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Ne vous laissez pas enfumer par les événements de Charlottesville

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L’hypocrisie n’a plus de limites. Comme Jacques Cheminade l’a écrit dans un tweet ce matin, «  ceux qui en 2014 défendaient les néo-nazis porteurs de swastikas en Ukraine s’en prennent aujourd’hui à Trump pour justifier sa destitution. » De même, « ceux qui dénoncent les déclarations de Trump et le "hacking" russe aux USA sont ceux qui ont si peu réagi à l’espionnage du NSA chez nous. Diversion ? » a-t-il demandé dans un autre tweet. La réalité, comme nous l’avons dit ici, est que le parti de la guerre et les milieux financiers tentent de reprendre en main la présidence américaine ; en votant les sanctions contre la Russie, le Congrès a tenté de court-circuiter la politique d’entente et de coopération initiée entre Trump, Poutine et Xi Jinping, et de mettre le président Trump sous tutelle.

Depuis la publication du dossier des VIPS montrant que les courriels du Parti démocrate ont été en réalité fuités de l’intérieur et non pas piratés par la Russie, et surtout depuis sa couverture la semaine dernière dans le journal The Nation, le Russiagate a du plomb dans l’aile ; la perspective de voir l’enquête du Conseiller spécial Robert Mueller aboutir à une destitution de Trump paraît de plus en plus compromise. Ce qui n’a pas empêché le Washington Post de lancer une attaque vicieuse contre The Nation, et en particulier contre sa rédactrice en chef Katrina Vanden Heuvel, pour avoir permis la publication de l’article de Patrick Lawrence reprenant les éléments du dossier des VIPS. Notons au passage que Vanden Heuvel est mariée à Steven Cohen, membre du Comité américain pour l’entente est-ouest et opposant à l’hystérie anti-russe.

Sur un ton condescendant, le Washington Post menace : « en tant qu’associés de longue date de The Nation, nous sommes profondément inquiets face à l’orientation des éditoriaux, et au fait de qualifier le [Russiagate] de simple chiffon rouge ; en faisant cela, non seulement le magazine fait le jeu de l’administration Trump, mais surtout il déshonore sa meilleure tradition... Nous pensons que The Nation occupe une place unique dans le milieu du journalisme américain, et que précisément en raison de cela il est très important que le magazine soit du bon côté de l’histoire telle qu’elle se développe ». Voilà une tentative d’intimidation qui dissimule mal la frustration de ces milieux face à l’avalanche d’articles reprenant la thèse des VIPS dans le monde entier.

Si l’accusation d’agent russe ne permet pas de faire tomber Trump, alors présentons-le comme un fou et un raciste suprématiste blanc, se dit-on. Les événements de Charlottesville, qui plus est dans le contexte des rodomontades guerrières entre Trump et Kim Jong-Un, tombent à pic pour cela. L’environnement irrationnel et extrêmement violent qui a été créé, que ce soit à Charlottesville même ou dans les médias en général, fait de toute tentative de réfléchir aux causes une mission impossible. Nous ne disposons pas pour l’instant de suffisamment d’éléments pour le dire, mais tout indique qu’il s’agit d’une opération de gang-contre-gang montée par les services secrets, FBI ou autre, sur le modèle que nous avons déjà vu à l’œuvre dans les années 70-80, avec la « stratégie de la tension ».

En tous cas, il est pour le moins étrange de voir apparaître sur les grands médias américains un certain Brennan Gilmore en tant que témoin oculaire, présentant les images qu’il a lui-même filmées de la scène de la voiture fonçant sur les contre-manifestants et tuant la jeune Heather Heyer, quand on sait qu’il s’agit d’un ancien employé du Département d’État américain et qu’il est proche des réseaux d’Obama. Gilmore est notamment le directeur de campagne de Tom Perriello, également proche d’Obama, candidat pour le poste de gouverneur de Virginie.