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Élections américaines : Mike Pence au pied du mur

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S&P—Le 2 janvier, onze sénateurs ont annoncé qu’ils s’opposeront à la certification de l’élection de Joe Biden, qui aura lieu mercredi 6 janvier au Congrès. Ils demandent la création d’une Commission d’enquête sur les élections du 3 novembre afin de réaliser un audit express en 10 jours, c’est-à-dire avant l’inauguration de Biden le 20 janvier. Le vice-président Mike Pence, qui dirigera la session du Congrès de mercredi, a apporté son soutien à cette initiative.

Samedi 2 janvier, onze sénateurs républicains, emmenés par l’ultra-droitier Ted Cruz, ont fait savoir qu’ils s’opposeront le 6 janvier au Congrès à la certification des grands électeurs désignés par les urnes dans plusieurs États où des graves irrégularités ont entaché le scrutin. Avant toute certification, disent-ils, un audit de dix jours, conduit par une Commission spéciale, doit permettre d’y voir plus clair. Cette initiative, qui fait suite à celle du sénateur Josh Hawley deux jours plus tôt, est soutenue par plus de 100 députés dans l’autre chambre du Congrès.

Dans leur communiqué commun, les onze sénateurs affirment que les élections du 3 novembre « comportaient des suspicions sans précédent de fraude électorale et de conduite illégale », et que par conséquent « le Congrès devrait immédiatement nommer une commission électorale, avec une pleine autorité pour enquêter ». Ils rappellent que ce type de processus a déjà plusieurs fois été initié, notamment par des Démocrates lors des élections de 1969, 2001, 2005 et 2019. Le précédent d’une telle commission d’enquête électorale remonte à 1877, lors de l’élection opposant Samuel Tilden à Rutherford Hayes. A l’époque, « le Congrès n’avait pas ignoré ces suspicions, et les médias n’avaient pas essayé de faire passer tous ceux qui les soulevaient pour des radicaux voulant saper la démocratie », font remarquer les sénateurs.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, qui a publiquement reconnu la victoire de Joe Biden, a d’ors et déjà fait savoir qu’il s’opposera à cette initiative, de même que les principaux ténors du Parti républicain au Sénat. Par contre, le vice-président Mike Pence a apporté son soutien aux onze sénateurs, ce qui n’a pas manqué de provoquer la panique dans l’establishment. « L’annonce des sénateurs et la décision de M. Pence de l’approuver reflètent une vague de fond parmi les républicains pour défier les résultats sans ambiguïté [sic] de l’élection et céder aux tentatives du président Trump de rester au pouvoir en prétendant faussement qu’il y a eu fraude électorale », rumine le New York Times.

Il faut dire que, selon les sondages, 39 % des Américains ne croient plus le narratif des médias sur la victoire « sans ambiguïté » de Joe Biden, et pensent que l’élection a été « truquée »...

Une montagne d’irrégularités

Si la fraude électorale est un problème récurrent aux États-Unis, le fait nouveau est que jamais dans l’histoire de ce pays il n’y aura eu une telle mobilisation, que ce soit pour l’étouffer ou pour la démasquer d’ailleurs. Depuis le 3 novembre, un large faisceau convergent d’éléments et de témoignages s’est accumulé, faisant prendre conscience à des millions de citoyens du danger qui menace la démocratie américaine. Plus d’un millier d’ « affidavits » (déclarations sous serment) ont en effet été déposés par des témoins et des électeurs ayant constaté des graves irrégularités et des fraudes, tel des bourrages d’urnes, des votes émanent de personnes décédées, etc, dans les États de Pennsylvanie, de Géorgie, du Michigan, du Wisconsin, du Nevada et de l’Arizona. Plusieurs recours ont été déposés par des centaines d’élus d’État devant les cours suprêmes des États, et les procureurs généraux de 17 États ont déposé un recours devant la Cour suprême fédérale.

La « Commission internationale d’enquête », parrainée par nos amis de l’Institut Schiller, constitue la pointe de l’épée de cette mobilisation.

Samedi dernier, le 2 janvier, lors d’une réunion de cette Commission, plusieurs responsables d’associations et élus des États concernés par les irrégularités électorales ont apporté leurs témoignages. Parmi eux, le sénateur de Géorgie William Ligon a évoqué le cas mis en lumière par le sous-comité judiciaire sur les élections, qu’il dirigeait lui-même, à travers les vidéos de surveillance du bureau électoral du Comté de Fulton, où un groupe de personnes a procédé à un dépouillement entre 22h30 et 1h du matin, après avoir demandé aux scrutateurs, journalistes et autres observateurs de quitter les lieux (lire à ce sujet notre chronique du 10 décembre).

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