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C’était bien les Britanniques et non la Russie qui se sont ingérés dans les élections américaines !

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S&P—Le 4 juin 2018, le site prestigieux du Russian International Affairs Council (RIAC) [1], a publié l’analyse suivante d’Harley Schlanger, vice-président de l’Institut Schiller États-Unis, et porte-parole national de l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche.

Plus de doute possible : c’est le Royaume-Uni, et non la Russie, qui s’est immiscé dans les élections américaines

Par Harley Schlanger.

Avec la transformation du « Russiagate » en « Spygate », il devient clair désormais que c’est le Royaume-Uni, à travers ses différentes services de renseignement, qui s’est « immiscé » dans les élections présidentielles américaines de 2016.

Les principaux médias américains tentent de limiter l’impact en réduisant le « Spygate » à un débat sémantique sur la question de savoir si le déploiement d’agents au sein de la campagne Trump peut être qualifié d’« espionnage », d’« infiltration », de légitime défense contre l’agression russe, ou de nouvelle invention de la « paranoïa » de Trump.

L’histoire est complexe, mais nous disposons désormais d’un nombre suffisant d’éléments pour affirmer avec certitude qu’il y a eu une opération conjointe des services de renseignements anglo-américains, dans le but de piéger certains responsables de la campagne de Trump, par le biais d’une opération classique d’infiltration.

L’on retrouve au cœur de cette opération trois agents liés à la CIA, au FBI et au MI-6 : Joseph Mifsud, Alexander Downer et Stefan Halper. Ces trois hommes ont été déployés pour manipuler Carter Page et George Papadopoulos, deux responsables subalternes du staff de campagne de Trump, en leur faisant croire qu’ils travailleraient avec les réseaux de renseignement russes, en prétendant que ceux-ci voulaient aider Trump, afin de planter des traces pouvant ensuite être utilisés contre Trump comme pièce à conviction.

Ce type d’opération d’infiltration et d’« entrapment » (piègeage) a été utilisé à plusieurs reprises par le FBI, contre les opposants de « gauche » et de « droite ». Il a été déployé contre le mouvement des droits civiques — y compris contre le Dr Martin Luther King, Jr. — contre le mouvement anti-guerre à la fin des années 1960 et au début des années 1970, contre le Ku Klux Klan, dans les opérations Abscam et Brilab contre les élus politiques et syndicaux et, depuis le 11 septembre, avec des cellules du FBI infiltrées dans des groupes terroristes présumées.

Cette opération a été lancée très tôt, entre juillet et septembre 2016, à peu près au moment où Trump a remporté la nomination du Parti républicain, et peu après que le directeur de la CIA de John Brennan ait mis sur pied avec James Clapper, le directeur du renseignement national, une « task force » inter-agences, véritable « cabinet noir » chargé d’enquêter sur les efforts présumés de la Russie visant à influencer le résultat de l’élection.

Brennan a initialement été encouragé dans ce sens par Robert Hannigan, alors chef du département cyberguerre de la Grande-Bretagne, le GCHQ [la NSA britannique, ndt]. Lui et Clapper ont convaincu le directeur du FBI James Comey et d’autres hauts responsables du FBI — y compris le contact de Brennan avec le FBI, Peter Strzok — d’ouvrir une enquête du FBI. Strzok a reçu l’ordre de rencontrer le 5 juillet à Londres l’ex-agent du MI-6 Christopher Steele, afin que ce dernier le briefe sur les « mémos » qu’il rédigeait, alléguant de multiples canaux d’influence russe sur Trump, y compris des enregistrements de chantage sexuel fictif. Le 31 juillet 2016 a été lancée l’enquête du FBI qui a servi à justifier les déploiements des « espions » qui étaient, en fait, en mouvement avant cette date.

Le rôle central de John Brennan et de James Clapper dans cette tentative de changement de régime est progressivement apparu à la lumière au fur et à mesure que les enquêtes avançaient. Leur rôle devient plus clair à partir du moment où l’on écarte les montages de l’ « ingérence » et du « piratage » russe, et que l’on se rend compte que la principale offense reprochée à la présidence Trump est son intention d’améliorer les relations de coopération avec la Russie et le président Poutine. La volonté de Trump de mettre un terme aux politiques dangereuses et provocatrices contre la Russie (et la Chine) de ses prédécesseurs George W. Bush et Barack Obama, est ce qui sous-tend l’histoire de Russiagate.

