université de Géorgie. Ce nouveau docteur Folamour propose rien de moins que la création d’une Nuclear Global Health Workforce, une entité mondiale qui aurait pour tâche de gérer les conséquences d’une frappe nucléaire et d’un éventuel tir de représailles. Il explique doctement avoir conduit en 2007 une simulation numérique « modélisant » une attaque nucléaire avec des bombes atomiques de petite taille (20 et 550 kilotonnes) sur quatre villes américaines (New York, Chicago, Washington D.C. et Atlanta) et concluant que les « capacités de réponses locales au niveau sanitaire seraient largement annihilés ».

Mais qu’à cela ne tienne ! Il suffit selon lui de s’assurer que la Nuclear Global Health Workforce puisse commencer à « préparer les plans pour une réponse rapide » , et « projeter quel type de plans d’évacuation seraient nécessaires », de la même manière que l’on gère aujourd’hui les effets causés par une catastrophe naturelle en établissant des routes d’évacuation, des dispensaires médicaux et autres mesures du genre.

Et ce docteur Folamour de constater, sans bien évidemment dénoncer la politique de provocation d’Obama à l’égard de la Russie (incluant son bouclier antimissile et la nouvelle génération de « mini-bombes » atomiques B61-12 « rétrofitées », comme par hasard de quelques centaines de kilotonnes « seulement », qu’il entend déployer en Europe), qu’« aujourd’hui le risque d’un échange de tirs nucléaires – et son impact dévastateur sur la médecine et la santé publique dans le monde entier – n’a fait que s’accroître. Les armes nucléaires se sont propagées à de nouveaux pays, et les relations internationales sont de plus en plus volatiles. » Il attribue également le danger aux groupes terroristes « de plus en plus sophistiqués d’un point de vue technologique ».

Plusieurs pseudo-stratèges américains insistent sur le déploiement de bombes nucléaires de faible charge comme les B61-12 en Europe, qui devront être lâchées sur le territoire russe par des chasseurs furtifs. Le prétexte est que les conséquences sanitaires seraient plus facilement gérables et que de telles armes seraient par conséquent « plus crédibles » en tant que force de dissuasion. Or, comme l’a fait remarquer James E. Doyle, ancien spécialiste de la sécurité nucléaire au Laboratoire national de Los Alamos, dans la revue Defense News, des bombes de charge plus modeste auraient au contraire pour effet d’abaisser le seuil à partir duquel on ferait appel à l’arme atomique, accroissant ainsi le risque de guerre nucléaire.

Doyle a également réfuté, avec Ira Helfand, de l’association Physicians for Social Responsibility, les propositions délirantes du Pr Dallas. Tous deux ont répondu quatre jours plus tard dans Newsweek qu’une chose doit « être claire » : « Il n’y a pas de survie possible à une guerre nucléaire. » La suggestion de Dallas, poursuivent-ils, selon laquelle une force de réponse sanitaire mondiale pourrait gérer les conséquences d’une guerre nucléaire, est « aussi tragique qu’absurde ». Même si la volonté de survivre à une guerre nucléaire est une « aspiration noble et naturelle », concèdent-ils, « il s’agit là d’une aspiration qui est fondamentalement mal orientée, car elle crée des faux espoirs et détourne des efforts et des ressources du seul plan d’action raisonnable : celui visant à empêcher une guerre nucléaire ».

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