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Sommet de l’ONU pour le climat : les banques zombies veulent peindre leur krach en vert

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S&P—Lundi 23 septembre, lors du sommet exceptionnel des Nations unies sur le climat à New York, de nombreux responsables de l’ONU et une longue série de chefs d’Etats, dont Emmanuel Macron, sont venu vénérer Greta Thunberg comme la déesse Gaïa des temps modernes. Alors que la Suédoise aura 17 ans en janvier, certains continuent à la déguiser en fillette afin d’alimenter l’hystérie climatique qui conduit des milliers de jeunes à battre le pavé « pour le climat ».

Nos chers médias se gardent bien de faire autant de bruit autour de la rencontre, lors du même sommet, des requins de la finance — une espèce effectivement menacée d’extinction — vent debout pour « verdir la finance » au plus grand bonheur de leurs profits financiers dans cette période difficile.

Quand les spéculateurs se font donneurs de leçon

Sans surprise, des énormes banques zombies (dont beaucoup ont été épinglées pour blanchiment d’argent ou autres pratiques frauduleuses comme les manipulations du Libor), telles que Deutsche Bank, Citigroup, Commerzbank et autre Barclays, tout comme La Loyds Banking Group, Danske Bank, Société générale, BNP Paribas et ABN Amro, furent parmi les 130 banques, d’une valeur totale de 47 000 milliards de dollars, représentées lors de la session de dimanche sur les pratiques bancaires « responsables », c’est-à-dire favorisant la sortie de l’économie carbonée et appelant les entreprises et les gouvernements à agir au plus vite pour empêcher une hausse catastrophique des températures. Voilà d’étranges alliés pour Greta !

En réalité, comme nous l’avons expliqué (voir la vidéo ci-dessous), ce petit monde parie dans le plus grand secret sur un « moment Minsky » du climat, c’est-à-dire sur un retournement brutal du marché provoquant une forte chute des titres liés au carbone en même temps qu’une forte hausse du secteur des renouvelables dont ils ont pris le contrôle depuis la crise de 2008. Présent à New York, l’ancien cadre de Goldman Sachs, Mark Carney, désormais gouverneur de la Banque d’Angleterre et à la manœuvre sur la « finance verte » depuis la COP21 de 2015, a été rejoint par François Villeroy de Galhau de la Banque de France pour plaider en faveur d’une meilleure supervision des risques climatiques.

Carney, lors de son intervention lundi à l’ONU, a proposé sobrement que, pour mieux évaluer les risques, chaque entreprise et institution financière soit obligée par la loi de rendre publique son exposition aux investissements liés au carbone, ce qui en fera d’office une cible potentielle de la contestation climatique qui gagne chaque jour en folie et en violence.

Crise des repo : la Fed à la rescousse !

Cette poussée des milieux financiers en faveur de la décarbonisation de l’économie s’intensifie au moment où le fameux « tsunami financier » contre lequel Jacques Cheminade avait mis en garde lors de sa dernière candidature aux présidentielles, commence à secouer la planète...

Rappelons qu’il y a une semaine, mardi 17 septembre, le taux des emprunts au jour le jour sur le marché monétaire privé, basé sur le mécanisme du « repo » (repurchase agreement), est soudainement monté jusqu’à presque 10 % aux États-Unis. Traduction : alors que d’habitude, les banques se prêtent de l’argent les unes aux autres, aujourd’hui, bien qu’elles disposent de liquidités largement suffisantes, elles s’y refusent.

La méfiance règne, et pour de bonnes raisons. A Wall Street, personne n’ignore que suite à la hausse du coût du baril de pétrole consécutif aux attaques contre les champs pétroliers en Arabie Saoudite, plusieurs acteurs des marchés, qui avaient parié gros sur une forte baisse du brut, ont subi des pertes colossales. A cela s’ajoute que les entreprises américaines ont dû retirer des fonds des « money market funds » pour pouvoir payer leurs impôts du troisième trimestre. Or, ces « money market funds » sont des prêteurs traditionnels sur le marché du repo.

Résultat, depuis que ce « dysfonctionnement » s’est fait jour, la Réserve fédérale américaine — qui en plus admet n’avoir rien vu venir — a du intervenir en catastrophe pour que le taux redescende en proposant de la dette publique. Une situation qui rappelle follement les jours précédant la faillite de Lehman Brothers en 2008.

Chaque jour, la Fed a proposé de fournir aux négociants principaux de la dette publique des États-Unis jusqu’à 75 milliards de dollars et cette opportunité a été très utilisée. La Fed a annoncé qu’elle allait reconduire cette politique tous les jours du lundi 23 septembre au lundi 30 septembre, et y ajouter 3 fournitures de liquidité à 14 jours, au cours de la semaine, toujours par le mécanisme du repo. Au total, ce sont déjà 270 milliards de dollars qui ont été injecté de cette manière par la Fed, rien que la semaine dernière !

Dans un tel contexte, quoi de mieux pour un monde financier aux abois que de se racheter une virginité en surfant sur le catastrophisme climatique ? Tout en gonflant une nouvelle bulle basée sur la décarbonisation de l’économie et la « transition écologique »...