Lyndon H. LaRouche
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LaRouche sur Glass-Steagall : éliminer l’argent fictif ou voir nos économies sombrer

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Hier, lors de sa conférence internet depuis Washington, l’économiste américain Lyndon LaRouche a clairement indiqué que seul un rétablissement de la loi Glass-Steagall séparant les activités bancaires normales et spéculatives, permettrait d’empêcher un effondrement de tout le système transatlantique.

Nous publions ci-dessous la première partie de son discours :

LaRouche revient sur ses prévisions économiques

« Contrairement à ce que certaines personnes croient, j’ai fait un nombre limité de prévisions économiques. Par contre, je reviens, commente et actualise régulièrement ces prévisions », a-t-il précisé hier, lors de son discours. Sa dernière prévision à été formulée en 1995 lorsqu’il a conçu la première version de sa « triple courbe » après avoir vivement dénoncé la folie des produits financiers dérivés dès 1991, depuis sa cellule de la prison de Rochester. Ce schéma montre pourquoi – par principe – la mondialisation financière ne peut qu’aboutir à un effondrement général du système.

« Nous arrivons à un point de la crise où nous allons être libérés de l’emprise de l’argent. L’argent n’a presque plus aucune valeur et vous allez vite vous en rendre compte. Nous sommes pris dans l’une des pires dépressions de toute l’histoire, en tous cas la pire que le monde transatlantique ait connu. Si vous examinez l’état de la monnaie, vous verrez que seule une infime partie de l’argent en circulation a un lien avec la production, le commerce ou la consommation. C’est-à-dire que la consommation physique de la population, des industries et de tout le reste n’est rien à comparer aux sommes d’argent qui circulent et se démultiplient.
« Et pendant ce temps là, nos industries ferment, notre tissu social se désintègre et le Congrès vient de condamner 2 millions de chômeurs à perdre leurs indemnités, ce qui aura un impact dès la semaine prochaine et les semaines à venir. Évidemment, cela ne va pas arranger la cote de popularité des membres du Congrès – que l’on devrait plutôt appeler « démembrés ».

« Il nous faut désormais réaliser qu’il est complètement stupide d’avoir voulu mesurer l’économie en termes d’argent. La part des salaires et des dépenses liées à la consommation de biens et de services essentiels n’est rien en comparaison de la masse des paris financiers ! (…) Au niveau mondial, les agrégats monétaires en circulation sont de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de milliards de dollars pendant que l’argent lié à l’économie réelle est réduit à la portion congrue.

« Cette spéculation financière n’est qu’un jeu de Monopoly géant : c’est de l’argent artificiel. L’argent réel est sacrifié sur l’autel des produits financiers dérivés. Ce jeu d’argent, lui, n’a rien de réel ; par contre, la destruction sociale et la décomposition des collectivités locales le sont bien.

« On ne peut plus mesurer l’état d’une économie en argent car l’ensemble de la masse monétaire est complètement artificielle. L’emploi, la production, l’investissement et tout ce qui est réel décroît. Les prix sont totalement artificiels.

« Contrairement à ce qui est enseigné à la fac, l’économie n’est pas l’argent. C’est fini le temps où les étudiants pouvaient se vanter de connaître et maîtriser toutes les règles de la circulation monétaire. Il n’y a plus que les idiots pour continuer de penser que ce qui compte c’est l’argent.

« La majeure partie de l’argent en circulation doit être tout simplement supprimée ! Et la seule manière de le faire, aux États-Unis et en Europe, est de rétablir la loi Glass-Steagall telle qu’elle fut promulguée en 1933 par Franklin Roosevelt. Toute réforme qui ne rétablit pas ce critère est une escroquerie condamnant l’humanité. Avec Glass-Steagall, l’argent va devoir passer au détecteur de mensonge. « Es-tu réel ? Prouve-le. »

« Voici en quoi consiste ce test : tout ce qui répondra au critère Glass-Steagall sera considéré comme réel et sera sauvegardé. Toute la monnaie qui n’y répond pas sera sacrifiée !

« Ce qui veut dire que nous aurons toujours des banques, mais que la masse de leurs actifs sera considérablement réduite. Toute la monnaie qui correspond aux avoirs des institutions financières américaines et européennes en particulier se retrouvera à la rue. Et avec Glass-Steagall elle ne trouvera aucun domicile. Tous les établissements financiers ou leurs branches qui ne correspondront pas aux critères Glass-Steagall seront autorisés à mourir !

« Ce n’est que de l’argent de Monopoly. Et ce ne sont même plus des billets de Monopoly mais de la monnaie électronique qui se reproduit toute seule ! Regardez, aujourd’hui, tous les paris financiers sont automatisés et portent sur d’autres opérations elles aussi spéculatives.

« Cet argent fictif enfle à vue d’œil. Il faut détruire cet argent inutile qui emportera avec lui les grandes banques de Wall Street et d’ailleurs. Alors certains diront : « Mais vous allez supprimer l’argent en faisant ça ! » Oui, exactement. Vous avez pigé ! (…) Ensuite, pour remettre à flot les banques qu’il convient de sauver, nous procéderons comme lors du « bank holiday » de Franklin Roosevelt.

« Si l’on procède ainsi, ça marchera. Mais si on ne le fait pas, je ne donne pas cher de notre survie ni de celle du monde, car nous sommes dans la pire crise qu’ait vécu l’humanité dans toute son histoire, ou du moins sur les 7000 dernières années. C’est maintenant, ça se passe cet été : tout le système peut tomber très rapidement. Une réforme Glass-Steagall du système est donc urgente et nécessaire pour les États-Unis et l’Europe. Le reste du monde est en relative meilleure forme. Mais le monde transatlantique est au bord du gouffre. Si les règles et les comportements des pays concernés ne changent pas durant l’été, venu leurs économies plongeront une fois l’automne arrivé. »