Brennan a un long pedigree d’activité anti-russe, notamment dans le soutien direct apporté par les États-Unis au coup d’État contre le président Viktor Ianoukovytch en Ukraine, ainsi que l’envoi d’armes et de fournitures militaires, la formation et le soutien logistique apporté aux rebelles anti-Assad en Syrie, dont une grande partie a fini entre les mains des terroristes de l’IS et d’Al-Qaïda. Depuis qu’il a quitté son poste à la CIA, il a été de plus en plus critique à l’égard de Trump et de Poutine, à travers ses tweets et ses commentaires dans les principaux médias américains.

Quant à Clapper, il suffit de considérer les commentaires fortement russophobes qu’il a fait en Australie le 6 juin 2017 pour voir son parti pris. Après avoir déclaré sans détour « les Russes ne sont pas nos amis », il a ajouté qu’il existe des « différences irréconciliables » entre les deux pays, et que la Russie « est diamétralement opposée, dans ses gênes, aux États-Unis et aux démocraties occidentales ».

Il ne faut donc pas s’étonner de voir l’étroite collaboration entre ces deux hommes et le « cabinet noir » qu’ils ont constitué avec leurs homologues britanniques anti-russes.

Le but de l’opération Mifsud/Downer/Halper a été résumé par une tribune de George Parry publiée dans The American Spectator le 22 mai 2018 et intitulée « L’affaire Papadopoulos : un véritable sédatif ». Parry écrit que le malheureux Papadopoulos a été « manipulé pour répéter une histoire inventée à propos des courriels de Clinton afin de créer l’apparence de collusion entre la campagne de Trump et les Russes et d’apporter au FBI un prédicat préfabriqué permettant de lancer une enquête ». En d’autres termes, il s’agissait d’une opération classique, où les « enquêteurs » incitent leurs victimes à passer aux actes avant de les arrêter en flagrant délit !

Dès le début, le mouvement LaRouche aux États-Unis a démontré qu’il n’y avait pas d’ingérence russe, ni de collusion, mais un effort conjoint des agences de renseignement américaines et britanniques pour faire perdre Trump, ou le démettre de ses fonctions une fois élu. Outre l’article de Parry, qui confirme l’analyse de LaRouche, de nombreux analystes ont abondé dans ce sens. Publius Tacitus, sur le blog Sic Semper Tyrannis du colonel Pat Lang, ancien spécialiste du renseignement militaire, a écrit que les nouvelles preuves « lèvent le doute sur le fait que les services de renseignement britanniques et américains ont collaboré à un stratagème sournois fabriqué de toutes pièces… »

Dans un autre article publié dans The American Spectator le 25 mai et intitulé « Le réseau d’espionnage de Londres à Langley [ville abritant le QG de la CIA] », George Newmayr détaille les nouveaux éléments qui sont apparus. L’article le plus significatif est celui de Jim Holf, publié sur le blog Gateway Pundit, dans lequel il écrit qu’un gouvernement étranger s’est bien immiscé dans les élections, mais que « le gouvernement identifié est le Royaume-Uni, pas la Russie ». Il affirme que ceux qui sont derrière le Russiagate « étaient prêts à risquer la troisième guerre mondiale avec la Russie plutôt que de faire face à une présidence Trump ».

Toutefois, l’article ne montre pas ce qui les effraie le plus, c’est-à-dire la possibilité que Trump n’inverse l’ensemble de l’orientation géopolitique belliqueuse sur laquelle ils ont fait leur carrière et leur fortune, et qui favorise ainsi une attitude hostile vis-à-vis de la Russie et la Chine.

L’idée que Trump puisse engager pleinement les États-Unis dans une coopération avec le nouveau paradigme émergent, emmené par la Chine et la Russie, a généré une réaction hystérique à son élection, d’où la fiction que l’on connaît sous le nom de Russiagate.

C’est cela qui complète le tableau, et montre clairement pourquoi cette opération de changement de régime contre Trump doit être stoppée.


[1Co-fondé par le ministère russe des Affaires étrangères, le ministère russe de l’Education et de la Science, l’Académie russe des Sciences, l’Union russe des industriels et des entrepreneurs et le groupe d’information Interfax.