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Retrait américain de Syrie : La fin d’une époque ?

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S&P—La décision du président américain de retirer les troupes de Syrie et du Moyen-Orient en général, et d’« en finir avec les guerres sans fin », si elle est menée à bien jusqu’au bout, marquera un tournant majeur. Dans le chaos et la douleur, un nouvel ordre est en train dans de naître. Beaucoup parlent des douleurs, peu de l’enfant.

En ordonnant d’acter pour de vrai le retrait des troupes américaines présentes au Moyen-Orient, tout en pointant du doigt la soumission des élites de Washington, du Congrès et des agences de renseignement vis-à-vis du « complexe militaro-industriel », Donald Trump renverse le paradigme qui a dominé les États-Unis depuis la fin de la Guerre froide, voire depuis l’assassinat de John F. Kennedy, et qui les a entraînés dans la vision d’un monde unipolaire des néo-conservateurs anglo-américains.

Retrait des troupes

Le 6 octobre, le gouvernement américain a annoncé le retrait des troupes américaines du Nord de la Syrie. Ce retrait, qui a donné le feu vert à la Turquie pour lancer son opération « printemps de la paix » d’incursion dans le Nord-Est syrien, a ensuite été confirmé le 13 octobre par Marc Esper, le secrétaire à la Défense, qui a ordonné à l’ensemble des 1000 soldats américains présents dans la région de partir.

Dans l’intervalle, Trump a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a réaffirmé son engagement – exprimé depuis sa campagne électorale de 2016 – pour mettre fin aux « guerres sans fin », induites par « tous ces gens à Washington qui s’accommodent très bien avec le complexe militaro-industriel ».

« Regardez Eisenhower, a-t-il poursuivi ; il en avait parlé à son époque. [le complexe militaro-industriel] concentre énormément de pouvoir. Ils aiment la guerre. Cela leur permet de gagner beaucoup d’argent ». L’engagement au Moyen-Orient, qui a coûté 8000 milliards de dollars et des millions de vies depuis le 11 septembre 2001, est selon le président américain « la pire erreur jamais commise par les États-Unis », qui les amenés à se comporter « comme une police » dans la région. Trump a ensuite expliqué que davantage que la chasse aux sorcières lancée contre lui, le plus dur pour lui est d’accompagner et de consoler les familles de soldats morts au combat en Afghanistan ou en Syrie lorsque les cercueils rentrent aux États-Unis. « Il y a un moment et un lieu où il faut en finir  », a-t-il lancé.

Trump a redit tout cela avec force lors de son discoursau « Values Voter Summit », devant 3000 partisans ; ce qui est d’autant plus remarquable puisqu’il s’agit des chrétiens évangélistes qui ont été lavés du cerveau depuis des décennies avec une vision messianique des États-Unis intervenants dans le monde pour défendre à coup de canon la « démocratie » et la « liberté »…

Sans surprise, la décision du retrait des troupes a déclenché l’ire de la machine médiatique et de l’ensemble de la classe politique américaine, qui ont accusé Trump de « trahison » vis-à-vis des Kurdes. Les Démocrates sont bien entendus les plus virulents, eux qui ont avalé tant de couleuvres au cours de la présidence Obama, au point de dépasser le néoconservatisme de Bush et Cheney.

Rappelons que les États-Unis d’Obama, le Royaume-Uni, la France et d’autres pays européens, afin de mener une « guerre par procuration » contre les islamistes ; ...suite