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Après la fraude du trader d’UBS, la Suisse s’oriente vers le Glass-Steagall

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(Nouvelle Solidarité) — Le fait que deux grandes banques suisses, UBS et Crédit Suisse, aient des bilans dépassant de loin le PIB, notamment en raison de leurs activités d’investissement dans le casino de Londres et de Wall Street, les deux chambres du parlement helvétique (Conseil national et Conseil des Etats) et son gouvernement pourraient bientôt être contraints d’envisager la mise en place d’une réforme de type Glass-Steagall, connu en Suisse comme un système de banques séparées.

A en croire les déclarations publiques de deux personnalités politiques de premier plan – la députée socialiste Susanne Leutenegger-Oberholzer et le député de l’Union du centre (UDC) Christoph Blocher – une telle réforme pourrait même être adoptée très rapidement. Cela fait d’ailleurs des années que les collaborateurs de Lyndon LaRouche font circuler cette proposition auprès des décideurs suisses.

Le 21 septembre, lors de la session du Conseil des Etats, le délégué Vert libéral Markus Stadler a déposé une motion visant à examiner un système de banques séparées, notant que la Suisse « doit se préparer à la possibilité d’un effondrement » du système financier.

Puis, le 23 septembre, Christoph Blocher a déclaré à la presse que l’UDC et le PS auraient dû collaborer en faveur soit d’un système de banques séparées, soit d’une interdiction de l’activité d’investissement de la part des grandes banques suisses.

La semaine précédente, Mme Leutenegger-Oberholzer avait posté sur son site internet un communiqué clarifiant le soutien du PS à un système de banques séparées, et le 19 septembre, elle proposa d’insérer un dispositif interdisant les activités de banque d’affaire [spéculation] dans le projet de loi sur les banques dite too big to fail [trop grandes pour tomber].

Cette motion, de même que celle en faveur d’un système de banques séparées, déposée par l’UDC le jour où un trader indélicat d’UBS à Londres provoqua des énormes pertes, a été rejetée du fait que chaque parti a fini par voter contre l’autre...

Dans une discussion un de nos correspondants, Leutenegger-Oberholzer a reconnu que des professeurs lui avaient menti qu’une réforme de type Glass-Steagall Act ne protégerait pas les contribuables suisses. Etant donné le récent voyage de Tim Geithner en Europe et les relations personnelles entre le dirigeant de l’UBS America, Robert Wolf, et le Président Obama, il y a certainement des manoeuvres de désinformation et d’intimidation à l’oeuvre en Suisse.

Dans la perspective des élections nationales du 23 octobre, le danger est de voir les deux partis s’engager dans des luttes politiciennes, plutôt que de s’accorder pour faire adopter au plus vite une véritable séparation bancaire du type Glass-Steagall.