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Échec de la politique du « pivot asiatique » d’Obama

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Solidarité&Progrèes—Le réalignement stratégique en cours tournant le dos à la géopolitique anglo-américaine se consolide rapidement. Depuis quelques semaines, les initiatives pour faire avancer la coopération gagnant-gagnant et la croissance économique, tout en rejetant la confrontation avec la Russie et la Chine, se succèdent (Forum économique asiatique à Vladivostok début septembre, Sommet du G20, sommet de l’ANSEA, Assemblée générale de l’ONU, Sommet des BRICS en Inde à la mi-octobre).

Dans le monde transatlantique, l’UE est manifestement en pleine implosion, alors que les États-Unis se dirigent droit dans le mur, comme le reflète le niveau affligeant de la campagne présidentielle.

Le réalignement s’opère en conséquence. On se rappellera le volte-face du président turc Erdogan il y a quelques mois, qui a décidé de se rapprocher de la Russie. Puis, au Sommet du G20, il s’est prononcé pour l’intégration de son pays (pourtant ex-pilier de l’OTAN) dans la Nouvelle Route de la soie.

Autre exemple : les Philippines choisissent la collaboration avec la Chine et sa Route Maritime de la soie, rompant ainsi 30 ans de soumission aux États-Unis. En effet, le président Duterte, personnage haut en couleur au pouvoir depuis quatre mois, déclarait dans le Grand Hall du Peuple à Beijing la semaine dernière :

L’Amérique vient de perdre. (…) À cette occasion, j’annonce ma séparation d’avec les États-Unis – non seulement au niveau militaire, mais social et économique. Je me suis séparé d’eux. Pour un bon moment encore, je vais dépendre de vous.

Duterte a également indiqué sa volonté de coopérer plus étroitement avec le président Poutine sur le plan économique et stratégique.

Lors de sa visite, les dirigeants de deux pays se sont prononcés en faveur d’une solution diplomatique concernant la mer de Chine, et 21 accords ont été signés. La Chine accordera 9 milliards de dollars de prêts aux Philippines pour développer, entre autres, l’agriculture, la pêche et les transports.

Les Philippines étaient jusqu’à présent un élément central du « pivot asiatique » de Washington, aux côtés du Japon et de la Corée du Sud. Mais à Tokyo et à Séoul aussi, de forts doutes s’expriment sur la politique d’affrontement avec la Russie et la Chine. Le Premier ministre japonais Abe s’efforce d’améliorer les relations avec la Russie, et si les tensions stratégiques avec la Chine demeurent, les liens économiques se renforcent.