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Le partenariat stratégique Moscou-Beijing-New Delhi met à mal la géopolitique occidentale

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S&P—Les visées impérialistes anglo-américaines n’ont plus le vent en poupe. Elles se trouvent mises à mal par le dialogue très prometteur entre l’Inde et la Chine, que Narendra Modi et Xi Jinping ont noué lors de leur récente rencontre en Inde, et par une Russie qui s’affirme comme vecteur de dialogue et de paix, en particulier dans le dénouement en cours au Moyen-Orient.

Nous vivons une de ces époques passionnantes de l’histoire où ce qui n’existait qu’en germe, de positif, dans un environnement dominé par le chaos, la division et la destruction, éclot subitement en pleine lumière et devient potentiellement la nouvelle norme du monde en devenir.

Comme nous l’avons montré dans notre précédente chronique, le retrait des troupes américaines de Syrie signe l’échec complet de la stratégie de « guerre par procuration » menée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, via les diverses milices kurdes ou djihadistes, afin de provoquer un changement de régime à Damas. Ainsi, le reflux de l’écume impérialiste au Moyen-Orient fait apparaître clairement le retour des États-nations sur le devant de la scène internationale, la Russie jouant un rôle crucial pour assurer que chacun considère son intérêt propre à l’aune de celui des autres.

Le président Macron, qui a récemment déclaré devant nos ambassadeurs que nous assistons à « la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde », a montré qu’il avait au moins une compréhension formelle de ce changement de paradigme. Mais là où il faudrait un homme ou une femme de caractère capable de s’élever à la hauteur, il n’est au mieux qu’un chef d’administration lucide.

Chine-Inde, le rapprochement de deux « États-civilisations »

La coopération entre le dragon et l’éléphant a franchi une nouvelle étape avec la rencontre informelle de deux journées pleines entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président chinois Xi Jinping, les 11 et 12 octobre, à Mamallapuram, dans l’État indien de Tamil Nadu. Xi a été accueilli très chaleureusement à son arrivée à l’aéroport, par de jeunes Indiens enthousiastes arborant des drapeaux chinois et criant « Nous aimons la Chine ! »

Le quotidien indien Economic Times rapporte qu’un spectacle culturel a été offert en l’honneur de Xi dans le temple du Rivage de Mamallapuram, où « un chant Tamil, louant la paix [Shanti Nilava Vendum] et Mahatma Gandhi, a été chanté, accompagné d’une danse traditionnelle  ».

Il s’agissait du second sommet informel entre les deux chefs d’État, après celui d’avril 2018 à Wuhan, en Chine : aucun accord de signé, pas de communiqué final, pas de conférence de presse, mais une discussion libre et détendue. Suite aux conversations, le ministre indien des Affaires étrangères Vijay Gokhale a rapporté que Modi et Xi ont parlé des défis communs auxquels les deux pays font face, tel que le terrorisme et les processus de radicalisation. Modi a ensuite affirmé qu’il s’agissait du « commencement d’une nouvelle ère  » dans les relations entre l’Inde et la Chine.

Ce rapprochement entre les deux États-civilisations change radicalement la donne ...suite