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Guerre, arrêtons l’engrenage !

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Solidarité&Progrès—Aux antipodes de la perspective de paix proposée par notre amie politique Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller, le parti de la guerre aux États-Unis relance une politique de jusqu’au-boutisme nucléaire qui nous ramène aux moments les plus dangereux de la guerre froide.

Face à la menace imminente de perdre sa primauté dans le monde, son rôle de gendarme du monde étant contesté par un groupe de plus en plus dynamique de pays émergents, avec à sa tête la Chine, la Russie et l’Inde, l’oligarchie financière anglo-américaine préfère déclencher une nouvelle guerre mondiale, même nucléaire, plutôt que de déposer les armes.

Pourtant, sa situation est de plus en plus difficile. Au niveau économique d’abord, car la zone transatlantique s’achemine vers l’implosion d’un système bancaire qu’elle a été incapable de réformer en 2008, alors qu’à Hangzhou, lors du dernier sommet du G20 présidé par la Chine, les pays émergents ont pu imposer au monde leur programme de croissance pour tous, tiré par le progrès scientifique et le développement des infrastructures.

Dans le domaine stratégique aussi, où les initiatives russes et chinoises sèment la discorde chez l’ennemi et poussent même certains des meilleurs alliés de Washington à les rallier ! Au Moyen-Orient, par exemple, où le retrait par les États-Unis de ses armes nucléaires de Turquie, dans le plus grand secret, vient de confirmer la perte de son allié turc en plein rapprochement avec la Russie. Du côté du Pacifique également, où les « bras d’honneur » du président Duterte à Obama et l’arrêt des missions militaires conjointes avec les États-Unis en mer de Chine méridionale, privent Washington de l’un de ses principaux atouts contre la Chine.

Mais le tigre blessé n’en est que plus dangereux. De nombreux experts l’ont reconnu : les bombardements de la Coalition américaine essuyés par l’Armée syrienne, le 17 septembre, alors qu’elle défendait l’aéroport de Deir ez-Zor contre un assaut de Daech, n’étaient pas une « erreur », comme l’a prétendu l’administration Obama, mais un sabotage délibéré, par les faucons du Pentagone, de la trêve négociée par John Kerry et Sergueï Lavrov. Le 21 septembre, le général Kujat, ancien président du Comité militaire de l’OTAN a déclaré candidement au Bild Zeitung :

À Washington, l’accord de coopération entre la Russie et la Syrie, organisé par le secrétaire d’État Kerry, n’a pas fait l’unanimité.

Depuis, ce parti de la guerre pousse son aventurisme jusqu’au bout. Le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, vient d’effectuer une tournée des bases militaires de l’ouest des États-Unis pour promouvoir la modernisation de la dissuasion nucléaire américaine, un programme estimé à 1000 milliards de dollars. Il en a profité pour envoyer des messages mortifères aux Russes, comme aux meilleures heures de la guerre froide. Le 26 septembre, c’est devant un bombardier B-52 qu’il a prononcé un discours sur la base aérienne de Minot, dans le Dakota du Nord, et le 29 septembre, c’est depuis le porte-avion USS Carl Vinson, à San Diego, qu’il lança ses diatribes.

Partout, la menace russe a été placée au même niveau que celle posée par la Corée du Nord ! À San Diego, Carter a énuméré les cinq défis majeurs pour la défense américaine :

  • l’agression et la coercition russes ;
  • l’agressivité du comportement chinois ;
  • les provocations des missiles et du nucléaire nord-coréens ;
  • l’agression et l’influence maligne iraniennes sur le Golfe ;
  • la défaite de l’État islamique en Irak et au Levant.

Il a aussi justifié le déploiement massif de 60 % du dispositif militaire américain en Asie, pour leur prouver que,

Les États-Unis restent le choix du partenaire militaire et de sécurité le plus fort dans la région.

Depuis, toutes les voies de dialogue russo-américain se sont refermées : les États-Unis ont mis fin au dialogue au Moyen-Orient, les Russes ont suspendu l’accord avec les Occidentaux pour recycler le plutonium militaire et même leur collaboration avec les Américains dans le nucléaire civil.

Voilà l’engrenage qu’il nous faut, au plus vite, arrêter.

Christine Bierre
Éditrice-en-chef
du journal Nouvelle Solidarité