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Prague, s’apprête à devenir la porte de l’Europe de la Nouvelle route de la soie

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Rencontre historique du président chinois Xi Jinping et du président tchèque Milos Zeman à Prague.

Solidarité&Progrès—Un pas décisif vers l’intégration de l’Europe dans les projets d’infrastructure à grande échelle souhaités par la Chine a été franchi lors de la visite historique du président chinois Xi Jinping à Prague. Avec le président tchèque Milos Zeman, ils ont signé le 29 mars un accord de partenariat stratégique, établissant le rôle de la République tchèque de « point d’entrée » du programme chinois « Une ceinture, une route » vers les pays d’Europe de l’Est et centrale, et vers le reste de l’UE.

Alors que les gouvernements tchèques précédents ont critiqué la politique de la Chine au Tibet, Milos Zeman a préféré mettre la question de côté et se concentrer sur la coopération économique avec Beijing. Les prises de position de Zeman ont souvent agacé Bruxelles, notamment son soutien à l’union de la Crimée avec la Russie, et ses appels à la levée des sanctions contre la Russie.

Le président tchèque a accueilli Xi sur un ton humoristique, observant qu’il n’avait ni « carrosse doré » (comme à Londres) ni « Maison Blanche » pour impressionner ses invités, mais que Prague porte depuis des siècles le sobriquet de « cité dorée », et de remarquer que sa cathédrale a 400 ans de plus que la Maison Blanche.

Dans un entretien sur la chaîne CCTV, Zeman a noté que le gouvernement précédent avait cédé trop facilement « aux pressions exercées par les États-Unis et l’UE ». Mais nous sommes « à nouveau un pays indépendant et nous déterminons notre propre politique étrangère en fonction de nos intérêts nationaux », y compris par rapport à la Chine.

Promouvoir le développement mutuel

Le président chinois, qui effectuait sa première visite en République tchèque, et même en Europe centrale et de l’Est, a fait état de la volonté de son gouvernement de « promouvoir le développement mutuel », par exemple dans les domaines de l’énergie nucléaire et de l’infrastructure, associé à son projet eurasiatique de Nouvelle route de la soie visant à relier la Chine à l’Europe, intitulé « Une ceinture, une route », sur lequel la Chine travaille depuis des années.

Près d’une trentaine d’accords ont été signés. La société China CEFC Energy Company et la Hengfeng Bank Company vont créer un fonds de 1,1 milliard d’euros pour l’investir dans des sociétés industrielles en République tchèque. Un autre accord prévoit la coopération dans le nucléaire civil, l’aviation, l’agriculture, la santé, etc. Le constructeur automobile Skoda Auto (filiale du groupe VW) s’est engagé à investir 2,5 milliards de dollars en Chine sur les cinq ans à venir, tandis que des investisseurs chinois doivent investir 3,95 milliards de dollars rien qu’en 2016 en République tchèque.

Le canal Oder-Elbe-Danube

Un important accord sur la réalisation d’une étude du projet de canal Oder-Elbe-Danube a aussi été signé entre la Sino Hydro et DOE Europe SE. Le projet vise à construire une voie navigable fournissant à la République tchèque un accès direct aux mer du Nord et Baltique, et au Danube vers le sud. L’Europe se verrait ainsi dotée d’une artère navigable nord-sud vitale, valorisant le port roumain de Constanta, le port allemand de Hambourg et le port polonais de Szczecin. Ce canal désenclaverait plusieurs pays d’Europe centrale n’ayant pas accès à la mer et renforcera les relations commerciales directes entre l’Europe centrale et l’Asie, sans passer par l’Europe occidentale.

Le président Zeman rêve d’un tel projet, et sa réalisation est l’un des principaux objectifs de son mandat. « Le projet s’accorde parfaitement au programme chinois « Une Ceinture, une Route », et pourrait s’y connecter », a déclaré Voytech Filip, le vice-président du Parlement tchèque.