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Déclaration de Natalia Vitrenko sur la situation d’urgence en Ukraine
20 février 2022
Déclaration de Natalia Vitrenko, présidente du Parti socialiste progressiste d’Ukraine, le 19 janvier 2022 : « Arrêtez de fournir des armes et d’utiliser le chantage politique pour inciter l’Ukraine à la guerre avec la Russie. » Natalia Vitrenko est une économiste ukrainienne réputée, elle a été membre du parlement ukrainien et s’est présentée comme candidate à l’élection présidentielle de son pays. En 2019, elle a prononcé un discours sur « La science de l’économie physique de LaRouche comme clé pour résoudre les problèmes du monde, de l’Eurasie et de l’Ukraine » lors d’une conférence de l’Institut Schiller. A l’attention de : Joe Biden, le Président des Etats-Unis d’Amérique, Chers chefs d’État et de gouvernement, chers dirigeants d’organisations internationales, Le Comité central du Parti socialiste progressiste d’Ukraine, exprimant sa profonde inquiétude face à la catastrophe socio-économique en Ukraine, considère qu’il est inacceptable et dangereux, tant pour les citoyens ukrainiens que pour l’ensemble de la communauté internationale, d’utiliser le chantage politique pour inciter l’Ukraine à la guerre avec la Russie. Les pays occidentaux, menés par les États-Unis et l’OTAN, incitent notre pays à aller dans cette direction. Depuis 2014, à notre grand regret, une guerre fratricide se déroule en Ukraine, dans laquelle plus de 15 000 civils innocents ont déjà été tués. En violation du droit international et de l’article 17 de la Constitution ukrainienne, les forces armées de notre État ont été entraînées dans ce conflit. Selon nous, la raison de cette situation en Ukraine n’est pas seulement la réécriture de l’histoire, qui a transformé en héros les collaborationnistes de l’Organisation des nationalistes ukrainiens et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (OUN-UPA) qui étaient favorables à Hitler, mais aussi la mise en œuvre, inacceptable pour une nation civilisée, d’une politique d’État fondée sur l’idéologie du nationalisme ukrainien « intégral » (fascisme). C’est ce qui a donné lieu à la haine ethnique et religieuse et à la discrimination à l’encontre des groupes ethniques « non autochtones », ce qui a légitimement conduit à une scission au sein de notre pays. Cette politique a été inscrite dans les lois sur la « lustration », la « dé-communisation », des peuples indigènes et des langues. La scission de la société et la tromperie à l’égard de notre peuple ont été intensifiées par la politique imposée à notre pays pour l’inciter à adhérer à l’UE et à l’OTAN. En 1991, la souveraineté de l’Ukraine a été reconnue par la communauté mondiale sur la base des normes et des principes énoncés dans la Déclaration sur la souveraineté de l’Ukraine, qui a été confirmée à deux reprises par notre peuple lors de référendums nationaux (17 mars et 1er décembre 1991). La force juridique de cette déclaration reste prioritaire. Cela signifie que la communauté mondiale a non seulement reconnu, mais est obligée de défendre la souveraineté de l’Ukraine en tant qu’État neutre, hors bloc, engagée à créer une politique étrangère d’union d’état avec les anciennes républiques de l’URSS. Nous comprenons que vous, les dirigeants des pays occidentaux, n’aimez pas ce type de souveraineté pour l’Ukraine et que cela ne vous profite pas en termes géopolitiques. Mais c’était le choix de notre peuple, contre le faux choix du régime fantoche ukrainien qui tente d’entraîner le pays vers l’adhésion à l’UE et à l’OTAN. Il est clair que tant que notre pays conservait son statut de pays hors bloc, nous avions la paix et la tranquillité. La politique d’adhésion à l’UE et à l’OTAN, d’autre part, et la politique de nationalisme ukrainien « intégral » (fascisme), ont conduit non seulement à une catastrophe socio-économique et à la perte de la souveraineté de l’État, mais aussi à la transformation de notre peuple en chair à canon dans la lutte géopolitique de l’Occident contre la Russie et la Chine. Le Comité central du Parti socialiste progressiste d’Ukraine s’oppose catégoriquement à cette politique, qui pousse le régime ukrainien à provoquer un conflit armé de grande ampleur avec la Fédération de Russie. Nous avons tiré ces conclusions non seulement de la rhétorique agressive des responsables de vos pays et des dirigeants de l’OTAN, non seulement de la propagande belliqueuse du régime ukrainien et de tous ses médias, mais aussi de la fourniture continue d’armes létales à l’Ukraine, de la construction de bases militaires (essentiellement étrangères) sur notre territoire, et de l’envoi successif d’unités de forces spéciales, d’instructeurs et de conseillers de vos pays. Nous sommes conscients que le capitalisme, par sa nature objective, s’enfonce dans une crise de plus en plus profonde et que les problèmes sociaux et économiques augmentent dans vos pays. Nous comprenons que la République populaire de Chine accueillera bientôt un événement magnifique, les Jeux olympiques d’hiver, qui montreront au monde entier le niveau de développement sans précédent d’un État socialiste. C’est pourquoi vos pays ont organisé un « boycott diplomatique des JO », et pour discréditer cette grande fête sportive internationale vous avez besoin, tout comme en 2008, d’une provocation militaire. Si ce n’est pas la Géorgie contre la Russie, cette fois c’est l’Ukraine contre la Russie. Il est clair que vous voulez un conflit militaire, mais vous voulez qu’il soit mené par quelqu’un d’autre que vous. Ce n’est pas vous qui rentrerez chez vous dans des cercueils de zinc, et ce ne sont pas vos villes et villages qui tomberont en ruine. Vous avez pris l’habitude que quelqu’un d’autre le fasse pour vous. Et à cette fin, vous achetez et intimidez les régimes fantoches de vos colonies. Nous sommes catégoriquement opposés à cette pratique en général. Et, notamment, le fait qu’elle soit imposée à l’Ukraine et aux dépens du peuple ukrainien. Nous attirons votre attention sur le fait que la fourniture d’armes à l’Ukraine aujourd’hui, dans la situation incandescente du conflit, constitue une violation de la Charte des Nations unies, de l’accord de Minsk sur la résolution pacifique du conflit dans le Donbass (un accord confirmé par le Conseil de sécurité de l’ONU !), et du droit humanitaire international - en particulier du Traité international sur le commerce des armes (avril 2013). Il ne fait aucun doute que la fourniture d’armes à l’Ukraine par vos pays nuit à la paix et à la sécurité et entraîne une intensification des conflits armés et une augmentation des tensions. Ceci est expressément interdit par ce traité. Nous attirons également votre attention sur le Code de conduite international sur les transferts d’armes, rédigé en 2000 par les lauréats du prix Nobel de la paix. En particulier, l’article 4 de ce code, « Respect des normes internationales en matière de droits de l’homme », et l’article 8, « Engagement à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité régionales ». Le Code prévoit la non fourniture d’armes en cas de régime nazi ou si cela peut conduire à « un nombre important de personnes déplacées ou de réfugiés ». La paix et la concorde seront établis en Ukraine non par la fourniture d’armes, mais par la mise en œuvre des accords de Minsk, par la reconnaissance que le nationalisme ukrainien « intégral » est une idéologie criminelle, et par la dénazification et la démocratisation de notre pays. Les gouvernements de vos pays et de l’Ukraine sont obligés de comprendre que la guerre et l’incitation à la guerre ne sont pas les principales valeurs de la civilisation mondiale. Ces valeurs sont la paix, la vie et la santé mentale et physique des personnes. |