News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Les forces syriennes vident la poche d’Alep des djihadistes

Printable version / Version imprimable

S&P—L’armée syrienne a repris la quasi totalité d’Alep Est, ce qui fait que la deuxième plus grande ville du pays repassera bientôt sous le contrôle de Damas. Dès lors, de 85 à 90 % de la population se trouvera dans des zones contrôlées par le gouvernement.

Contrairement à la propagande répandue en Europe, les forces syriennes soutenues par des Russes et des Iraniens ont tout fait pour éviter le genre de tueries de masse apparemment commises de l’autre côté de la frontière irakienne, à Mossoul, assiégée par les forces armées irakiennes avec le soutien des États-Unis. On estime qu’un million de civils sont retenus dans la ville que Daech contrôle depuis 2014.

À Alep et aux alentours, les avions russes et syriens ont cessé depuis la mi-octobre les opérations aériennes, les forces terrestres avançant quartier par quartier pour reprendre le terrain. Le ministère russe de la Défense a annoncé le 11 décembre que près de 80 000 civils, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, avaient pu quitter les quartiers Est d’Alep, récemment encore aux mains des djihadistes notamment du Front al-Nosra, relevant jusqu’en juillet dernier d’Al-Qaïda. Une partie des terroristes ont rendu les armes et accepté l’offre d’amnistie de Damas, et sont sortis de la poche par un corridor spécial.

Le colonel Patrick Lang (cr), un analyste militaire américain très respecté, reconnaissait la semaine dernière sur son site que depuis le début de leur engagement militaire, fin septembre 2015, les Russes avaient réussi à former et réorganiser l’Armée syrienne pour en faire une force impressionnante.

En effet, au cours de ces 14 mois, une armée épuisée et diminuée a été regroupée, intégrant des volontaires de milices palestiniennes et irakiennes chiites, ainsi que des forces du Hezbollah et des Quds iraniens, formant une force de combat intégrée sans précédent dans la région.

Après une carrière dans les Forces spéciales de l’Armée, le colonel Lang a servi de liaison officielle aux Forces armées irakiennes, lors des deux dernières années de la guerre Iran-Irak. Dès le début de l’engagement russe, il estimait que la guerre pouvait être gagnée sur le plan militaire et que le président Poutine avait opté pour cette approche après avoir perdu l’espoir que l’administration Obama abandonne l’objectif prioritaire qu’elle s’était fixé d’un changement de régime en Syrie, ainsi que son soutien aux groupes terroristes comme le Front al-Nosra (Al-Qaïda).

Alors que la libération d’Alep devenait imminente, John Kerry et Sergueï Lavrov ont repris activement leurs négociations sur un éventuel accord diplomatique reflétant la nouvelle situation sur le terrain. Mais Lavrov souligne que le maintien des relations de Washington avec les groupes djihadistes est totalement inacceptable pour Moscou.

Le président Obama a confirmé ces craintes la semaine dernière, en prenant une directive présidentielle qui lève l’interdiction de fournir des armes à tout combattant ou groupe étranger soutenant la lutte des États-Unis contre Daech. Deux jours plus tard, le secrétaire à la Défense Ashton Carter annonçait l’envoi en Syrie de 200 hommes des Forces spéciales afin d’entraîner et d’équiper des combattants locaux, portant leur effectif à environ 500.

Lyndon LaRouche voit dans ces annonces une tentative désespérée de sauver le « vieux paradigme géopolitique », alors même que Barack Obama n’a aucun pouvoir de changer la situation. Ce que les Américains devraient faire maintenant, a-t-il ajouté, hormis combattre le djihad, est de « présenter un programme de développement économique ouvrant une véritable perspective de paix par le développement », bien plus attirante que la poursuite de la guerre.